« Il n’a pas le profil d’un pyromane »

« Il n’a pas le profil d’un pyromane »
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Une vague d’incendies a touché la commune de Cerfontaine début 2022. Sept incidents ont été enregistrés entre janvier et février. Puis, un huitième, en mai 2022. Tous sont a priori volontaires. Ce jeudi matin, le suspect, un homme né en 1983, a comparu devant le tribunal correctionnel de Dinant. Six ans de prison ont été requis contre lui jeudi par le parquet de Namur.

Le premier incendie pour lequel le prévenu est poursuivi concerne un tracteur, un camion, un 4×4 et 24 balles de fourrage. Le montant du préjudice est estimé à 89 000 €. C’est le prévenu qui a appelé à l’aide. Quinze minutes auparavant, il avait contacté son compagnon pour lui dire qu’il serait en retard. Un timing important pour la partie civile. “Parce qu’on sait que les pyromanes aiment contempler leurs œuvres.”

Cinq autres incendies de véhicules, de balles et de broussailles ont ensuite été commis. Le 9 février 2022, il a été surpris en train de mettre le feu à un fagot. « À cette époque, j’allais très mal. Je suis passé par là et j’y ai mis le feu parce que je voulais y mettre fin en m’empoisonnant avec les fumées”, explique le suspect. Une explication absurde qui ne manque pas d’étonner le président. “S’enivrer en plein air ? Après une période d’accalmie, un dernier incendie a eu lieu en mai 2022. L’incendie était provoqué par des broussailles. Le prévenu a été vu à proximité par des témoins.

Tous ces incendies ont été commis dans un laps de temps très court, à chaque fois à proximité du domicile du prévenu, dans des lieux qu’il fréquente régulièrement pour se promener et à chaque fois entre 14 heures et 17 heures. Pour chacun des faits, son téléphone portable a activé l’antenne concernée. Il se trouvait sur ou à proximité de quatre incendies, en comptant l’incident. Finalement, après son arrestation, plus aucun incendie n’a été commis. Autant d’éléments qui ne plaident pas en sa faveur.

« Une enquête biaisée »

Le prévenu conteste malgré tout l’ensemble des accusations. Son avocat, Me Delhez, estime que l’enquête a été biaisée par la méthode de travail des enquêteurs qui avaient déjà leur idée sur la culpabilité du suspect. « Ils ont cherché des éléments qui confirmaient leur postulat initial. Ils ont enquêté avec des œillères. »

Concernant la téléphonie, Me Delhez explique que le pylône qui a été activé est aussi celui qui est actif lorsque son client est chez lui. « Il lui arrive aussi qu’il aille au garage, fasse ses courses, etc. » La défense regrette également qu’aucun échantillon d’ADN n’ait été prélevé et que les vêtements du suspect n’aient pas été analysés, celui-ci étant présent sur place lors de certains événements. Le caractère criminel de deux autres incendies est également remis en cause.

Pour le flagrant délit, un sursis probatoire est demandé. “Il n’a pas le profil d’un pyromane».

Jugement le 25 avril.

 
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