Mathieu Van der Poel, mais pourquoi est-il si fort ? – .

Mathieu Van der Poel, mais pourquoi est-il si fort ? – .
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Et soudain, il s’enfuit. A le regarder, impassible, sans même serrer les dents, s’enfuir comme sans y penser, on pourrait croire qu’il s’échappe avec peu ou pas d’effort. A 60 kilomètres de l’arrivée de Paris-Roubaix dimanche 7 avril, sur le secteur pavé d’Orchies, Mathieu Van der Poel a décidé de confirmer son statut d’immense favori de la course. Pourquoi attendre encore ?

Il s’est donc lancé vers son destin, triomphant finalement avec trois minutes d’avance, bien plus facilement que l’année précédente. Deux d’affilée, bravo à l’artiste. Et un doublé retentissant après sa victoire sur le Tour des Flandres le 31 mars, le Néerlandais devenant seulement le huitième homme à enchaîner les victoires dans la « Ronde » et « l’Enfer du Nord ». On peut encore accumuler quelques chiffres, en soulignant que Mathieu Van der Poel a réalisé à 29 ans son sixième « monument » cycliste (deux Paris-Roubaix, trois Tour des Flandres, un Milan-San Remo). Qu’il a gagné à Roubaix en battant son propre record de vitesse de l’année dernière, une épreuve parcourue à 47,802 km/h (contre 46,8 km/h en 2023).

“Quand il accélère, c’est vraiment autre chose”

Oui, le petit-fils de Raymond Poulidor est un phénomène. Sur les courses d’un jour, ces classiques qu’il espère dévorer les unes après les autres, il domine largement son sujet. Notamment sur les Flandriennes où il surfe les pavés avec une rare aisance. Au Tour des Flandres, c’est son expérience du cyclo-cross qui lui a permis de s’afficher à 44 km de l’arrivée sur le pavé brillant ou boueux du mont Koppenberg. Le Néerlandais est un Gargantua de la discipline. Il a bouclé 13 des 14 courses de la saison hivernale, remportant même son sixième titre de champion du monde en République tchèque début février.

Si la route est mouillée, il excelle. S’il fait plus sec comme à Roubaix, il joue aussi les pièges avec une aisance technique et une puissance spectaculaires. La taille aide (1,84 m pour 75 kg) au pays des cyclistes poids plume, mais n’explique pas tout. Le Néerlandais a mis trois ans à trouver une position idéale sur son vélo, avec une selle légèrement surélevée, le corps légèrement penché en avant. Des exercices musculaires spécifiques lui permettent de tirer le meilleur parti de ce siège et de sa souplesse naturelle, en restituant au mieux l’énergie déployée dans son coup de pédale.

A l’œil, l’impression de fluidité est stupéfiante. Et l’efficacité est plus que remarquable. “Quand il accélère, c’est vraiment autre chosea commenté après Paris-Roubaix le Suisse Stefan Küng, 5ème de la course. Même après, il creuse encore l’écart quand on roule fort derrière lui. Chapeau ! »

L’importance aussi du collectif

Le champion du monde s’est également appliqué à une préparation déjà testée la saison dernière. « Je pense que le choix de Mathieu qui a préféré les stages en Espagne à l’accumulation de courses depuis le début de saison explique son état de forme actuel », a analysé son équipier belge Gianni Vermeersch, 6e à Roubaix. En effet, en arrivant dans le Nord avec seulement quatre jours de course dans les jambes, le Néerlandais a fait preuve d’une fraîcheur saisissante, en même temps qu’il a su surmonter les nombreux accidents qui ont émaillé les événements des deux derniers mois et provoqué de vilains fractures à Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel, blessés après leur chute la semaine dernière sur le Tour du Pays Basque, ou encore à Wout Van Aert qui a également chuté lors de la course Across Flanders le 27 mars.

Mathieu Van der Poel profite d’un terrain plutôt déserté ces derniers temps par les très grands noms, et peut également compter sur une équipe experte à son service. A Roubaix, s’il a tenté très tôt l’aventure solitaire, c’est parce que sa nature, comme celle d’un Tadej Pogacar ou d’un Remco Evenepoel, le pousse au panache plus qu’au calcul savant, mais aussi parce que son équipe Alpecin-Deceunink a préparé le fonctionne parfaitement. En menant un rythme d’enfer dès le début de la course, en maîtrisant la moindre inclinaison adverse, la formation a épuisé le peloton pour mieux l’étirer d’abord puis le fracturer, laissant Van der Poel porter le coup, en empêchant ensuite le retour. des poursuivants.

Mathieu Van der Poel peut donc profiter. Avant Paris-Roubaix, il considérait déjà sa saison comme réussie. “Tout ce qui m’arrive maintenant sera un bonus”, a-t-il assuré. Après Paris-Roubaix, il jubilait : « Je vais voir jusqu’où cela me mène. » Le champion du monde vise désormais la 110e édition de Liège-Bastogne-Liège le 21 avril, un pas de plus vers son objectif majeur, les Jeux de Paris 2024. Il est déjà en forme olympique.

 
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