alors que les crises en Ukraine et au Moyen-Orient exigent des réponses urgentes, les Vingt-Sept luttent pour aller au-delà des mots

alors que les crises en Ukraine et au Moyen-Orient exigent des réponses urgentes, les Vingt-Sept luttent pour aller au-delà des mots
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« Il faudrait plutôt célébrer au moment des résultats et non au moment des prises de décisions », a lancé mercredi soir à Bruxelles le président lituanien Gitanas Nauseda, agacé par la lenteur de l’acheminement de l’aide militaire à l’Ukraine. Si les Vingt-Sept s’en tenaient à cet adage, ils n’auraient pas grand-chose à « célébrer » lors du sommet européen qui s’est tenu mercredi soir à Bruxelles. Si cette réunion extraordinaire, qui se poursuit ce jeudi matin, devait être consacrée dans un premier temps à la compétitivité de l’Union européenne, les crises géopolitiques, à savoir la difficulté croissante des forces ukrainiennes à repousser les forces russes et l’escalade entre Israël et l’Iran, se sont imposés à l’ordre du jour. Sans que les Vingt-Sept n’aient beaucoup de réponses concrètes à apporter.

Sur la question du Moyen-Orient, les chefs d’État et de gouvernement ont appelé « toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à s’abstenir de toute action susceptible d’accroître les tensions dans la région ». Le message s’adresse principalement au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour le dissuader de frapper Israël, en réaction à la pluie de 300 drones et missiles lancés par Téhéran samedi dernier sur l’Etat hébreu. Une attaque qui était elle-même une réaction au raid attribué à Israël qui a frappé le consulat iranien à Damas le 1er avril et causé la mort de seize personnes, dont deux généraux des Gardiens de la révolution., l’armée idéologique du régime iranien. L’Europe, comme les États-Unis, a depuis tenté d’arrêter cette spirale de violence et d’éloigner le Moyen-Orient de «bord du gouffre”, selon les mots du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Mais la voix des Européens porte bien moins que celle des Américains, premiers soutiens de Tel-Aviv. Qui eux-mêmes peinent déjà à convaincre M. Netanyahu de faire preuve de retenue, y compris pour l’offensive dans la bande de Gaza…

Pour ne pas (trop) rester les bras croisés, les Vingt-Sept cherchent désormais à adopter de nouvelles sanctions contre l’Iran. Une idée serait d’étendre les mesures visant les drones iraniens, adoptées pour empêcher leur livraison à la Russie, afin de cibler également les missiles iraniens et leurs proxys au Moyen-Orient. Deuxième option : sanctionner les Gardiens de la révolution. Le Premier ministre belge Alexander De Croo a appelé mercredi à les inscrire sur la liste européenne des organisations terroristes. Un exercice juridiquement délicat puisqu’aucune autorité nationale de l’UE n’a documenté l’implication du groupe dans des activités terroristes. Le sommet européen n’était pas le lieu pour résoudre cette question. Le sujet des sanctions a été évoqué lors du Conseil des Affaires étrangères et de la Défense prévu lundi à Luxembourg. Aucune garantie de résultats.

« L’Ukraine mérite la même sécurité qu’Israël »

S’il est un conflit sur lequel l’Union européenne pourrait réellement influencer, c’est bien celui en Ukraine. Paradoxalement, ce sujet a failli être éclipsé par l’agitation autour des tensions au Moyen-Orient… Pourtant, la situation est grave, comme l’a indiqué le président ukrainien, par visioconférence, au dirigeants Européennes, mercredi soir. Plus tôt dans la journée, au moins 17 personnes ont été tuées et 78 autres blessées lors d’une triple frappe russe à Tcherniguiv, dans le nord de l’Ukraine. Depuis trois semaines, les Russes bombardent intensivement les villes et les infrastructures énergétiques ukrainiennes. “Cela ne peut être arrêté […] grâce à des systèmes spécifiques tels que Patriot, IRIS-T, SAMP-T, NASAMS… Des systèmes que vous possédez”a souligné M. Zelensky, dont les appels désespérés à un renforcement significatif de la défense aérienne de l’Ukraine restent inefficaces à ce stade.

La pilule est d’autant plus difficile à avaler que Kiev a vu l’Occident aider efficacement Israël à repousser les attaques iraniennes. “Notre ciel ukrainien et celui de nos voisins méritent la même sécurité.»a déclaré le président ukrainien.

Guerre en Ukraine : la Russie et le Kremlin attaquent la Suisse

Berlin a annoncé dimanche l’envoi d’un troisième système de défense aérienne Patriot à Kiev. L’Ukraine en détenirait environ cinq. Selon Volodymyr Zelensky, il en faudrait 25 pour assurer la défense de l’ensemble du pays. L’urgence est d’en obtenir au moins sept. Or, selon les calculs de Kiev, ses alliés disposent d’une centaine de systèmes Patriot dont ils pourraient se passer pour les mettre à la disposition de l’Ukraine… Si mercredi, les Vingt-Sept ont souligné « l’urgence d’intensifier notre assistance militaire, notamment en ce qui concerne les capacités de défense aérienne », la décision de livrer ces équipements appartient aux capitales. Et il est clair que jusqu’à présent, les États membres hésitent à mettre en œuvre leur engagement, pris lors du dernier sommet européen de mars, de soutenir Kiev non seulement « aussi longtemps que nécessaire », mais aussi « intensément autant que nécessaire ». .

Il s’agit en réalité d’un message de l’OTAN qui pourrait “changeur de jeu” et accélérer les choses, a noté M. De Croo. En effet, mardi, le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg a indiqué que « si Les Alliés doivent choisir entre atteindre les objectifs de l’OTAN [en termes d’armement] et fournir une aide supplémentaire à l’Ukraine, mon message est clair : envoyer davantage d’aide à l’Ukraine ». Les choses semblent également bouger à Washington, où le soutien à Kiev est bloqué par les républicains depuis des mois. Samedi, la Chambre des représentants américaine doit voter des plans d’aide à l’Ukraine (61 milliards de dollars) et à Israël (23 milliards de dollars), ainsi qu’à Taiwan. Mais le feu vert est loin d’être certain.

Un nouveau groupe de travail pour contrer l’ingérence russe

Parallèlement, l’UE doit également se défendre contre la menace russe, qui se matérialise en Europe par des tentatives d’ingérence et d’influence sur les résultats des élections européennes de juin 2024. Après la découverte d’un réseau de campagne d’influence financé par Moscou visant le Parlement européen, Alexander De Croo a appelé les Vingt-Sept à agir. Une task force, composée de la Commission, du Service européen pour l’action extérieure et de la présidence belge du Conseil de l’UE, sera donc mise en place. Son objectif : surveiller la situation dans tous les Etats membres, centraliser les informations et travailler avec les autorités locales pour contrer les manœuvres russes détectées. Avec la République tchèque, la Belgique demande également que ces activités soient sanctionnées et que le Parquet européen puisse lancer des procédures à ce sujet.

« Les cyberattaques russes constituent une menace mondiale »

« Nous devons tout faire pour protéger nos démocraties », a plaidé M. De Croo. En réalité, ils subissent les attaques de la Russie depuis des années. Et les Européens doivent encore trouver une véritable stratégie pour y répondre.

 
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