Quand Marcel Pagnol chantait le vin et la Provence ! – .

Quand Marcel Pagnol chantait le vin et la Provence ! – .
Descriptive text here

Décédé il y a cinquante ans jour pour jour, Marcel Pagnol, le célèbre auteur de la gloire de mon père et Le château de ma mère mais aussi la trilogie Marius, Fanny, Césarfut un témoin assidu d’une époque où le vin inspirait au peuple une poésie savoureuse dont il s’efforçait de retranscrire les plus belles envolées tout au long de son œuvre.

Le père de Marcel Pagnol, bon pédagogue, hussard de la république, est hygiéniste et a une vision très négative de l’alcool. Il faut dire qu’au début du XXe siècle, nos compatriotes ont tendance à lever un peu trop souvent les coudes et l’alcoolisme fait des ravages. En 1900, chaque Français consommait en moyenne 150 litres par an ! Marcel Pagnol dans « La Gloire de mon Père » raconte avec beaucoup d’humour l’enseignement reçu par Joseph à l’École Normale, qui « ne se limite pas à l’anticléricalisme et à l’histoire sécularisée. Il y avait un troisième ennemi du peuple, et qui n’appartenait pas au passé : c’était l’alcool. « . L’auteur se moque alors de toute la propagande affichée sur les murs des salles de classe de l’établissement qui a pris aujourd’hui une tonalité presque folklorique : « on y voyait des foies rougeâtres si parfaitement méconnaissables, à cause de leurs cloques vertes et de leurs rétrécissements violacés qui leur donnaient la forme d’un topinambour, mais pour éclairer ce désastre, l’artiste avait peint au milieu même du tableau, l’appétissant foie de le bon citoyen » Un condisciple de Joseph, « bu avec de l’eau filtrée », avait même attaqué un jour la terrasse d’un café à l’heure de l’apéritif, renversant les tables de celui-ci «assemblée de candidats au suicide ». Marcel Pagnol conclut avec ironie que la haine la plus féroce de ces serviteurs laïcs de la République se concentrait sur « les liqueurs dites « digestives », Bénédictines et Chartreuses, « avec privilège du Roi », qui réunissaient en une atroce trinité, l’Église, l’Alcool et la Royauté. « .

Marcel Pagnol

Cet affrontement entre partisans de l’Église et de l’alcool et hygiénistes républicains se retrouve dans la relation souvent conflictuelle entre Joseph et son beau-frère, le célèbre « Oncle Jules », un épicurien qui va à la messe. et aime le bon vin. Alors que l’oncle Jules est en train de gérer le déménagement vers la bastide où la famille passe ses vacances, il a déjà bu deux bouteilles de vin avec l’ouvrier qui l’assiste pour se donner du cœur au travail et attend que Joseph termine le travail. troisième. ” L’oncle Jules était tout rouge et beaucoup plus gai que jamais : il parlait à haute voix et roulait ses r comme un hochet. « . Joseph est visiblement offensé par sa consommation d’alcool mais Jules répond : « vous saurez que le vin est un aliment incontournable pour les travailleurs acharnés, et notamment pour les déménageurs. Je veux dire du vin naturel, et celui-ci vient de moi ! D’ailleurs, vous-même, lorsque vous aurez fini de décharger vos meubles, vous vous ferez un plaisir d’en boire une tasse ! »

L’oncle Jules reprend ainsi tout le discours du temps des maisons de vins et des ligues anti-prohibition, qui opposaient le vin issu du fruit « naturel » de la vigne, véritable aliment sain pour l’ouvrier défendu par Pasteur lui-même, aux spiritueux. , souvent « fabriqués » et « falsifiés », véritables vecteurs de l’alcoolisme. La réponse de Joseph n’est pas moins cinglante : « Mon cher Jules, j’en boirai peut-être deux doigts, pour faire honneur à votre production. Mais je n’en boirai pas une tasse, comme tu le dis si bien. Un gobelet de ce vin contient probablement cinq centimètres d’alcool pur, et je ne suis pas assez habitué à ce poison pour tolérer une dose dont l’injection sous-cutanée suffirait à tuer trois chiens de bonne taille. »

Il y a fort à parier que Marcel Pagnol a été davantage séduit par le côté bon vivant de son oncle si l’on en juge par les nombreuses occurrences retrouvées dans son œuvre où les buveurs sont le plus souvent présentés comme des personnages sympathiques. A commencer par César dans son film « Marius », qui tient un bar dans le vieux port de Marseille et qui donne une master class à son fils sur l’art et la manière de servir un Picon-Citron, où toute la tendresse de l’auteur pour le des habitués des comptoirs et leur vision poétique des mathématiques. “César: Ce n’est pourtant pas difficile ! Vous ajoutez un tiers de curaçao, attention, un tout petit tiers. Un tiers de citron, un bon tiers de picon, puis un bon tiers d’eau. Donc ! Marius : Et cela fait quatre tiers… César: Et alors ? Marius : il n’y en a que les trois tiers ! César: Mais bête, ça dépend de la taille des tiers. Marius : Et non, ça ne dépend pas. C’est de l’arithmétique. César: N’essayez pas de détourner le sujet de la conversation ! »

Alors que nous célébrons aujourd’hui le cinquantième anniversaire de la mort de ce talentueux dramaturge qui a si bien su immortaliser tout l’art de vivre provençal, Terre de vins vous recommande quelques cuvées qui sont un clin d’œil à son œuvre : les trois rosés du Château d’ Astros, L’Aventure, L’Amour et L’Absolu. C’est ici qu’a été filmé le château de ma mère, adapté par Yves Robert, même s’il ne s’agit pas du bâtiment authentique de l’histoire, qui est en réalité le Château de la Buzine, transformé depuis en ville. le cinéma.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV qui descendra en Nationale 1 ? – .
NEXT l’essence et le diesel plus chers aujourd’hui