Le monde des concours de beauté est à l’aube d’une révolution sans précédent. En mai prochain, la plateforme de réseaux sociaux Fanvue organise le tout premier concours « Miss AI », dédié exclusivement aux modèles générés par l’Intelligence Artificielle. Un événement qui ne manque pas de soulever des questions sur l’évolution de notre société et l’avenir des concours de beauté traditionnels.
« Si vous pouviez avoir un rêve pour rendre le monde meilleur, quel serait-il ? » : les IA ont aussi le droit à leur question piège
Comme dans tout concours de beauté classique, les participantes devront faire preuve de grâce et d’éloquence pour séduire le jury. Ils seront notés sur des critères allant de la beauté physique à la pertinence de leurs réponses aux questions, en passant par leur maîtrise des outils d’IA utilisés pour créer leur alter ego numérique.
Les gagnants se partageront plus de 20 000 $ de prix, dont 13 000 $ pour le grand gagnant.
Si le concept peut faire sourire, il soulève néanmoins des questions fondamentales sur la place croissante de l’IA dans notre quotidien.
À l’heure où les IA comme Midjourney ou DALL-E 2 sont capables de générer des visages au réalisme saisissant, où se situe la frontière entre réel et virtuel ? Faut-il s’attendre à voir ce type de concurrence fleurir dans d’autres domaines ?
10 000$ gagnés en 6 semaines : le business lucratif des influenceurs virtuels
Au-delà de l’aspect « divertissement », l’enjeu est aussi économique. Des influenceuses virtuelles comme Aitana Lopez ou Emily Pellegrini, membres du jury Miss AI, génèrent déjà des revenus importants grâce à leur communauté en ligne. Lopez, par exemple, gagne plus de 11 000 $ par mois grâce à ses publications sur Instagram.
Son collègue Pellegrini a amassé 10 000 $ en seulement 6 semaines de « carrière ».
Un phénomène qui pose la question : les créateurs de ces IA ouvrent-ils la boîte de Pandore ? Quel impact sur les « vrais » influenceurs, modèles, et plus généralement sur le marché du travail ?
Si l’IA s’avère aussi efficace et moins coûteuse, combien de métiers seront menacés à terme ?
Miss France version IA : une évolution inévitable pour notre compétition nationale ?
L’émergence de Miss AI soulève également des questions sur l’avenir de notre concours de beauté national. Miss France, institution presque centenaire, pourrait-elle un jour être remplacée par une Miss France virtuelle ?
Même si l’idée peut paraître farfelue, elle ne peut être exclue. Avec les progrès de l’IA, il est tout à fait possible de voir émerger des candidats virtuels capables de rivaliser de beauté et d’éloquence avec leurs homologues en chair et en os.
Bien entendu, une telle évolution ne manquerait pas de susciter des débats. Pour beaucoup, Miss France incarne des valeurs d’authenticité et de proximité difficilement conciliables avec le monde virtuel.
Mais dans une société de plus en plus connectée, où les frontières entre réalité et numérique s’estompent chaque jour davantage, rien n’est moins sûr. Après tout, qui aurait parié il y a seulement dix ans sur l’émergence des influenceurs comme nouveaux faiseurs d’opinion ?
En attendant, Miss AI inaugure une nouvelle ère pour les concours de beauté. Une époque où les reines de beauté pourraient bien être des algorithmes plutôt que des jeunes femmes en chair et en os.
Une perspective qui suscite autant de fascination que d’inquiétude, et qui ne manquera pas d’alimenter les débats dans les années à venir. Une chose est sûre : dans un monde en constante évolution, même les traditions les plus ancrées ne sont pas à l’abri des bouleversements technologiques. Miss France 2.0 n’est peut-être plus de la science-fiction…
