Championne internationale de karaté vers les années 2000, multi-médaillée avec l’Italie, la membre de Running 66 (47 ans) s’est depuis reconvertie vers la course à pied où elle a récemment remporté l’or. Le seul métal manquant dans son armoire à trophées.
Elle a dû changer de discipline pour enfin remporter l’or. Classée parmi les meilleurs karatékas du monde autour des années 2000, cumulant les médailles d’argent et de bronze lors des Championnats d’Europe et du monde avec la sélection italienne, Luisa Arabito (47 ans), s’est reconvertie dans la course à pied, lui, il y a cinq ans. Et récemment, elle a remporté le titre de championne de France de course en montagne (22 km et 950 m D+), à Buis-les-Baronnies (Drôme), dans la catégorie Master 2 (44-49 ans). Et dire que le natif de Padoue n’a pu avaler chaque gouttelette de bonheur qu’une fois la ligne franchie. « Comme je suis revenu un peu tard sur la ligne de départ, je me suis retrouvé assez mal placé dans le peloton. Je n’ai donc jamais vraiment su où je me situais dans le classement. Au km 8, je dépasse une première concurrente portant Master 2 sur le dos puis au km 15, une seconde et à l’arrivée, une pancarte avec le 1 est glissée autour de mon cou. C’est simplement à ce moment-là que je comprends que je termine premier. Une surprise ? « Nous étions 26 au départ et je pensais pouvoir viser le top 5, mais de là à m’imposer… » sourit la ceinture noire 6e dan, toujours enseignante au club de Cabestany, aux côtés de son mari, Stéphane Mari, ancien vice-champion du monde par équipe et entraîneur de l’équipe de France de karaté pour les Jeux Olympiques de Tokyo, de 2019 à 2021.
Chercheur au CNRS
C’est également lors d’un Euro en Bulgarie que les parents de deux garçons (Andréa, 13 ans, et Adriano, 15 ans), se sont rencontrés. Après quelques mois en Italie, les deux championnes s’installent définitivement en France, à Lyon où elle réalise sa thèse « Physique des particules », Montpellier puis Perpignan depuis 2017.
C’est un peu avant le Covid que le chercheur du CNRS a poussé les portes du club Running 66, à Toulouges. « J’ai toujours pratiqué la course à pied au cours de ma carrière sportive. C’était un bon complément à ma préparation physique. Mais à 42 ans, les enfants étant devenus indépendants, j’ai ressenti le besoin de pratiquer une activité intensive en plein air, en passant toute la journée devant l’ordinateur. Mais sans pression cette fois. Avec le club, j’ai trouvé un merveilleux compromis. Sérieux et convivialité », poursuit le Franco-Italien qui a d’abord galopé sur le plat avant de tomber amoureux du dénivelé. Avec la révélation, le GTA 66 dans les Aspres en mars 2023. « Mes amis du club m’ont proposé de participer au relais et je me suis immédiatement lancé. J’ai pris le virage vers la montagne. Il faut dire que j’ai un physique adapté à la discipline, rigole bien sûr ce passionné de cuisine italienne. Je n’ai pas encore trouvé le temps de célébrer ce titre, mais cette semaine je suis en vacances. Nous allons rattraper notre retard. Avec quelques verres de Prosecco bien sûr.
