« sale noir », « rentrez chez vous »… Ce que l’on sait des insultes racistes proférées lors d’un match féminin

« sale noir », « rentrez chez vous »… Ce que l’on sait des insultes racistes proférées lors d’un match féminin
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l’essentiel
Dimanche 31 mars, le match de Coupe de France entre Lons/Section Paloise et Bobigny, deux équipes françaises d’élite, a été émaillé d’incidents graves, survenus sur le terrain mais aussi en dehors. Les deux clubs ainsi que la Fédération française ne comptent pas laisser le dossier sans réponse.

Ce qui s’est passé ?

Dimanche 31 mars, lors d’une rencontre de la première phase de la Coupe de France féminine de rugby à XV, les équipes de Lons/Section Paloise et celle de Bobigny s’affrontent en Béarn dans le cadre de la 6ème journée de compétition.

Dès le début de la rencontre, l’ambiance est décrite comme animée, mais uniquement sur fond de rivalité sportive. Au fur et à mesure du jeu, la situation va devenir incontrôlable selon plusieurs témoignages concordants.

“Sur le terrain, une de mes coéquipières a pris un gros coup à l’épaule, et elle a entendu : ‘Dirty black'”, confie-t-elle au journal. Le Parisien-Aujourd’hui en France Gabriela Tanga, capitaine de Bobigny.

Elle poursuit : « Un autre, sortant d’une mêlée où il y a eu quelques combats, a eu le droit de ‘calme-toi, on n’est pas dans ta ville’. Puis, dans une phase défensive où les joueurs se parlent, l’un d’eux a crié “J’ai l’Africain !” Il est inacceptable qu’on fasse constamment référence à cela. Trop c’est assez. »

Toujours selon Gabriela Tanga, des insultes sont également tombées dans les allées du stade. « Une dame dans le public a dit : « Espèce de salope stupide ». Un autre a dit clairement : « Rentrez chez vous ».

Quelles ont été les réactions ?

Le club de Seine-Saint-Denis a rapidement réagi sur ses réseaux sociaux, en publiant un communiqué. « Assez, c’est assez » commence le texte. « Comme pendant de nombreux week-ends, dimanche dernier, le match des Louves a été entaché de propos irrespectueux et racistes entendus sur et en dehors du terrain. Ces propos stigmatisants envers nos joueurs ne sont pas des cas isolés, nos équipes y sont malheureusement et régulièrement confrontées. Mais cette fois, c’est une fois de trop.

Le communiqué poursuit : « Ces propos ne caractérisent en rien le Club de Lons qui nous a toujours très bien accueilli et qui œuvre également pour plus de diversité dans le rugby, mais ils sont bien l’œuvre d’une poignée d’individus qui ne représentent en rien les valeurs de notre sport ou celles de leur club. Nous avons discuté avec la direction de Lons pour faire la lumière sur ces malheureux événements et envisager les mesures appropriées. »

Le club béarnais l’a fermement condamné, également dans un communiqué : « Le racisme n’a pas sa place dans notre sport et encore moins dans notre club, pour lequel nous nous efforçons depuis de nombreuses années de mettre en avant le respect, la tolérance et l’inclusion au cœur de notre engagement et de la valeurs de notre association.

Et ce n’est pas un hasard si la Fédération française de rugby a adressé ce mardi 2 avril un communiqué aux médias dans lequel elle affirme « condamner fermement les actes de racisme constatés lors de certaines rencontres » (sans plus de précisions) et fournit « son soutien aux joueurs et managers concernés.

Un conflit personnel entre deux joueurs ?

Interrogé par Rugbyrama, le président du club de la Section Lons/Pau, Jean-François Lombard, n’a pas exclu que la situation puisse être due à un différend entre deux joueurs, adversaires dimanche. « Nous avons identifié des joueurs qui seraient au cœur de cette histoire, explique-t-il. « Au départ, il semblait que le conflit opposait deux joueurs de chaque équipe. En grattant, nous avons découvert que c’était plutôt entre deux joueurs uniquement. Nous sommes en train de démêler le vrai du faux. Mais pour l’instant, il y a aussi le fait que c’est mot contre mot.

Quelles peuvent être les sanctions ?

Les deux clubs ont chacun ouvert une enquête interne. A Bobigny, on sent, par la voix du capitaine, qu’« il doit y avoir de vraies sanctions » et que les gens du 93 sont « toujours insultés comme des voyous, des sauvages ».

Le club béarnais promet que les fautifs seront sanctionnés. Les dirigeants des deux équipes ont réfléchi ces dernières heures, et comptent faire des propositions à la FFR de règles plus strictes en matière de savoir-vivre (arrêt des barreaux notamment) afin d’éviter que ces situations ne dégénèrent.

 
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