Elle a provoqué un tollé parmi les commerçants du centre-ville d’Avignon. L’augmentation de la « taxe de terrasse » votée par le conseil municipal en novembre dernier devait s’élever à une augmentation de 15 % en moyenne selon la mairie, mais jusqu’à 90, voire 100 % dans certains secteurs selon les professionnels. Ce nouveau prix devait être appliqué dès le début de l’année, mais face à la révolte des restaurateurs, la mairie a fait marche arrière. Après plusieurs réunions avec l’Umih, il a fixé l’augmentation à 3,5%, sur la base de l’indice des loyers de construction.
Une taxe qui aurait doublé pour certains
Un vrai soulagement pour Richard Hemin, gérant du Grand Café Barretta, place Saint-Didier. « Je paie environ 6 800 euros de taxes pour la haute saison. Avec l’augmentation, je serais passé à près de 12 500 euros. Mes collègues qui sont à 2.500 sont également passés à près de 5.000 euros. Cela double, calcule le président de la fédération des commerçants d’Avignon. Nous sommes dans le tourisme, oui, mais pas dans le plein tourisme.
Le zonage du centre-ville devait également être redécoupé, avec des augmentations encore plus importantes pour les zones ayant bénéficié de travaux, par exemple ces dernières années. En fin de compte, cela restera inchangé, pour le moment. Et c’est tant mieux pour Stéphane Gérard, co-gérant du restaurant Les Bulleuses, place des Corps-Saints. Ce changement de zone n’était pas du tout adapté à la réalité économique de certains commerçants selon lui. “Le calcul n’était pas très bon. Dans la vraie vie, on n’augmente pas les choses de 110 %. Le problème, c’est qu’en effet, cette place sur laquelle nous nous trouvons, une des plus belles places d’Avignon, était une place très dynamique il y a 20 ans. Mais les choses ont évolué, nous ne travaillons que six mois par an. Il faut donc pouvoir accroître le dynamisme de ce lieu en créant des marchés, des activités, etc. pour pouvoir répondre à un éventuel besoin de la ville d’augmenter le zoning et le prix des terrasses. Il nous faut du temps, peut-être trois ans», précise le commerçant.
« Un signal dangereux » envoyé aux propriétaires
En outre, “le zonage 1 pour une partie de ces rues piétonnes, est-ce vraiment approprié ? demande son collègue Richard Hemin. Nous criions aux propriétaires à propos du prix du loyer. Là, on envoie un signal négatif, car les propriétaires peuvent se dire « eh bien, votre quartier est considéré comme étant au Palais des Papes, finalement, donc on pourrait appliquer le même tarif de location ! Cela a donc envoyé un signal qui pourrait être dangereux à court ou moyen terme.»
L’Umih va désormais poursuivre les discussions avec la mairie pour envisager de modifier le zonage dans les années à venir.
