Un mois après le Super Tuesday et le discours sur l’état de l’Union, la cote de Joe Biden est en hausse et la victoire de Donald Trump est loin d’être un fait accompli.
Depuis des mois, Donald Trump vante son avance prétendument insurmontable dans les intentions de vote. Mais avec le retour du beau temps, cette avance disparaît.
Mouvement à sens unique
Si les sondages ne sont pas un bon outil de prévision à plus de six mois d’une élection, ils sont néanmoins un bon outil de mesure de l’évolution de l’opinion.
Alors que la grande majorité des sondages de janvier et février donnaient l’avantage à Trump, une quinzaine de sondages récents réalisés par des organismes réputés donnent à Biden une mince avance.
La hausse de la note de Biden se reflète même parmi les parieurs. Selon la moyenne des paris établie par RealClearPolitics, la probabilité de victoire estimée de Trump est restée stable à 44 %, tandis que celle de Biden a augmenté de 27 à 39 %.
Clarification
Ce mouvement s’explique en partie par la clarification des enjeux du scrutin. Pendant longtemps, les sondages défavorables à Biden ont reflété le mécontentement du public face à une inflation persistante, comme presque partout ailleurs dans le monde.
En l’absence de choix électoral concret, les Américains qui daignaient répondre aux sondeurs avaient tendance à exprimer leur mécontentement en menaçant de voter contre le président.
Depuis un mois pourtant, une réalité s’impose. L’élection ne sera pas un référendum sur Joe Biden, mais un choix entre lui et un adversaire républicain qui s’est longtemps révélé être le meilleur motivateur pour rallier de fortes majorités contre lui.
Panneaux de signalisation
Ce qui est sûr, c’est que l’élection sera serrée, qu’elle se jouera dans une poignée d’États clés, qu’une petite partie de l’électorat peut encore être persuadée de changer de camp et que les partis devront rivaliser de prouesses pour obtenir le vote négatif.
En ce sens, la campagne Biden présente des avantages significatifs. Notamment, les sondages et les élections des dernières années montrent que si le plancher de soutien à Trump est plus élevé que celui de Biden, son plafond est plus bas. En fait, il n’est pas impossible que Trump soit déjà là et qu’il ne fasse aucun effort pour toucher de nouveaux électeurs au-delà de sa base partisane.
Au contraire, la campagne Biden semble confiante de pouvoir inverser la tendance, notamment grâce à une caisse électorale mieux remplie. Même si les deux campagnes ont des capacités de collecte de fonds comparables, les frais juridiques de Trump drainent une partie importante des ressources du parti, en plus de décourager de nombreux donateurs potentiels.
Les démocrates ont déjà mis en place une organisation solide dans des États clés et les républicains sont à la traîne dans ce domaine. Alors que la campagne de Biden multipliera les événements majeurs et disposera de ressources considérables pour faire passer son message sur des questions mobilisatrices, Trump passera l’essentiel de son temps au tribunal, sur le banc des accusés.
