l’essentiel
6 000 canetons reproducteurs sont morts cette nuit dans l’incendie d’un bâtiment agricole à Mun, dans les Hautes-Pyrénées. Une perte financière importante pour l’agriculteur impacté, toujours sous le choc.
De la fumée sort encore des décombres au petit matin. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un terrible incendie s’est déclaré dans un bâtiment agricole à Mun près de Trie-sur-Baïse, dans les Hautes-Pyrénées.
En moins d’un quart d’heure, Éric Villeneuve, un agriculteur de la commune, a vu depuis sa fenêtre des années de travail ravagées par les flammes. « Il était environ 21 heures lorsqu’il y a eu une coupure de courant dans notre maison. Ma femme et moi avons regardé dehors et avons vu le feu se déclarer dans l’un des bâtiments situé à quelques mètres de notre maison. Nous avons prévenu les pompiers, mais en quelques minutes tout a pris feu puisque le hangar était constitué d’une charpente en bois et recouvert d’isolant.
Même si les pompiers des Hautes-Pyrénées ont déployé des moyens importants sur place (environ 20 pompiers et 7 engins), le bâtiment était entièrement en feu à leur arrivée. Au sol il y avait une grande couche de paille puisque ce bâtiment était destiné à accueillir les canetons jusqu’à l’âge de 10 jours. Nous venions d’en recevoir 6 000, tous morts. Le hangar était chauffé par un système radiant, il y avait peut-être un problème avec celui-ci. chauffage », demande l’agriculteur déçu.
Car la situation est grave pour cet homme qui a consacré sa vie à son exploitation, et dont le fils souhaite prendre la relève.
Trop de coups durs
« Ce métier est devenu trop difficile, on ne peut jamais se tromper », lâche Éric Villeneuve, découragé. “Depuis 2016, lorsque mon fils a voulu me rejoindre, nous avons souffert pendant plusieurs années de la grippe aviaire, d’un autre problème sur un autre bâtiment, et maintenant de cet incendie.” Des coups durs à répétition qui ont un impact financier sur l’exploitation familiale.
Car l’agriculteur venait de recevoir 6 000 canetons d’un jour, soit un investissement de 30 000 €. Bien qu’il ne connaisse pas la valeur foncière estimée à ce jour de son hangar, Éric Villeneuve a dépensé 150 000 € dans la construction de cette infrastructure dédiée à l’accueil des nouveau-nés palmipèdes. « Lorsqu’ils arrivent chez nous, ils sont maintenus au chaud dans ce bâtiment chauffé à 28 degrés. Quand ils auront 10 jours, ils pourront sortir. »
Un cycle de reproduction qui se répète trois fois par an, mais est désormais arrêté.
Futur incertain
S’il ne reste plus rien de cette « pépinière de canards », l’agriculteur ne sait pas s’il aura le courage de tout reconstruire. « Nous avons d’autres animaux, des vaches et des cochons, mais les canards restent notre activité principale. Pour ma part, je suis à un an de la retraite, je dois en parler avec mon fils, on s’est toujours demandé s’il avait pris la bonne décision en reprenant la ferme. un choix qui sera le sien.