22 ans de prison pour le meurtre d’un père inquiet

22 ans de prison pour le meurtre d’un père inquiet
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L’évocation de la mort de son frère Guillaume, poignardé en juin 2020 au Bas-de-la Rivière, n’aura pas permis à Mathieu Cuvelier de s’attirer la clémence des jurés. Au contraire, le Dionysien de 38 ans a vu la cour d’assises suivre à la lettre les réquisitions du procureur général, exigeant contre “d’un homme dangereux et très violent” la peine de 22 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire.

Certes, le parquet avait abandonné la circonstance aggravante de préméditation, estimant que « le doute devrait lui profiter sur ce point ». Mais l’accusé, jugé récidiviste pour avoir déjà été condamné pour des délits passibles de dix ans de prison, encourrait toujours la réclusion à perpétuité.

Avec une carrière ponctuée par une vingtaine de condamnations pour vol, violences ou stupéfiants, Mathieu Cuvelier comparaissait pour avoir causé la mort d’un jeune père, qui s’était précipité au domicile de son ex-compagne pensant que leur fils de trois ans avait reçu des coups. de son nouveau petit ami. Ce 15 septembre 2021, Allée des Serpentines à Bellepierre, Anthony Salamala, 29 ans, est décédé des deux coups portés par l’accusé à l’aide d’un tournevis et d’un couteau, dont un touchant le cœur (notre édition d’hier).

Contestant la volonté de tuer, la défense a tenté de faire juger les faits comme des violences ayant entraîné la mort. “La juste qualification”, a plaidé Me Jean-Jacques Morel, demandant aux jurés “de ne pas confondre le résultat avec l’intention”. Et de prendre en exemple le verdict rendu contre l’homme responsable de la mort de « Ti Gui », le frère de l’accusé, condamné à 16 ans de prison pour coups mortels.. « Lui aussi avait reçu un coup au cœur »a rappelé l’avocat.

“Un cow-boy avant le duel”

« Il y a une différence entre la zone touchée et la zone ciblée. » avait également pointé du doigt Me Sébastien Navarro pour mettre à mal la thèse soutenue par l’accusation, soulignant que son client “Il s’est d’abord tenu à l’écart, il n’avait pas l’intention de se battre.”

Dans son réquisitoire, l’avocate générale Carine Fontaine avait déjà fait une concession concernant la préméditation, reconnaissant que « S’il y a eu un délai permettant à l’accusé d’envisager le projet de tuer, aucun plan n’a été élaboré pour faire descendre Anthony Salamala du Brûlé. D’autant plus qu’il a pris les armes qu’il avait sous la main dans la voiture. »

Elle considère cependant l’intention homicide pleinement caractérisée, puisque Mathieu Cuvelier “J’ai attendu, les bras tendus et les armes à la main comme un cow-boy avant le duel, dans l’état d’esprit de ‘C’est lui ou moi’.” De plus, les coups “à deux armes, dans des zones vitales”, attestait de son désir de tuer. Notant enfin “l’absence de remise en question” de l’accusé, elle a réclamé une peine qui l’oblige finalement »pour traiter sa colère et son agressivité.

“Frappez à l’aveugle”

Auparavant, les parties civiles avaient exprimé leur volonté “ne pas alourdir l’accusé” avec l’accusation d’assassinat, mais en excluant “chance” dans ces coups « avec force et détermination dans le cou et le thorax », a rappelé Me Romain Léandri. Et pour défendre la mémoire de la victime, « un travailleur acharné, un bon père »dont l’intervention ce jour-là « n’était pas motivé par la jalousie mais par l’obsession de protéger son fils qu’il pensait en danger »a insisté M. Yannick Mardenalom.

Son arrivée « furieux », « prenant d’assaut », « torse nu pour le combat »et le coup de poing adressé sans sommation à Mathieu Cuvelier pourrait représenter des arguments en faveur de la défense. « Une situation qu’il a vécue avec son esprit street. Abasourdi par le coup, il a frappé à l’aveugle, dans un réflexe. »a plaidé Me Navarro, rappelant que l’accusé “a été encore marqué par la reconstitution, une semaine plus tôt, de la mort de son petit frère.”

Et Me Morel enfonce le clou : « Mathieu avait peur, le stress était à son comble. Sans attaque, il n’y aurait pas eu de réponse. » Mais le “réponse réflexe”, effectué instantanément avec deux armes préparées, d’une précision diabolique et provoquant des dégâts irréversibles, était bien trop disproportionné pour être audible. Les excuses de l’accusé qui, dit-il, “je ne voulais pas en arriver là” n’aura pas suffi.

Sébastien Gignoux


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