Les pires inondations depuis des décennies : « du jamais vu »

Les pires inondations depuis des décennies : « du jamais vu »
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Plus de 4 000 maisons sont déjà inondées.

AFP

“Je n’ai jamais vu cela depuis 57 ans”, déclare Raouchan Aoubakirova depuis son village du nord du Kazakhstan, où la steppe de cet immense pays d’Asie centrale est désormais sous les eaux suite aux pires inondations depuis des décennies.

Plus de deux semaines après le début de ces catastrophes naturelles, environ 100 000 personnes, dont un tiers d’enfants, ont déjà été évacuées, principalement dans les régions de l’ouest et du nord frontalières de la Russie, également touchées. dans l’Oural et en Sibérie.

Des villages entiers sont privés d’électricité, les autoroutes sont bloquées sur des centaines de kilomètres, des ponts se sont effondrés et plus de 4 000 maisons sont déjà submergées, selon le ministère kazakh des Situations d’urgence.

Comme à Pokrovka, ville de quelque 1 500 habitants de la région du nord du Kazakhstan, où vit Mme Aoubakirova. À 57 ans, elle dit avoir « réussi à sortir les meubles » à temps.

Dans ce village bordé par l’Ichim (rivière aussi appelée Esil en kazakh), les rues sont recouvertes par endroits jusqu’à un mètre d’eau. Des tracteurs passent, tirant des chariots transportant des réfrigérateurs et des machines à laver des maisons inondées.

A bord des bateaux, les sauveteurs frappent aux fenêtres des maisons pour s’assurer que leurs habitants ont bien quitté les lieux. Les personnes qui ne peuvent pas marcher sont transportées, comme cette vieille dame qui se laisse faire en se lamentant, alors que les autorités ont laissé la menace d’évacuations forcées pour sauver des vies.

« L’eau est arrivée très vite. Je suis restée éveillée toute la nuit et, le matin, elle était déjà arrivée à la maison, nous étions jusqu’à la taille”, a déclaré à l’AFP Inga Todorovskaya, une assistante sociale de 30 ans.

« Nous avons pu évacuer tous nos chiens et poules avec l’aide de la mairie, poursuit-elle. Dans d’autres régions du nord, le ministère des Situations d’urgence a publié des images de chameaux sauvés après avoir paniqué à la vue inhabituelle de l’eau dans la steppe.

Même si Mme Todorovskaïa a pu conserver ses papiers d’identité et quelques meubles, elle s’est retrouvée « sans logement » un an et demi après avoir emménagé.

“Garder espoir”

D’autres habitants de Pokrovka sont plus fatalistes. “Nous espérons être épargnés”, a déclaré à l’AFP Yuri Stepanenko, chauffeur de bus, dans une phrase qui résonne comme un vœu pieux alors que l’Ichim continue d’inonder.

Les réservoirs ne peuvent plus contenir l’eau brunâtre mêlée aux plaques de neige qui débordent partout, sous l’effet conjugué de la fonte des neiges et des fortes précipitations. « Et si ce n’est pas le cas, eh bien, c’est comme ça. Ce qu’il faut faire ? Le plus important est de garder espoir et de ne pas paniquer», poursuit M. Stepanenko, 61 ans, qui va évacuer sa femme avant d’abandonner sa maison.

Une centaine de kilomètres plus au nord, la capitale régionale Petropavlovsk est désormais menacée par la vague arrivant de Pokrovka. Selon les prévisions des autorités, elle devrait atteindre cette ville de 220 000 habitants ce week-end, avant un pic attendu vers les 22-23 avril.

“Nous devons nous préparer au pire des cas”, a prévenu le vice-Premier ministre kazakh Roman Skliar, en déplacement cette semaine dans cette région de près de 100 000 kilomètres carrés, une superficie comparable à celle du Portugal ou de la Corée. du Sud.

Pour faire face aux inondations, près de 25 000 personnes sont mobilisées à travers ce pays de quelque 20 millions d’habitants : outre les secouristes du ministère des Situations d’urgence, l’armée, la garde nationale et les services secrets ont été réquisitionnés et des volontaires participent aux opérations humanitaires. .

Entre Pokrovka et Petropavlovsk, des soldats remplissent des sacs de sable pour renforcer les digues, au milieu d’un ballet de tractopelles et de camions-bennes. Quant aux médias d’État, ils reprennent le slogan « La force est dans l’unité » face à une catastrophe naturelle que le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a qualifiée samedi de « peut-être la plus grave de ces dernières années ».

La semaine prochaine, le sud et l’est du Kazakhstan, relativement épargnés jusqu’ici, pourraient également se retrouver sous l’eau, en raison de la fonte des neiges et des précipitations, a prévenu l’agence météorologique kazakhe.

(AFP)

 
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