Il est l’une des principales figures du procès historique qui s’est ouvert ce lundi. Juan Merchan est l’homme qui présidera les débats devant le tribunal pénal de New York, où comparaît Donald Trump. Une grande première pour un ancien président des Etats-Unis.
Juge à la Cour suprême de New York, ce sexagénaire né en Colombie et qui a débuté sa carrière juridique en 1994 est décrit par les observateurs comme « dur » mais juste, sans se laisser influencer par celui qui lui fait face. rapporte CNN.
« Très bien préparé » et « intelligent »
C’est un homme “efficace et réaliste”, a déclaré Nicholas Gravante, l’avocat qui a représenté le confident de Donald Trump lors d’un précédent procès. « Il a toujours été très bien préparé, accessible et (…) un homme de parole. Il nous traitait, mes collègues et moi, avec le plus grand respect, au tribunal ou à huis clos », se souvient-il.
“Il est sérieux, intelligent et d’humeur égale”, a assuré l’avocat new-yorkais Ron Kuby à NBC News. L’ancien procureur du bureau du procureur du district de Manhattan a décrit, à CNN, un juge qui ne permet pas qu’un « cirque médiatique » se produise dans son tribunal. Ses pairs reconnaissent également sa réputation de personne « compatissante » offrant une « seconde chance » aux accusés, notamment au sein du tribunal de santé mentale de Manhattan, qu’il a contribué à mettre en place et qu’il préside souvent.
Le procès médiatique en cours n’est pas sa première affaire liée à la galaxie Trump. Comme le rappelle la BBC, il présidait déjà le procès pour fraude fiscale contre la Trump Organization et avait supervisé celui de Steve Bannon, ancien conseiller du républicain.
Les liens de sa fille avec les démocrates critiqués par Trump
Ce lundi, premier jour du procès historique, le juge Merchan s’est déjà illustré en refusant de se récuser, comme le demandait la défense, qui tente de gagner du temps. Il a également rappelé à Donald Trump sa position de citoyen américain comme les autres présents à la cour, le qualifiant de « M. ». Trump » et non « M. Président Trump » et lui rappelant les règles applicables à tout accusé dans un procès pénal – assister notamment à l’audience tous les jours.
De quoi déclencher la colère du milliardaire, qui, en fin de compte, a estimé qu’il avait « un vrai problème » avec le juge, et qu’il ne lui permettrait pas d’avoir « un procès équitable ». Bien avant cela, Donald Trump avait déjà assuré que Juan Merchan était un « détracteur certifié de Trump ». Début avril, il s’en est également pris à la fille du juge, Loren Mercan, l’accusant de ses liens avec le Parti démocrate à travers son emploi. Elle est en effet présidente de la société Authentic Campaigns, qui a travaillé avec des candidats démocrates, a retracé CNN.
Face à ses accusations, le juge a demandé conseil au comité d’éthique de l’État de New York pour savoir s’il pouvait continuer à présider le procès. Il a été conclu que son impartialité ne pouvait « raisonnablement être remise en cause sur la seule base des activités professionnelles ou politiques de ses proches ». De quoi le conforter dans sa position.
Donald Trump, candidat républicain à l’élection de novembre face au président sortant Joe Biden, est poursuivi pour des paiements destinés à acheter le silence de l’ancienne star du porno Stormy Daniels, quelques jours avant l’élection de 2016 qu’il avait remportée de justesse face à la candidate démocrate Hillary Clinton.
