Je le regardais dans le magasin R.EV (NDLR : un fan shop/café Evenepoel à Schepdaal) avec des supporters quand Remco est tombé. Et je dois dire que j’ai été soulagé quand je l’ai vu marcher. Après cela, mes pensées se sont principalement tournées vers Jonas Vingegaard, Jay Vine et Steff Cras. Ce sont aussi des enfants, des partenaires, des papas…
Êtes-vous d’accord avec ceux qui disent que l’on montre trop à la télévision les coureurs après leur chute ?
Avez-vous tout de suite réalisé que Remco était également tombé ?
Nous n’arrêtions pas de le voir voler à travers les bois. Et on s’est vite rendu compte que les dégâts auraient pu être bien pires. Heureusement, il a pu sauter par-dessus le fossé en béton et éviter un arbre… Tout s’est passé si vite. Je pense que le pilote du Lidl-Trek a heurté la roue arrière de Remco. Mais cela n’a rien à voir…
Avez-vous pu parler rapidement à Remco ?
Pas avant 23h30 jeudi soir.
Comment se sentait-il?
Eh bien, en fait, plutôt bien. Il était conscient que nous ne pouvons pas revenir en arrière et il regardait déjà vers l’avenir. On l’a vu aussi avec Wout van Aert : ces hommes parviennent à tourner immédiatement la page.
Comment vivez-vous de tels moments en tant que parent ?
Vous voulez juste voir votre enfant bouger avant de savoir quelles sont les blessures. Si vous voyez Vingegaard allongé là : il bougeait à peine et devait recevoir de l’oxygène. Ses parents et sa femme l’ont vu aussi. Pareil pour Steff Cras, on a aussi tout de suite vu que c’était sérieux pour lui.
Le tracé est également en cause. Apparemment, il y avait des racines d’arbres sous l’asphalte et il y avait aussi ce fossé en béton. Comment voyez-vous cela ?
Si ce fossé en béton n’existait pas, les conséquences auraient sans doute été bien moins graves. C’est parce que Remco a dû sauter qu’il a perdu le contrôle de son vélo. Et c’est une chance qu’il ait pu sauter, car d’autres sont tombés directement sur le béton.
Ne préféreriez-vous pas le voir sur un terrain de football ?
Nous ne pouvons pas y penser. Malheureusement, ces risques font partie du sport. Si la peur règne, mieux vaut arrêter. Et dans le football, une carrière peut aussi s’arrêter à cause d’une sale erreur.
