l’accusation de meurtre ne tient pas la route, affirme le juge

Étonnement au procès d’Umar Zameer à Toronto : dans ses instructions au jury, la juge soutient que la preuve de meurtre dans cette affaire ne corrobore en rien la théorie de la Couronne et que les jurés doivent se concentrer davantage sur la possibilité d’un homicide involontaire.

Umar Zameer est accusé du meurtre prémédité de l’agent Jeffrey Northrup qu’il s’est écrasé avec sa voiture dans le parking souterrain de l’hôtel de ville de Toronto dans la nuit du 1euh à compter du 2 juillet 2021.

La Couronne a toujours soutenu que la victime avait été frappée de plein fouet par l’accusé et qu’elle se trouvait devant la BMW lorsqu’elle a été frappée.

Umar Zameer ne pouvait ignorer, selon elle, que les quatre policiers qui l’ont approché dans le garage cette nuit-là étaient des policiers, même s’ils étaient habillés en civil.

Umar Zameer répond aux questions de avocat, Nader Hasan, sous le regard de la juge Anne Molloy et de sa seconde avocate, Alexandra Heine.

Photo : Radio-Canada / Pam Davies

Au lieu de cela, la défense pense que son client pensait qu’il s’agissait de bandits et s’est enfui parce qu’il craignait pour la vie de sa femme enceinte et de son fils dans sa BMW.

Son client ne savait même pas qu’il avait frappé puis renversé l’agent Nordrupd’après elle.

Dans ses instructions, la juge Anne Molloy propose quatre options de verdict aux jurés : meurtre avec préméditation, meurtre sans préméditation, homicide involontaire et acquittement dans tous les domaines. Le verdict doit être unanime.

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L’avocat de la défense Hasan Nader s’est opposé lors du contre-interrogatoire de son client par la Couronne, arguant qu’il avait répondu à plusieurs reprises aux mêmes questions des procureurs.

Photo : Radio-Canada / Pam Davies

Il énumère tous les critères que les jurés doivent cocher pour confirmer le premier verdict avant de passer à un verdict moindre s’ils ne sont pas satisfaits de la culpabilité de l’accusé pour l’accusation principale de meurtre avec préméditation.

Meurtre prémédité

Le magistrat a toutefois soutenu que l’option du meurtre avec préméditation n’est valable que si l’accusé savait au-delà de tout doute raisonnable que la victime était un policier, qu’il avait l’intention de la tuer et que la mort de l’agent constitue un acte criminel.

Nous le savons déjà Jeffrey Northrup était un policier et qu’Umar Zameer a causé sa mort avec sa voiture» dit-elle, rappelant le témoignage de la Couronne.

Elle soutient que le jury devra se tourner vers la deuxième option s’il estime que l’accusé ne savait pas que la victime était un policier et qu’il ne l’a pas entendu crier dans sa voiture. police, arrêtezparce que son autoradio était allumé.

Meurtre non prémédité

Dans ce scénario, le juge explique aux jurés qu’ils doivent être convaincus qu’Umar Zameer voulait causer des blessures à la victime avec le risque qu’elles soient mortelles. Ils devront, là encore, répondre à plusieurs critères.

Les jurés doivent être convaincus que l’agent Nordrup était debout lorsqu’il a été tué, se trouvait devant la BMW d’Umar Zameer et était visible depuis le siège de l’accusé.

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La procureure Karen Simone interroge l’agent Lisa Forbes ; la victime est à l’écran en civil le soir du meurtre et l’accusé est en bas à gauche.

Photo : Radio-Canada / Pam Davies

Le magistrat rappelle les témoignages des trois agents qui étaient présents cette nuit-là et qui ont témoigné lors du procès.

Deux policiers ont aperçu, depuis leur véhicule banalisé, l’agent Nordrup debout devant la BMW dans l’allée de stationnement, tandis que le policier qui était à pied a certifié qu’il avait été heurté de plein fouet mais dans l’espace de stationnement derrière une colonne en béton.

