Face à une hausse de la délinquance au niveau national, la ville « est plutôt moins touchée que d’autres »

Face à une hausse de la délinquance au niveau national, la ville « est plutôt moins touchée que d’autres »
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On le sent piqué et pressé de donner sa version. Ce lundi, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic (EELV) a livré un bilan sécuritaire, lors d’une visite au commissariat municipal. Une réponse après les attaques de l’élu municipal d’opposition Thomas Cazenave (LREM), actuel ministre des Comptes publics, et de Nicolas Florian, ancien maire (LR) de Bordeaux. L’insécurité s’est forcément accrue depuis l’élection du maire écologiste, dans le « déni » selon Florian, ou « sans ambition » sur le sujet si l’on en croit Cazenave.

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Pierre Hurmic a souhaité s’exprimer pour « contrecarrer certains propos volontairement trompeurs qui circulent sur la sécurité à Bordeaux ». Il a rappelé que Bordeaux est une petite ville dans une grande métropole et que les villes centres concentrent la délinquance. La comptabilité par mille habitants est forcément plus défavorable pour la capitale girondine qui compte moins d’habitants que les autres grandes villes.

S’il reconnaît qu’elle n’est pas épargnée par les enjeux nationaux (notamment en matière de violences conjugales, de violences sexuelles et d’usage de stupéfiants), il note que « depuis 2021, le rythme d’évolution est plus faible ». Et pour cela il souhaite entrer dans le détail des chiffres.

Hurmic s’appuie sur les chiffres de l’Intérieur

Élu en 2020, le maire écologiste rembobine pour que l’on se souvienne qu’en 2017, sous l’ère Juppé, la délinquance a augmenté de 6%, puis en 2018 de 4% et un pic à 15% a même été enregistré en 2019. Si l’on passe à Année très exceptionnelle 2020, en 2021, la hausse est de 4% puis +1% en 2022 et s’établit à +2% en 2023.

En détaillant les chiffres du ministère de l’Intérieur, l’élu veut montrer que l’insécurité n’a pas augmenté depuis qu’il a pris le contrôle de la ville, comme le suggèrent ses opposants. “J’entends dire que la situation serait terrible à Bordeaux mais c’est plutôt une ville moins touchée qu’ailleurs par rapport à une résurgence de la délinquance au niveau national”, résume-t-il.

Une exploitation politique ?

Dès 2021, Pierre Hurmic s’intéresse aux contrats de sécurité intégrés (CSI) censés permettre une approche globale des autorités pour prévenir la délinquance. « Je ne refuse pas de signer mais je souhaite aussi que l’État s’engage financièrement sur ses prérogatives régaliennes de sécurité publique », argumente l’élu. Sur le bureau du ministre de l’Intérieur depuis un an, le contrat n’a encore reçu aucun retour, positif ou négatif. « J’ai appris par une indiscrétion qu’il fallait qu’un élu de l’opposition municipale et ministre délégué [Thomas Cazenave] donne son avis et il ralentit… Peut-être qu’il n’a pas intérêt à ce que ça marche bien. » Une allusion à peine voilée aux prochaines élections municipales de 2026 lors desquelles Thomas Cazenave pourrait bien se présenter à nouveau pour LREM.

Accusé de ne pas agir, l’élu Vert a, là aussi, produit des chiffres : le budget alloué à la police municipale a augmenté de plus de 11 % entre 2020 et 2022. Fin 2024, il a annoncé 228 policiers municipaux et 280, par la fin du mandat. « Nous respectons déjà les engagements sur le contrat de sécurité intégrée que l’État tarde à signer. Je ne l’attends pas», commente-t-il. Toujours sur la vidéoprotection, il annonce qu’en 2024 le cap des 200 caméras sera dépassé et que 2,8 millions d’euros y seront consacrés cette année (en investissement et frais de fonctionnement). En attendant la participation de l’Etat à ces outils utiles aux enquêtes de la police nationale, c’est la collectivité qui met la main à la poche.

Interrogé sur les quartiers sensibles de la ville, par exemple, la rue Elie-Gintrac, près du marché des Capucins, dans le quartier de la gare. « Nous jouons le jeu, nos équipes [de police municipale] sont déployés en permanence, indique Marc Etcheverry, adjoint au maire chargé de la sécurité, nous faisons notre part mais dans la lutte contre les stupéfiants, qui relève de la compétence de l’Etat, c’est à lui de relever le niveau. »

 
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