Il faudra attendre cette dernière séance de la semaine pour voir les marchés boursiers s’animer. Le Cac 40 pourrait perdre près de 1,3%, selon les contrats à terme sur l’indice, qui devrait donc emboîter le pas aux marchés asiatiques et à Wall Street. Les principaux indices new-yorkais perdent 1,2% à 1,4%. Il y a deux explications principales à la pire séance depuis un an pour le Dow Jones.
Premièrement, la menace que représente le conflit au Moyen-Orient sur les approvisionnements en pétrole. Le prix du Brent, qui a bondi de 1,45% hier et atteint 91 dollars, reste au-dessus de 90 dollars le baril, un seuil qui n’avait plus été atteint depuis octobre. Depuis le début de la semaine, les prix du pétrole sont sur une tendance haussière en raison des frappes meurtrières attribuées à Israël sur une annexe de l’ambassade iranienne en Syrie, qui font craindre une réponse de Téhéran. Dans un contexte tendu entre leurs deux pays, Joe Biden a prévenu hier Benjamin Netanyahu que le soutien américain à l’État hébreu dépendrait désormais des mesures prises pour protéger les civils et les travailleurs humanitaires à Gaza. ” La tendance la plus probable au Moyen-Orient est l’escalade continue du conflit israélo-arabe et nous pensons que les prix du pétrole pourraient encore augmenter à court terme. », estime Leo Mariani, analyste chez Roth MKM.
Pas de hausse des taux, un scénario possible pour Cachekari
La hausse des prix du pétrole, si elle se poursuit, pourrait avoir de graves conséquences sur l’inflation globale, comme ce fut le cas avec le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine en 2022. » La dernière hausse des prix du pétrole se reflétera dans les prochains chiffres de l’inflation et pourrait faire dérailler la Réserve fédérale américaine de son plan de trois baisses de taux pour cette année. », écrit l’analyste Ipek Ozkardeskaya dans sa note matinale pour Swissquote Bank.
D’autres responsables de la Fed ont adopté hier une position assez conservatrice quant à la posture à adopter compte tenu d’une économie américaine forte malgré des taux d’intérêt très élevés. En particulier, le président régional de Minneapolis, Neel Kashkari, qui ne votera pas sur les décisions du FOMC cette année, a indiqué jeudi que les réductions de taux pourraient ne pas être justifiées cette année si les progrès en matière d’inflation continuent de stagner. Lors de la réunion de mars, il faisait partie des partisans de deux réductions.
Focus sur les emplois et les salaires
Tous les regards seront tournés vers 14h30 vers la publication du rapport officiel sur l’emploi américain. Selon le consensus Bloomberg, l’économie américaine aurait dû créer 214 000 nouveaux emplois non agricoles le mois dernier, les salaires moyens auraient pu accélérer sur un mois (+ 0,3 % après +0,1 %) mais décélère en rythme annuel (+4,1 % après +4,3 %). Le taux de chômage devrait augmenter de 3,9% à 3,8%. Des créations d’emplois et une croissance des salaires plus fortes que prévu pourraient inciter les investisseurs à reconsidérer davantage le scénario d’assouplissement monétaire en juin. Cette hypothèse est encore aujourd’hui majoritaire, estimée à 62% selon l’outil FedWatch du Groupe CME. ” La meilleure combinaison serait un nombre d’emplois raisonnablement élevé et une croissance des salaires plus faible. Cela renforcerait les perspectives d’un atterrissage en douceur et soutiendrait les actions. », estime Ipek Ozkardeskaya.
La hausse des prix du pétrole pourrait faire réagir le géant TotalEnergies, déjà à des sommets historiques, à l’ouverture.
Nous surveillerons également Kering après que HSBC ait abaissé son objectif de cours de 440 à 400 euros et Morgan Stanley de 435 à 405 euros.
Dans l’actualité purement corporate, la société d’investissement Wendel a annoncé avoir cédé 40,5 millions d’actions du groupe de certification et de contrôle qualité Bureau Veritas, soit environ 9% du capital, pour un produit total d’environ 1,1 milliard d’euros. Clariane, l’exploitant de maisons de retraite et de cliniques, a indiqué qu’il étudiait la cession de ses activités d’hospitalisation et de soins à domicile en France afin d’accélérer son plan de désendettement.
