Le projet très contesté de réforme de la sûreté nucléaire sera-t-il ratifié aujourd’hui par le Parlement ? Adopté au Sénat le 13 février et à l’Assemblée le 19 mars, le texte qui prévoit une fusion entre l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a fait l’objet d’une commission mixte paritaire. C’est cette dernière version qui est soumise au vote des deux chambres ce mardi 9 avril. Si sa validation au Palais du Luxembourg, à majorité de droite, ne fait guère de doute, le résultat de son examen par les députés l’est moins. certain.
Lors de la première lecture à l’Assemblée nationale, la réforme n’a été adoptée que par 260 voix contre 259. D’une voix. Tout pourrait donc changer dans l’après-midi. D’autant que les opposants à ce projet de fusion de la gendarmerie nucléaire avec l’expert technique du secteur dont le but est de ne former qu’une Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) sont bien décidés à se faire entendre.
Professionnels du nucléaire et élus de gauche mobilisés
Les professionnels du nucléaire, déjà mobilisés ces derniers mois, sont de nouveau descendus dans la rue mardi, quelques heures avant ces votes décisifs, pour appeler les parlementaires à rejeter le texte. Si la réforme vise, selon l’exécutif, à « fluidifier » Procédures d’autorisation à l’aube de la relance du nucléaire initiée par Emmanuel Macron, les salariés craignent une désorganisation du secteur et des conséquences néfastes sur le niveau d’expertise de l’IRSN, voire sa mise sous tutelle. « Cette fusion est un obstacle à la relance du nucléaire, elle entraînera une désorganisation du système et une perte de confiance du public »estimait ainsi dans nos colonnes, en mars dernier, Philippe Bourachot, délégué syndical central CGT de l’IRSN et membre de l’intersyndicale.
Dans les chambres, ils pourront compter sur le soutien des élus de gauche. « Mardi 9 avril, avec le Les députés PCF, nous nous opposerons à ce texte qui va bousculer notre modèle de sûreté nucléaire en pleine relance du secteur »donc prévenu https://twitter.com/sebastienjumel/status/1775809910401294571apportant son « soutien aux agents de l’IRSN et à tous ceux mobilisés au CEA et à l’ASN contre cette réforme insensée ». « J’étais ce matin aux côtés des salariés de l’IRSN pour réitérer le soutien des sénateurs PS. Défendons une expertise indépendante et transparente. Il y va de la relance de l’industrie nucléaire.» A également fait valoir, sur le même réseau social, son collègue socialiste de la Chambre haute, Sébastien Fagnen.
