À la recherche des « meilleurs » jurés pour le procès de Donald Trump

Donald Trump aime se vanter d’être souvent « le premier » à faire ceci ou cela. La journée de lundi 15 avril marquera certainement l’histoire, car pour la première fois, un jury sera désigné pour le procès pénal d’un ancien président. Toutefois, la sélection de ces jurés ne sera pas facile.

Sur la forme, tant la défense que l’accusation tenteront de trouver des jurés qui leur paraîtront impartiaux ou, à tout le moins, qui ne pourront pas nuire à leur cause lors du délibéré.

Ainsi, lors de la sélection, les avocats pourront exercer leur droit de refus s’ils estiment qu’un candidat juré particulier ne convient pas, parfois pour des raisons purement physiques comme les vêtements qu’il porte ou son langage non verbal, entre autres. .

Cependant, ils ne pourront pas éliminer un candidat juré sur la base de sa race, de son sexe, de sa religion ou de son origine nationale. C’est inacceptable devant un tribunal.

Comme on s’en doute, les raisons de l’élimination seront probablement d’un tout autre ordre.

À l’affût des préjugés

La vie publique des jurés potentiels fera l’objet d’un examen minutieux, au travers d’une recherche exhaustive sur les réseaux sociaux par exemple, où il est fort possible qu’ils aient affiché publiquement des profils. Il sera alors aisé de déceler d’éventuels biais sur ce qu’ils pensent de cette affaire, de Donald Trump, du juge Merchan, qui présidera le procès, ou encore du procureur Alvin Bragg.

Cependant, il ne sera pas demandé aux jurés pour qui ils ont voté ou pour qui ils voteront, et les avocats ne leur poseront pas non plus de questions sur leurs affiliations politiques ou leurs contributions à la campagne.

Le juge new-yorkais Juan Merchan, qui supervise le procès, affirme que d’autres questions permettront de clarifier ces points de vue.

Le juge Merchan présidera le procès pénal de Donald Trump à New York. (Photo d’archives)

Photo : afp via getty images / ANGELA WEISS

Les procureurs ont proposé des questions allant plus loin dans l’examen de la politique des jurés potentiels, mais certaines ont été rejetées par le juge Juan Merchan.

Lors de l’audience du 15 février, un procureur a déclaré que le bureau du procureur Alvin Bragg souhaitait qu’on pose une question pour savoir si les jurés potentiels croyaient à la fausse affirmation de Trump selon laquelle il avait remporté les élections de 2020.

Les avocats de M. Trump se sont opposés à la question Pensez-vous que les élections de 2020 ont été volées ?qui n’apparaît donc pas dans le questionnaire rendu public.

Des dizaines de questions

Au total, pas moins de 42 questions seront posées aux jurés potentiels lors de cette sélection, de quoi passer au peigne fin ce vivier de 500 candidats avant d’en sélectionner 12, plus six suppléants.

Il sera demandé aux jurés potentiels quels médias en ligne, émissions d’information et réseaux sociaux ils consultent, quels podcasts ils écoutent et s’ils se sont déjà considérés comme des partisans ou des membres de l’un des six groupes. extrémistes et suprémacistes blancs, y compris le mouvement QAnonLE Garçons fiers et Antifa.

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Comme dans de nombreux procès, certains candidats tentent d’éviter leurs fonctions de juré, tandis que d’autres tentent de faire partie du jury. (Photo d’archives)

Photo : Getty Images / Piscine

Les jurés seront également interrogés sur leurs relations professionnelles et politiques avec l’ancien président et magnat des affaires new-yorkais. Les avocats leur demanderont si un parent ou un ami proche a déjà travaillé pour une entreprise ou une organisation détenue ou dirigée par Donald Trump ou un membre de sa famille.

Il leur sera également demandé s’ils ont déjà assisté à un rassemblement ou à une activité de campagne de l’ex-président, s’ils se sont portés volontaires pour sa campagne ou s’ils ont participé à des actions. anti-Trump.

Ils devront répondre sans équivoque à cette question fondamentale : Avez-vous des opinions bien arrêtées ou des convictions bien ancrées sur la question de savoir si un ancien président peut être inculpé au pénal devant un tribunal d’État ?

Et voici la dernière question à laquelle chaque juré potentiel doit répondre honnêtement :

Y a-t-il une raison, qu’elle soit partiale ou autre, qui vous empêcherait d’être juste et impartial ?