Le juge rappelle que la caméra de surveillance du garage n’a pas pu capter la collision car son angle était obstrué par ladite colonne et que la caméra n’a pu filmer que le départ de la BMW.

>>Une illustration judiciaire du procès.>>

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La procureure Karen Simone interroge l’épouse d’Umar Zameer, Aaidah Shaikh, à la barre des témoins, sous le regard du juge, de son partenaire (à l’extrême gauche) et des avocats de la défense.

Photo : Radio-Canada / Pam Davies

Elle prend cependant soin de dire que les deux agents dans leur véhicule ont probablement menti, car la caméra ne montre pas l’agent Nordrup uniquement au sol, jamais en position debout, ce qui signifie qu’il avait déjà été saisi et traîné sur la route.

Elle ajoute que le témoignage de l’agent Forbes qui était à pied n’est en aucun cas corroboré par les experts en collision de la Couronne et de la défense.

J’ai le droit de commenter les preuves, mais ce sera à vous de déterminer ce qui s’est passé derrière la colonne de béton.elle dit.

>>Une illustration judiciaire du procès.>>

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Barry Raftery, expert en collision de la défense, répond aux questions de l’avocat d’Umar Zameer, qui se tient entre lui et le juge.

Photo : Radio-Canada / Pam Davies

Le magistrat rappelle toutefois que la preuve de la Couronne ne permet donc pas de confirmer le meurtre, car l’agent Nordrup ne se trouvait pas dans la voie de circulation du garage.

Il semble que les trois policiers se soient trompés sur la localisation exacte de leur collègue, mais c’est à vous de décider s’ils ont conspiré ensemble avant de témoigner au procès.

Une citation de La juge Anne Molloy de la Cour supérieure de l’Ontario

Le magistrat précise que le jury devra considérer la troisième option – l’homicide involontaire – s’il estime que l’accusé ne s’est même pas rendu compte qu’il avait agrippé la victime avant de l’écraser dans sa fuite.

Homicide involontaire

Le juge affirme que les jurés devront analyser trois critères, du moins grave au plus grave, pour confirmer cette possibilité par le comportement de l’accusé au volant de sa voiture cette nuit-là.

Umar Zameer était-il imprudent en conduisant ? Sa conduite était-elle dangereuse au sens de la loi ? Et enfin, a-t-il fait preuve d’une négligence criminelle ?

Ces trois questions établissent l’homicide involontaireexplique-t-elle aux jurés en leur demandant d’imaginer ce qu’une personne raisonnable aurait fait dans des circonstances similaires.

>>Une illustration du procès.>>

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Le sergent-détective Jeff Bassingthwaite, expert en collisions de la Couronne (de retour dans la barre des témoins) parle au procureur Michael Cantlon ; Umar Zameer est assis à gauche de ses avocats.

Photo : Radio-Canada / CBC

Elle explique que la négligence criminelle signifie que l’accusé est le plus moralement coupable de ses actes, caril a fait preuve d’un mépris total pour la vie de l’officier Nordrup.

Il précise toutefois que le jury doit franchir la dernière étape s’il estime que l’accusé a agi en état de légitime défense et sans vengeance en quittant le stationnement, parce qu’il voulait protéger sa famille dans la BMW.

Si vous acceptez la légitime défense, l’action d’Umar Zameer n’était pas illégale

Une citation de La juge Anne Molloy de la Cour supérieure de l’Ontario

Elle souligne que la légitime défense n’est toutefois pas valable si le jury croit à la théorie de la Couronne, selon laquelle la force policière n’a jamais été utilisée contre lui et sa famille avant leur fuite et que la peur de l’accusé n’était qu’une perception injustifiée.

Acquittement

Le magistrat explique que ce verdict est valable pour les options 1, 2 et 3.

A la fin de ses instructions, elle a tiré au hasard dans un tonneau les numéros de deux jurés suppléants pour les remercier de leur service, leur expliquant qu’ils ne participeraient pas aux délibérations.

Elle a ensuite envoyé les 12 autres jurés dans leurs délibérations jeudi soir.

 
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