un gynécologue répond à huit de vos questions

un gynécologue répond à huit de vos questions
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Touchant environ une femme sur dix, l’endométriose se traduit généralement par des douleurs intenses lors des règles et/ou des problèmes de fertilité. Symptômes, diagnostics, traitements, prise en charge… Cette maladie chronique, souvent diagnostiquée par hasard avec un délai moyen de sept ans, soulève de nombreuses questions.

Dans le cadre de la Journée mondiale de l’endométriose, ce jeudi 28 mars 2024, le professeur Philippe Descamps, chef du service de gynécologie-obstétrique au CHU d’Angers (Maine-et-Loire) et président du secteur régional EndoRef Pays de la Loire, répond à huit de vos questions.

1. « Quels sont les traitements les plus efficaces pour prévenir la propagation de l’endomètre ? »

La question est posée par Élaurie. Pour empêcher la propagation des cellules endométriales en dehors de l’utérus, il est très important de supprimer les règles avec une pilule continue ou un DIU à la progestérone. Ne pas avoir de règles pendant plusieurs années n’est pas un problème pour avoir des enfants plus tard. Puisque le niveau hormonal reste constant avec la pilule en permanence, les règles ne commencent tout simplement pas.

2. « Peut-on souffrir d’endométriose sans ressentir de douleur intense ? »

La question deÉlodie met en évidence une des grandes difficultés entourant l’endométriose : l’intensité de la douleur n’est pas corrélée à sa gravité ! Certaines personnes peuvent avoir des lésions importantes, sans ressentir de douleur ni impact sur leur quotidien. D’autres peuvent, au contraire, présenter des lésions légères et ressentir des douleurs au quotidien.

3. « L’endométriose est-elle héréditaire ? »

Nicole inquiète pour sa petite-fille. Certaines études vont effectivement dans ce sens, mais ce n’est pas le cas dans 100 % des cas. Si les douleurs de votre petite fille persistent, n’hésitez pas à demander un deuxième avis dans un centre de référence pour relire ses examens.

Lire aussi : Souffrant d’endométriose, elle témoigne : “J’avais tellement mal que je n’arrivais pas à me lever”

4. « L’endométriose peut-elle affecter les reins ? »

Solen des soucis. Et elle a raison. Car oui, l’endométriose peut entraîner un piégeage des uretères qui ne peuvent plus transporter l’urine du rein vers la vessie. Cela peut entraîner une destruction du rein qui se dilate en amont de la sténose. D’où l’importance d’une surveillance échographique régulière du bassin et des reins.

Professeur Philippe Descamps, chef du service de gynécologie-obstétrique au CHU et président du secteur régional EndoRef Pays de la Loire. | RD
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Professeur Philippe Descamps, chef du service de gynécologie-obstétrique au CHU et président du secteur régional EndoRef Pays de la Loire. | RD

5. « Peut-on continuer à souffrir pendant la ménopause ? »

C’est Jeanne qui a posé cette question. Après la ménopause, il existe une sécrétion ovarienne résiduelle qui peut stimuler de petites zones d’endométriose. Bien entendu, si vous suivez un traitement hormonal, le risque d’activation des sites d’endométriose, et donc de douleurs, est plus important.

6. « Où est le traitement par ultrasons ? »

C’est Anaïs qui s’intéresse à cette technique développée par le professeur Gil Dubernard à Lyon. Son principe est de détruire les nodules d’endométriose de la cloison recto-vaginale en introduisant une sonde dans le rectum sous anesthésie générale. Deux faisceaux d’ultrasons se croisent alors et détruisent les lésions. Il existe des critères de sélection stricts selon la taille du nodule, sa localisation et sa hauteur par rapport à l’anus.

Une première série de 20 patients a été publiée avec des résultats encourageants. Une étude multicentrique a été réalisée avec quatre centres : Lyon (Pr. Dubernard), Paris Kremlin Bicêtre (Pr. Fernandez), Bordeaux (Pr. Roman) et Angers (Pr. Descamps). Les résultats seront publiés prochainement.

7. « Qu’est-ce que l’Endotest, ce test salivaire permettant de diagnostiquer la maladie ? »

L’Endotest a été développé par la start-up française Ziwig et trois équipes de gynécologues et obstétriciens de Lyon, Paris et Angers. Ce test salivaire permet de diagnostiquer l’endométriose en étudiant les micro-ARN grâce au séquençage à haut débit et à l’intelligence artificielle. Le principe de ce test est simple : prélever la salive du patient dans un tube avant de l’envoyer au laboratoire, le résultat étant donné en 10 jours.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a déjà validé la pertinence de ce test, qui constitue une avancée majeure dans la prise en charge de l’endométriose. Une autre étude sera réalisée dans le cadre d’un Paquet Innovation avant sa disponibilité dans le parcours de soins et son éventuel remboursement récemment annoncé pour 2025 par le ministre de la Santé.

Lire aussi : Endométriose : ce que l’on sait de ce test salivaire « prometteur » pour diagnostiquer la maladie

8. « Comment expliquer une récidive ou une progression de l’endométriose malgré un traitement continu par pilule ? »

Malheureusement Salomé, nous n’avons pas de certitude mais il est certain que l’endométriose est une maladie inflammatoire qu’il ne faut pas sous-estimer et il est recommandé de poursuivre le traitement médical jusqu’à la ménopause.

 
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