« Ce qui me choque le plus, c’est qu’on a pu tout voir »

« Ce qui me choque le plus, c’est qu’on a pu tout voir »
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La vie a repris son cours. Jeudi 11 avril matin, le bal quotidien des cyclistes, joggeurs et marcheurs a repris sur les quais de Bordeaux, au même endroit où un homme avait été poignardé à mort, et son agresseur abattu par la police, la veille au soir.

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Dès 9 heures du matin, un groupe de médiateurs réunis sous une tonnelle est allé à la rencontre des passants qui auraient été choqués par les événements. “Leur mission est de calmer et d’orienter les témoins, ou toute personne ayant besoin de parler, vers une unité psychologique”, explique Éléonore Becat, directrice de la mission prévention de la délinquance et médiation sociale de la ville de Bordeaux.

“Les voitures s’arrêtent pour prendre des vidéos”

Il y a des témoins : l’attaque a eu lieu près du Miroir d’eau, lieu central où les Bordelais se retrouvent pour prendre un verre ou profiter des derniers rayons du soleil. Franck et Alain se promenaient sur les quais lorsqu’ils aperçurent un corps. « Tout le monde pouvait voir. Nous étions sur la piste cyclable quand j’ai vu les policiers et le corps au sol”, dit Alain. “Les voitures s’arrêtaient pour prendre des vidéos, les passants prenaient des photos… C’était malsain”, » acquiesce Franck.

S’ils saluent l’initiative de médiation mise en place par la mairie, les deux Bordelais estiment que la police aurait dû boucler le quartier, très fréquenté. « Ce qui me choque le plus, c’est qu’on a pu voir tout ce qui se passait. Ils n’auraient pas dû nous laisser marcher là-bas. regrette Alain.

Sur les réseaux sociaux, des images de l’agresseur et du corps de la victime ont été relayées peu après l’attaque. « Nous avons réalisé l’impact qu’auraient pu avoir ces images, commente Éléonore Bécat. Tout le monde a été dénoncé, chacun peut être choqué par ces images et appeler la cellule psychologique. »

« Des choses qui peuvent arriver n’importe où »

Sur place, les médiateurs tentent de rassurer les personnes âgées. “L’attaque les a choqués, mais nous leur rappelons qu’il s’agissait d’une bagarre entre individus”, explique un médiateur. Pour eux, comme pour Alain, il n’y a aucune raison de parler d’une résurgence des violences à Bordeaux. L’enquête se concentre sur une dispute liée à l’alcool, selon une Source policière à l’AFP.

A midi, étudiants et travailleurs se pressent pour déjeuner sur les marches du Miroir d’eau. Si l’attaque est sur toutes les lèvres, la vie continue. ” Un de plus “, souffle un étudiant venu profiter du soleil. “C’est triste et nous pensons à la famille de cette victime, mais ce sont des choses qui peuvent arriver n’importe où”, » commente un étudiant de passage à Bordeaux.

A quelques centaines de mètres, un autre quartier de Bordeaux faisait l’attraction : en fin de matinée, alors que le maire Pierre Hurmic rencontrait l’équipe de médiation, un chien venait d’être abattu par la police après avoir attaqué son maître. Cette fois, la police avait bouclé tout le quartier.

 
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