« Nous verrons ce qui peut être adapté dans le Plan de mobilité de Charleroi Métropole »

« Nous verrons ce qui peut être adapté dans le Plan de mobilité de Charleroi Métropole »
Descriptive text here

Le plan de mobilité Charleroi Métropole, c’est cet énorme dossier (275 pages) qui vise à établir des « stratégies » pour les 15 prochaines années dans une trentaine de communes autour de Charleroi.

Bref, il s’agit de définir des priorités, des domaines sur lesquels travailler, sur la « mobilité » au sens large d’ici 2035 : l’objectif est de réduire l’usage de la voiture personnelle lorsque cela est possible. – notamment en ville, pour les trajets courts ou pour les « grands axes structurants » – en mettant en place des mesures incitatives, à savoir des pistes cyclables, des parkings vélos, davantage de transports en commun, moins chers et qui circulent plus tard le soir et le week-end. Le covoiturage, le télétravail, les voitures électriques partagées ou louées sont également des options sur la table. Et pour accompagner ces changements souhaités dans les habitudes des citoyens, le développement des « agences de mobilité » pour regrouper conseils, services et solutions dans un même lieu. Bref, faire en sorte que la mobilité de demain ne soit plus « uniquement automobile », avec les nuisances sonores, la pollution, les embouteillages et le manque de stationnement que nous connaissons aujourd’hui.

Après l’enquête publique visant à recueillir l’avis de la population sur ce « PMCM », les 30 communes concernées ont été invitées à rendre un avis officiel. C’est-à-dire rendre compte au SPW et au ministre wallon de la Mobilité Philippe Henry, via les conseils communaux élus, si l’on « valide » ou « ne valide pas » les propositions.

Le plan de mobilité est validé, mais…

C’est désormais chose faite. Et le plan est validé : sur 30 communes, 16 ont émis un avis favorable (il en fallait 15 – la moitié), et ces 16 communes représentent 450 000 habitants (il en fallait 400 000 – deux tiers), 5 communes n’ont pas rendu d’avis favorable (ou l’ont rendu tardivement) et 9 sont opposés au plan proposé.

Enfin, quand on dit que « le plan est validé »… Pas tel quel, en réalité ! Dans les avis favorables, presque toutes les communes ont émis des remarques ou des conditions. C’est-à-dire que les élus ont dit : «nous sommes d’accord si et seulement si telle ou telle condition est respectée ». Dans les conditions et remarques formulées, si certaines sont des précisions ultra-locales ou des inquiétudes sur le financement des changements, il y a quand même un point commun avec les nombreux avis négatifs. Trois critiques principales sont adressées au projet :

1. Il n’y a pas assez d’éléments sur la RN54 dont le tronçon manquant empêche la circulation entre Charleroi et Maubeuge

2. Il n’y a pas assez d’éléments pour les problèmes de la N5 entre Charleroi et Philippeville

3. Le plan est trop « urbain », inadapté aux campagnes et aux petites communautés rurales

C’est d’ailleurs assez explicite sur une carte : dans une zone très urbanisée, on est content. La ceinture sud de Charleroi, traversée par la N5 ou le tracé de la RN54 qui n’a jamais été finalisé, s’oppose farouchement au projet en l’état. Et au fond de la Botte du Hainaut, on se sent très peu concerné. C’est un peu la ville contre la campagne.

Cette division des avis est également préoccupante au sein même de Charleroi Métropole.« Une deuxième version du plan, plus élaborée, semble nécessaire », précise Loïc D’Haeyer, maire de Fleurus. “Ce plan a reçu des « non à moins que » ou des « oui à condition que », tout le monde est d’accord pour dire qu’il doit être retravaillé.», appuie Pascal Tavier de Pont-à-Celles. “Pour nous par exemple, si la RN54 est construite – même en voie 2×1 avec des ronds-points – cela nous arrange. Le reste du plan de mobilité n’est pas forcément mauvais »précise David Lavaux d’Erquelinnes.

Le plan sera retravaillé avec des commentaires, déclare le cabinet Henry

On a demandé au bureau du ministre Henry : «Il y a effectivement suffisamment d’avis positifs (de la part des communes, NDLR) pour faire adopter le plan. Mais l’état des lieux est en cours et des travaux sont également en cours pour voir ce qui pourrait éventuellement être adapté. Ce qui n’est pas intégré devra être justifié”, indique la firme. En fait : pour considérer des avis favorables, il faut appliquer les conditions demandées par les communes. Mais la législation permet au ministre de s’en écarter… s’il justifie sa position.

Qu’est-ce que cela signifie ? C’est ce que Julien Matagne, député des Engagés, demandera prochainement au ministre de tutelle Philippe Henry.

Jean van Kasteel

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT l’essence et le diesel plus chers aujourd’hui