Le défenseur allemand Jonathan Tah porte le maillot 4, à l’orthographe accusée de s’apparenter au sigle SS, le 23 mars 2024 au Groupama Stadium, en banlieue lyonnaise ©BelgaImage
Comment la DFB, la Fédération allemande de football, n’a-t-elle pas vu le problème plus tôt ? C’est la question qui revient constamment à Berlin, où les maillots des équipes nationales font polémique depuis plusieurs jours. Le problème : le chiffre 4 (ou 44) placé sur ces vêtements est graphiquement très similaire à l’insigne SS. De quoi ébranler l’opinion publique, alors que le parti d’extrême droite Afd grandit et fait craindre un retour des néo-nazis sur le devant de la scène politique du pays. Face à la tempête médiatique, la DFB a dû réagir en urgence, dans l’espoir d’éteindre l’incendie.
De polémique en polémique
La polémique a débuté suite à la publication d’un message de l’historien allemand Michael König sur X. Dans celui-ci, ce dernier montre le flocage avec le numéro 44, jugeant «très discutable d’autoriser de tels maillots pour le championnat d’Europe à domicile», compte tenu de la ressemblance avec les insignes de la Schutzstaffel (SS).
Ce lundi 1er avril, la fédération, Adidas, a annoncé que la police de flocage allait être modifiée. Son communiqué précise que la ressemblance avec le sigle SS n’a été remarquée ni lors du processus de création des maillots, ni lors de leur approbation, d’où l’approbation qui leur a été donnée. Mais pour éviter toute ambiguïté, le rétropédalage est pleinement assumé.
“Nous prenons ces informations très au sérieux et ne souhaitons pas fournir une plateforme de discussion. En coopération avec notre partenaire 11teamsports, nous concevrons un nouveau design pour le numéro 4 et nous nous coordonnerons avec l’UEFA.», confirme la DFB.
Les livraisons et la possibilité de personnaliser les maillots ont également été suspendues par Adidas. “En tant qu’entreprise, nous nous engageons à lutter contre la xénophobie, l’antisémitisme, la violence et la haine sous toutes leurs formes.», tient à préciser son porte-parole Oliver Brüggen.
Ce camouflet arrive particulièrement mal à la communauté sportive allemande. Il y a quelques jours, la DFB avait déjà annoncé qu’elle préférerait s’appuyer sur l’américain Nike pour s’équiper à partir de 2027, ce qui avait également suscité la polémique dans toute l’Allemagne.
