Miser sur la fiscalité et l’immigration pour surmonter la pénurie de main-d’œuvre

C’est du moins le point de vue partagé par le gestionnaire et homme politique originaire de Roberval lors d’un dîner-conférence tenu au Château Roberval, devant une centaine d’entrepreneurs et décideurs locaux, le 15 avril.

«L’enjeu numéro 1 pour les entreprises de toutes les régions du Québec, c’est la pénurie de main-d’œuvre», a déclaré Karl Blackburn, qui est à la tête du CPQ depuis 2020.

« Pour 10 personnes qui quittent le marché du travail, seules six personnes y entrent. »

Contrairement à ce que dit le gouvernement Legault, la pénurie de main-d’œuvre est une très mauvaise nouvelle pour le Québec car plusieurs entreprises doivent abandonner leurs projets d’investissement, affirme-t-il. Selon une évaluation faite par les Manufacturiers et Exportateurs du Québec, la perte d’investissement s’élève à 18 milliards de dollars au cours des deux dernières années.

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Près d’une centaine de personnes ont assisté au dîner-conférence présenté par Karl Blackburn, président du Conseil du patronat du Québec. (Guillaume Roy/Le Quotidien)

La démographie du Québec fait qu’il y a un manque de jeunes pour remplacer ceux qui partent à la retraite. Selon les chiffres du gouvernement, il a fallu trouver 1,4 million de travailleurs pour combler les départs à la retraite entre 2017 et 2026. Québec a récemment mis à jour ses chiffres démontrant un besoin de 1,6 million de travailleurs entre 2023 et 2031.

De ce nombre, Québec estime que 25 % seront des travailleurs éloignés du travail, incluant des retraités expérimentés.

« Avec les bonnes mesures et la bonne fiscalité, en imitant ce qui se fait en Ontario par exemple, on pourrait attirer entre 75 000 et 90 000 travailleurs âgés de 60 à 69 ans demain matin », soutient Karl Blackburn, ajoutant que le CPQ a fait plusieurs recommandations aux gouvernements pour améliorer la situation.

« Les gouvernements ne traitent pas l’immigration de la bonne manière », constate Karl Blackburn. Nous faisons de la politique et divisons la population sur le dos de l’immigration.»

— Karl Blackburn

Selon ce dernier, le sujet de l’immigration est sensible et des discussions apaisées doivent avoir lieu pour éviter les raccourcis intellectuels. Une chose est sûre, l’immigration permanente n’a pas été à la hauteur des objectifs fixés par le gouvernement, alors que les besoins des entreprises sont énormes.

L’immigration temporaire ne répond pas aux besoins à long terme de nombreuses entreprises. C’est particulièrement le cas dans le secteur agricole, car plusieurs exploitations agricoles aimeraient pouvoir recruter des salariés en CDI, note Christian Taillon. «J’aimerais que le premier ministre parle d’autre chose que de créer des emplois rémunérés à 40 $ de l’heure et plus», a-t-il déclaré. C’est comme si les emplois créés dans les exploitations agricoles étaient des emplois de bas niveau sans valeur.»

Pascal Turcotte, le directeur général de la Société de cogénération de Saint-Félicien était également présent pour parler de la reconnaissance des acquis pour certains postes. « Cela fait presque deux ans que nous avons des offres d’emploi non comblées, mais aucun diplômé dans le domaine au Québec et il est impossible de reconnaître l’expérience des travailleurs étrangers », a-t-il déploré.

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La famille de Karl Blackburn était présente à l’événement. (Guillaume Roy/Le Quotidien)

Propulser le Québec avec la Francophonie

Dans un contexte protectionniste au sud de la frontière, le Québec a tout avantage à développer des partenariats avec le reste de la francophonie, où l’on compte 320 millions de consommateurs potentiels. « Au lieu de voir nos frontières comme un rempart contre l’envahisseur anglophone, j’aimerais que nous utilisions nos frontières pour permettre à nos entreprises de se développer à travers le monde », déclare Karl Blackburn.

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Armand Ngajetcha Njafang, président de la Chambre de commerce Québec-Afrique. (Guillaume Roy/Le Quotidien)

Plusieurs partenariats sont en cours avec des réseaux entrepreneuriaux francophones. Armand Ngajetcha Njafang, le président de la Chambre de commerce Québec-Afrique, qui fait partie d’entre eux, a participé au dîner conférence pour venir rencontrer les entrepreneurs Jeanne. «Nous créons des ponts pour bâtir des opportunités d’affaires entre les entrepreneurs du Québec et ceux de l’Afrique francophone», a-t-il déclaré, ajoutant que l’organisation possède un volet s’occupant du recrutement international qui peut apporter un soutien aux entrepreneurs. .

« Notre langue peut devenir un vecteur de croissance incroyable », a ajouté Karl Blackburn.

 
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