Monsieur le Premier Secrétaire du Parti Socialiste,
Critiques antisionistes masquant à peine l’antijudaïsme déguisé, le « complot juif », la rhétorique de l’instrumentalisation, de la banalisation et de la minimisation de la Shoah »… Depuis plusieurs décennies, la question de l’antisémitisme dans notre société, comme au sein des différents partis politiques français, a pris une complexité et des formes nouvelles.
Ambiguïté de la gauche
Depuis les attentats terroristes du Hamas du 7 octobre 2023, la France et le monde connaissent un déferlement de haine anti-juive. Or, le refus de certains élus de condamner les horreurs du 7 octobre et leur caractère antisémite contribue à alimenter le déchaînement de haine sur les réseaux sociaux et dans le quotidien des Français.
Le constat est alarmant : 1 676 actes antisémites ont été recensés en 2023. Pire, durant les 3 mois qui ont suivi l’attentat du 7 octobre, le nombre d’actes antisémites a égalé celui des 3 années précédentes cumulées. Face à ce regain de violence, les Français de confession juive se sentent seuls et abandonnés.
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Aujourd’hui, la France universaliste qui nous est chère est en danger. Le Parti socialiste, qui a toujours été à l’avant-garde de la lutte contre la haine, doit être le moteur de l’élan républicain. Pourtant, c’est une évidence : l’alliance NUPES entretient le malaise, car elle rassemble effectivement des partis aux rapports différents avec la résurgence de l’antisémitisme que connaît aujourd’hui la France. Certains militants et sympathisants du NUPES ont même attaqué plusieurs de nos camarades en raison de leur appartenance familiale ou religieuse. Nous ne pouvons accepter d’être associés à des personnalités ou des structures qui n’ont pas un discours impeccable sur la question de l’antisémitisme. Si ce combat ne remet en aucun cas en cause la liberté de critiquer et de condamner la politique menée par l’État d’Israël et/ou son Premier ministre, il ne saurait être un prétexte pour propager des préjugés antisémites.
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Nous refusons la soi-disant analyse électorale qui veut essentialiser les électeurs et suggère qu’il y aurait « un vote juif », « un vote musulman », et que pour gagner des communes il faudrait sacrifier ses valeurs républicaines.
Pire, pour séduire un électorat dit musulman, il faudrait inclure l’antisémitisme dans ses programmes. C’est une insulte aux musulmans, c’est une insulte à notre vivre ensemble.
Pour sensibiliser
La lutte contre l’antisémitisme, comme toutes les formes de discrimination, nécessite des engagements et non des déclarations. Sans détour, sans hésitation et avec force, le Parti Socialiste doit réaffirmer son engagement sans faille dans ce combat.
Aussi, Monsieur le Premier secrétaire, nous appelons à la création d’une commission ad hoc de lutte contre l’antisémitisme au sein du Parti socialiste, commission qui aura pour objectif d’élaborer des propositions claires et fortes pour le pays en matière de lutte contre l’antisémitisme. l’antisémitisme, sensibiliser et former tous les militants aux nouvelles formes d’antisémitisme contemporain, et soutenir les camarades victimes de haine en raison de leur appartenance. De premières propositions pourraient être faites dans le cadre de la prochaine Conférence organisée par le gouvernement le 6 mai.
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De nombreux socialistes français, à commencer par Jean Jaurès, se sont engagés dans le soutien au capitaine Alfred Dreyfus, victime du complot et de la haine antisémite. La résistance française est également soutenue par de nombreux socialistes (Félix Gouin, Daniel Mayer, Suzanne Buisson, Robert Verdier, etc.).
Forte de cette histoire, face à l’antisémitisme, la gauche ne peut aujourd’hui rester passive, la gauche universaliste qu’incarne le PS doit se dresser pour refuser toute déviation, toute « corbynisation ». Nous vous invitons à en faire partie.
Sans douter de votre engagement dans ce combat, croyez, Monsieur le Premier Secrétaire, cher Olivier, à nos salutations socialistes.
Signataires :
Éléonore SLAMA, adjointe au maire de XIIe de Paris
Michaël DELAFOSSE, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole
Mahor CHICHE, conseiller municipal de Paris
Rachid TEMAL, sénateur du Val-d’Oise
Camille VIZIOZ-BRAMI, conseiller du IXe quartier de Paris
Ariel WEIL, maire de IVe quartier de Paris
