C’est quoi « Anthracite », sur Netflix, avec Hatik, Camille Lou et Noémie Schmidt ? – .

C’est quoi « Anthracite », sur Netflix, avec Hatik, Camille Lou et Noémie Schmidt ? – .
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ÔOctobre 1994. L’Ordre du Temple Solaire entre dans l’Histoire par son côté le plus macabre. Cette année-là (mais aussi en 1995 et 1997), le groupe religieux ésotérique, requalifié par la suite en secte, est tenu pour responsable du suicide collectif de 74 personnes en France et en Suisse. Dirigé par Luc Jouret et Joseph Di Mambro, ce sinistre mouvement sera à l’origine d’un durcissement de la lutte contre les sectes en France.

De ce souvenir tragique, la mini-série Anthracite, disponible sur Netflix, prend le point de départ de son histoire. En 1994, le suicide collectif des membres d’une secte, celle des Écrins, dans un petit village des Alpes, défraye la chronique. Trente ans plus tard, une femme est retrouvée assassinée, de l’anthracite couvrant la moitié de son visage : le rituel de la secte que l’on croyait dissoute.

De quoi attirer l’attention de Solal Heilman (Jean-Marc Barr), journaliste qui a déjà couvert l’affaire. Sa fille, Ida (Noémie Schmidt), sera également intéressée par ce fait divers retentissant. Au cours de son voyage, elle rencontrera Jaro Gatsi, un jeune père de famille qui, dans les montagnes, cherche à oublier son passé délinquant. Au cours de leur voyage commun, ils découvriront que leur arrivée dans ce village ne doit rien au hasard.

Une enquête haletante

L’inspiration deAnthracite est à rechercher logiquement vers le genre de vrai crime (documentaire criminel) – titre initialement prévu pour la série. Écrit par des habitués du petit écran, Fanny Robert et Maxime Berthemy (Profilage, Viser le cœur), le scénario distille au fil de ses six épisodes une enquête policière efficace, autour de ce meurtre qui réveille les démons passés d’un village isolé des Alpes. Ce cadre familier avait pourtant toutes les chances de tomber dans le piège des procédés narratifs galvaudés : ouf, la série évite cet écueil, puisqu’elle modernise son concept via le personnage d’Ida. Un geek passionné de faits divers qui résout certaines affaires grâce à une communauté d’enquêteurs amateurs sur le Web.

Dans le monde réel, cette pratique s’appelle « enquête sur le Web » et la série surfe sur cette tendance qui lui confère une fraîcheur bienvenue. Certaines séquences sont l’occasion de poser le montage, d’insérer ici et là des éléments visuels propres à la culture Internet, et de proposer une respiration plutôt stimulante. Au-delà, Anthracite développe aussi le thème de l’héritage, parfois dans le sens le plus maudit du terme : cette transmission toxique s’incarne à travers la secte des Écrins, dont les préceptes perdurent trente ans après sa supposée disparition.

Elle se manifestera chez Caleb (Stefano Cassetti), gourou de la secte interné depuis trois décennies, et autour duquel gravitent tous les protagonistes, d’une manière ou d’une autre. Ici, le passé est un poids dont les personnages tentent de comprendre le sens et les ramifications. Une maladie, un drame familial, une vie de crime… Tous les protagonistes portent en eux un traumatisme, dont l’affaire criminelle n’est qu’un catalyseur.

Démarrage lent

Autour de cette idée, les showrunners gravitent plusieurs sous-intrigues, notamment liées à une société pharmaceutique, à des locaux perdus dans les montagnes, qui cachent ses expérimentations aux habitants. De quoi provoquer l’ire de nombreux villageois, présentés comme des ersatz de théoriciens du complot, convaincus d’un vaste scandale sanitaire au sein de la firme.

Anthracite déploie une large palette d’histoires et, gros problème, il faut trois épisodes pour que tous les éléments se réunissent et que la série décolle. Tantôt solaire, comique ou pleureuse, Noémie Schmidt reste le gros point fort de l’ensemble : découverte dans L’Étudiant et Monsieur Henriil y a dix ans, elle incarnait une Ida remarquable et toujours juste, une inadaptée sociale à l’intelligence éblouissante et au destin dramatique

Mis en scène avec style, aidé par les splendides paysages enneigés de l’Isère, Anthracite joue habilement avec cet environnement imposant sous la direction du réalisateur Julius Berg. La main de ce dernier s’adapte sans difficulté au sujet grâce à une caméra mobile, parfois cachée, complice des personnages. Parfois gore et angoissant, l’ensemble témoigne donc d’une réelle ambition visuelle et se suit avec plaisir, malgré un recours intempestif et un peu trop téléphonique aux flashbacks pour révéler la nature profonde des personnages. Pas de problème : entre son élégance visuelle et son questionnement pertinent sur la figure du gourou messianique et manipulateur, Anthracite atteint efficacement son objectif de divertissement, sans trop polluer nos cerveaux reconnaissants avec des idées sombres.

Sur Netflix depuis le 10 avril.

 
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