Avec la production imminente du champ gazier de Grande Tortue Ahmeyim (GTA), la Mauritanie est en passe de devenir le troisième exportateur de gaz d’Afrique. Des acteurs clés de l’industrie tels que BP, Total Energies et Shell explorent activement le bassin mauritanien, tandis que le gouvernement donne la priorité à l’exploitation complète du potentiel gazier du pays jusqu’en 2030. À cette fin, le gouvernement a lancé le projet de zone de services énergétiques à Nouakchott comme dans le cadre de son Plan Directeur Gaz lancé en 2022.
Un consortium composé de cabinets de conseil sud-africains, tunisiens et mauritaniens – EPCM, Jade Advisory et Meen&Meen – a présenté le concept d’un projet de zone de services énergétiques à Nouakchott au ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines en mai 2023. Par la suite, EPCM a officiellement lancé le projet lors d’une session dédiée au secteur énergétique mauritanien lors de la conférence MSGBC Oil, Gas & Power 2023. Le ministère sera propriétaire du projet et cherche à recruter un opérateur privé pour le développement et l’exploitation de la future zone de desserte.
Alexandra Gazendam, directrice de l’EPCM, a souligné : « Nous avons identifié l’immense potentiel et les caractéristiques uniques de la Mauritanie, et le moment est venu de mettre en place les infrastructures fondamentales pour libérer ce potentiel ». Gazendam a ajouté : « Nous considérons ce projet comme un catalyseur pour les investissements directs étrangers et une opportunité de renforcer le secteur privé local. »
La Zone de services énergétiques fait partie d’un programme plus large visant à revitaliser les infrastructures en Mauritanie, y compris les installations portuaires. En 2022, Hamburg Port Consulting a été sélectionné pour réaliser une étude de préfaisabilité afin d’élaborer un concept d’activité opérationnelle pour le Port de N’diago, le port le plus proche de la RGT. En 2019, un projet a été lancé pour créer une zone économique spéciale appelée Tanit Development Hub afin de dynamiser l’activité du port du même nom. De plus, en 2013, le gouvernement a désigné
Nouadhibou, principal port d’exportation minière, en tant que zone franche pour attirer à la fois les investisseurs internationaux et les opérateurs nationaux.
La Zone de services énergétiques en Mauritanie, initialement conçue pour le secteur pétrolier et gazier, ambitionne également de devenir un hub de l’hydrogène vert. Des projets tels que Conjuncta et Infinity prévoient d’établir un complexe convertissant 10 GW d’électricité en hydrogène vert d’ici 2028, avec une première phase opérationnelle d’ici là. Le projet Nour de Chariot de Total Energies vise une production annuelle d’hydrogène vert de 1,2 million de tonnes d’ici 2030. De même, le projet Aman de CWP, dont la construction débutera en 2025, entend produire de l’hydrogène vert avant 2030 en utilisant 30 GW d’énergie hybride éolienne et solaire. Principalement destinées à l’exportation ou aux produits dérivés comme l’ammoniac, ces entreprises pourraient bénéficier d’une zone économique spéciale qui leur permettrait de transformer l’hydrogène vert à moindre coût et de l’exporter vers l’Europe.
La création de la zone de services énergétiques a non seulement le potentiel d’améliorer le secteur énergétique, mais également de stimuler l’ensemble de l’économie mauritanienne. Son statut spécial facilitera le commerce et les investissements internationaux, promettant des avantages économiques plus larges au-delà du secteur énergétique.
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