La violence communautariste révèle le séparatisme culturel que nous refusons de voir

La violence communautariste révèle le séparatisme culturel que nous refusons de voir
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Le drame de la répétition est une marque française. Alors que l’opinion publique est saisie d’effroi par des crimes d’une incroyable barbarie, les mêmes indignations et les mêmes incantations se succèdent méthodiquement… en attendant le prochain crime.

De ces convulsions restent les débats interminables alimentés par la « culture de l’excuse » autour de la question de l’enhardissement ou du rajeunissement des groupes. Ces tactiques dilatoires retardent encore davantage la résolution du problème fondamental. Si l’on veut s’affranchir des arguties statistiques, il faut être très partisan pour ne pas observer de changement dans la nature, la fréquence et le degré des violences. qui sont déployés aujourd’hui. Même s’il n’y a pas eu d’augmentation arithmétique des crimes, nous nous demandons pourquoi ils n’ont pas diminué à mesure que la société est devenue plus paisible. Face à l’évidence, les tenants du déni affirment que celui-ci a toujours existé comme si cela pouvait consoler les victimes. Hélas pour eux, c’est justement en osant l’analogie avec les violences juvéniles des siècles passés que l’on saisit la rupture civilisationnelle qui s’opère sous nos yeux.

honneur pouvait conduire à un duel mais n’était pas central dans la culture noble

Il est entendu que la violence des jeunes existe depuis qu’il y a des jeunes. Les historiens ont appréhendé ces « groupes » informels, ces « baccalauréats » avec des actes parfois criminels mais dont la sociabilité leur a permis de se forger une place dans le monde des adultes. Nous avons défié les interdits parce que nous savions qu’il y avait des interdits. Mais leurs protestations exprimaient souvent la volonté de rétablir l’équilibre de la communauté. honneur pouvait conduire à un duel mais n’était pas au cœur de la culture noble. Les crimes d’honneur disparaissent à mesure que l’individu devient indépendant des contraintes familiales. Au XIXe siècle, la presse a donné une ampleur sans précédent à ces violences sporadiques, instituant des attentats au vitriol comme la terreur des « Apaches » de Belleville comme une affaire de société. Dans les années 1960, le malheur des vestes noires était attribué à la résignation familiale mais aussi aux images « violentes » des bandes dessinées.

Le reste après cette annonce

Après des décennies de tentatives pour éradiquer la violence de notre horizon, nous assistons, impuissants, à son déchaînement. L’absence de culpabilité et d’empathie envers la victime nous étonne. Tout contact devient prétexte à l’affrontement et les dissensions se résolvent par l’homicide. Déshumanisés, les « 2009 » attaquent les « 2008 » non pas pour montrer qui est le plus fort mais pour les achever. Nous avons essentiellement perdu ce que des siècles d’éducation nous ont appris : la retenue et l’amour du prochain, permettre à chacun de socialiser, seul moyen de réduire par avance la violence sans recourir à la justice.

Le temps est utiliser les clichés rousseauistes pour blanchir les criminels

Mais le moment est venu avec les clichés rousseauistes pour disculper les criminels. Postuler la nature humaine essentiellement Eh bien, les experts s’en prennent aux institutions ou aux réseaux sociaux pour exonérer les jeunes de leur responsabilité. Incapables d’intérioriser la contrainte, ces rois adolescents ont l’impression de pouvoir tout obtenir, immédiatement et par la force. L’impunité judiciaire a rendu ces ordures d’autant plus « intouchables » que notre vision irénique de la société, éliminant les conflits, leur apparaît comme une faiblesse à exploiter. La notion desauvagerieinvoquée à la hâte, dilue l’implication personnelle de ces sauvage sans tenir compte de la spécificité confessionnelle des crimes.

L’usage dangereux du terme « crime d’honneur »Il y a peu d’honneur à attaquer quelqu’un de plus faible que soi – a le mérite de mettre en lumière l’indice clanique d’une violence qui s’apparente à une désaffiliation de la base culturelle de notre pays. Alors qu’une famille doit donner à ses membres les outils de leur émancipation pour se construire et s’en éloigner, le tribalisme assigne à ses membres une identité indifférenciée qui ne vaut que par l’appartenance au groupe, ethnique ou religieux. Il faut sans cesse prouver sa loyauté au clan et paraître s’en écarter est vécu comme une amputation existentielle. Le non-respect du jeûne, du voile ou de la pruderie deviennent prétextes à des crimes qui visent à évincer l’incroyant et à rassurer la réputation bafouée. Cette culture des appels vindicatifs aux « grands frères » qui utilisent souvent le couteau.

Les agresseurs affirment qu’ils rendent la justice au nom de l’honneur du groupe selon des méthodes étrangères au droit français.

Arme démonstrative et régressive, la lame abolit la distance que la technique avait établie pour séparer l’effet de la violence de son auteur. La fin de cette médiation révèle l’horreur dans sa crudité archaïque, participant ainsi au processus de décivilisation. Décomplexés, les agresseurs affirment qu’ils rendent la justice au nom de l’honneur du groupe selon des modalités qui échappent au droit français. Ces violences s’inscrivent dans une logique de sécession et d’appropriation culturelle du territoire de l’ancien « colonisateur ».

La restauration de l’autorité, par le caractère exemplaire de la sanction, préalable indispensable, ne sera efficace que si elle est précédée d’une volonté de partager une culture commune avec ceux qui, assis dans leur position d’opprimés par le discours victime, veulent l’éviter. C’est de ce déficit de volonté dont parlait Thérèse Delpech dans Sauvage que nous devons remplir.

 
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