Une citation de Une des questions qui sera posée lors de la sélection du jury

Dans une affaire très médiatisée comme celle-ci, le juge sera très prompt à révoquer les personnes qui admettent un certain parti pris. Comme dans de nombreux procès, certains candidats tentent d’éviter leurs fonctions de juré, tandis que d’autres tentent de faire partie du jury.

Éviter taupes

Ceux qui sont un peu trop enthousiastes sont peut-être ceux que l’on souhaite le plus écarter. Imaginons quelqu’un qui souhaite faire partie de ce jury parce qu’il souhaite écrire un livre sur le sujet ou parce qu’il souhaite être interviewé plus tard par les médias pour raconter toute l’histoire.

Bref, le candidat idéal reste celui qui paraît juste, impartial, non pas quelqu’un qui n’a pas de convictions, de préférences ou d’idéologies fortes, mais un juré qui peut assurer sous serment, lors de la sélection, qu’il peut mettre de côté ses goûts, ses n’aime pas, ses idéologies, et décide de l’affaire sur la base uniquement des preuves qu’il voit pendant le procès.

Ce ne sera pas une tâche facile d’en trouver 18 [12 jurés et six suppléants]car, à New York, ville majoritairement démocrate, difficile de ne pas avoir d’avis sur l’ex-président qui va se retrouver sur le banc des accusés.

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Plutôt que de vouloir subir son procès au plus vite, Donald Trump a tout fait pour le faire retarder, mais sans succès. (Photo d’archives)

Photo : Getty Images / Piscine

Donald Trump a vécu pendant des décennies à Manhattan, où il s’est d’abord fait connaître en tant que promoteur immobilier arrogant et doué pour la publicité. Il est donc peu probable qu’il y ait un seul juré qui n’ait pas d’opinion sur l’ex-président.

Les procureurs, l’avocat de la défense et le juge tenteront néanmoins de déceler tout taupequiconque, selon eux, pourrait essayer de se glisser dans le jury pour des raisons néfastes.

Une fois que ces jurés auront prêté serment et que le juge leur aura posé des questions très précises, voire personnelles, puis des questions complémentaires de la part des avocats de l’accusation et de la défense, il sera possible d’avoir le temps juste sur chaque requête. Il appartiendra ensuite aux parties de décider si elles souhaitent récuser cette personne pour un motif valable, s’il y a quelque chose qui cloche dans les réponses qu’elle donne ou dans son comportement lorsqu’elle donne ses réponses.

>>L'actrice de films pour adultes Stormy Daniels (Stephanie Clifford) quitte le tribunal du district sud de New York lors d'une audience concernant Michael Cohen, l'avocat personnel du président Trump et confident de longue date à New York.>>

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Cette affaire tourne autour des pots-de-vin versés par Donald Trump à Stormy Daniels, prétendument pour acheter son silence lors de la campagne présidentielle de 2016.

Photo : Getty Images / Drew Angerer

Le processus de sélection des 12 jurés et des six suppléants peut être comparé à une partie d’échecs. Si vous demandiez aux procureurs et aux avocats de la défense quel est leur type de juré préféré ou quelles sont leurs préférences, ils passeraient probablement beaucoup de temps à vous dire ce qu’ils ne veulent pas chez un juré plutôt que ce qu’ils veulent. Ils veulent.

L’excitation à la cour

Cette affaire de pots-de-vin versés à Stormy Daniels, une ancienne actrice porno, pour acheter son silence lors de la campagne présidentielle de 2016, pourrait conduire jusqu’à quatre ans de prison pour l’ex-président s’il est reconnu coupable.

Même si certains pensent que cette cause n’est pas forcément la plus forte face à Donald Trump, il n’en reste pas moins qu’on imagine l’émoi du camp de l’ex-président qui, il faut le dire, aura tout fait jusqu’à la dernière minute avec des demandes des injonctions et des requêtes en justice, sans succès, pour retarder ce premier procès.

Certains diront que si vous n’avez rien à cacher, vous devriez plutôt souhaiter que le procès ait lieu le plus rapidement possible, pour ne pas ternir davantage votre réputation, mais ce n’est pas la voie qu’a choisie Donald Trump, pour ses propres raisons. . Bonne ou mauvaise stratégie ? En tout cas, dès lundi, la sélection de 18 personnes, dont 12 devront se prononcer lors du verdict, sera engagée, pour le meilleur ou pour le pire.

 
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