Alors que la mission MSR (Mars Sample Return) commence à prendre un retard critique et que Bill Nelson est contraint, à 81 ans, de trouver de nouvelles solutions et de lancer un appel à projets auprès des industriels, l’administrateur de la NASA n’est visiblement pas concentré sur une seule Source de préoccupation.
Programme spatial civil… ou programme spatial militaire ?
En effet, mercredi 17 avril, Bill Nelson mettait en garde contre les progrès exponentiels de la Chine dans le domaine aérospatial : « La Chine a fait d’énormes progrès, notamment au cours des 10 dernières années, mais elle reste très, très secrète »aurait-il déclaré à Washington, devant une commission chargée des dépenses à la Chambre des représentants.
Et si ces progrès et tous ces secrets qui planent autour des missions aérospatiales chinoises inquiètent l’administrateur de la NASA, c’est parce qu’ils impliquent une non-transparence qui pourrait avoir un sens : «Nous pensons qu’une grande partie de ce qu’ils appellent leur programme spatial civil est en réalité un programme militaire.».
Qui arrivera en premier : la Chine ou les États-Unis ?
« J’aimerais que la Chine, le programme spatial chinois, reprenne ses esprits et comprenne que l’espace civil est fait pour un usage pacifique. Mais nous n’avons pas vu la Chine le démontrer. » a insisté Bill Nelson, qui craint une « course » entre Pékin et les Etats-Unis, notamment au sujet de la Lune.
En effet, dans le cadre de la mission Artemis III, il est de notoriété publique que la NASA envisage depuis longtemps d’envoyer à nouveau des astronautes sur la Lune, la première depuis Apollo 17. Le lancement devrait avoir lieu en 2026. La Chine prévoit également d’envoyer ses astronautes sur la Lune. pied sur la surface lunaire d’ici 2030.
Alors que les Etats-Unis espèrent conserver leur leadership dans le domaine aérospatial, Bill Nelson appelle à «ne baisse pas ta garde» concernant les progrès réalisés par les Chinois. “Soyons réalistes. La Chine investit beaucoup d’argent dans ce domaine».
Un passif quelque peu tendu
Dans ce domaine notamment, les deux nations ont une histoire plutôt tendue : en 2011, une loi américaine stipule que les deux pays ne peuvent pas collaborer avec leurs deux autorités spatiales respectives.
La Chine a été poussée à construire sa propre station spatiale (Tiangong 3), car suite à un refus des Etats-Unis, elle ne pouvait pas rejoindre l’ISS.
Selon Euroconsult, en 2023, la Chine aura consacré un peu plus de 14 milliards de dollars à ses programmes spatiaux, contre 9 milliards d’euros sur trois ans pour la France, comme l’avait annoncé Elisabeth Borne en septembre 2022 lors du Congrès international d’astronautique (IAC) en 2023. Paris.
Sources : 20 minutes, Libération, BFM
