69% d’origines cachées dans les produits transformés – Une obligation d’affichage est requise – Action UFC-Que Choisir

Pour les consommateurs, la transparence sur l’origine des aliments qu’ils consomment est une exigence prioritaire, avant même le prix (1), sachant que la qualité sanitaire ou l’impact environnemental d’un ingrédient peut varier considérablement selon l’origine. . Si l’indication de provenance est obligatoire pour les produits bruts (viande, volaille, poisson, légumes et fruits), ce n’est pas le cas pour les produits transformés, alors même qu’ils représentent la plus grande partie de notre alimentation. Cette opacité explique que 35 % du bœuf et plus de la moitié du poulet utilisés dans l’alimentation industrielle soient importés (2), alors qu’au rayon frais les viandes sont quasi exclusivement françaises en raison de l’affichage obligatoire.

Alors que les industriels réclament que le futur visuel reste facultatif, l’UFC-Que Choisir a tenu à vérifier si le volontariat, qui prévaut actuellement, est suffisant pour informer correctement les consommateurs. A cet effet, l’Association a relevé et analysé les informations figurant sur l’emballage d’un échantillon de 243 aliments transformés de grandes marques, couramment retrouvés dans les rayons (conserves, plats cuisinés, salades, sandwichs, jambon, charcuterie, etc. .) représentant un total de 484 ingrédients principaux (3) viandes (bœuf, porc, volaille) et végétaux (céréales et légumes).

Le volontariat, c’est jusqu’à 84% d’opacité sur les ingrédients !

Pour 69% des ingrédients que nous avons examinés, l’opacité règne sur leur origine : 47% d’entre eux n’ont aucune origine mentionnée et 22% une origine purement générique avec des mentions vagues telles que « origine UE » ou « pas d’UE ». Dans le détail, c’est pour les céréales et légumes, catégorie alimentaire qui n’a jamais été soumise à une obligation d’étiquetage, que le manque d’information est le plus marqué avec 84% d’ingrédients sans origine spécifique mentionnés, suivis par la volaille (64%), le porc. (38%) et du bœuf (32%).

© UFC-Que Choisir

Transparence ou opacité au gré des marques !

Parmi les 14 marques alimentaires ou de distribution analysées, on observe des différences considérables en termes de transparence pour des produits de mêmes gammes et de compositions comparables. Au rayon frais par exemple, Marie donne l’origine précise de plus de 8 ingrédients sur 10 pour les plats préparés de notre échantillon, alors que Fleury Michon ne le fait que pour près d’un ingrédient sur 5. De la même manière, si Bonduelle communique l’origine précise de 7 légumes sur dix, Cassegrain ne le fait que pour près d’un légume sur 10 (4). Cela démontre que l’opacité n’est pas due, comme le prétendent certains fabricants, à une inévitable variabilité des origines des ingrédients mais plutôt à des politiques d’approvisionnement propres à chaque marque.

© UFC-Que Choisir

Pire, certaines marques n’hésitent pas à pratiquer ce que l’on pourrait qualifier de « French washing » pour certains produits, comme Fleury Michon qui met en avant son caractère familial et vendéen depuis 1905 ou Sodebo qui se targue d’être une entreprise française sur fond tricolore et qui vante ses ateliers situés dans une commune à l’allure rurale, même si aucune indication n’est donnée sur l’origine française des ingrédients utilisés pour ces produits (5).

L’« info-origine » d’Olivia Grégoire doit être obligatoire et figurer sur l’emballage

Le futur affichage n’aura aucun effet s’il reste volontaire, comme le prouve l’exemple de la viande bovine : l’obligation d’étiquetage des ingrédients carnés appliquée en 2017 avait alors fortement contribué à la transparence, mais l’abandon de cette mesure en 2021 a malheureusement accru l’opacité sur la viande bovine. produits qui est passée de 25 % en 2018 à 32 % aujourd’hui. Faut-il rappeler que l’opacité contribue à une extrême variabilité des approvisionnements qui met en danger la traçabilité et la qualité sanitaire des produits, comme l’a montré le scandale des lasagnes à la viande de cheval ?

Compte tenu de l’impact sanitaire et environnemental de l’origine des ingrédients et afin de permettre aux consommateurs de comparer les produits et de les acheter en toute connaissance de cause, l’UFC-Que Choisir demande à Olivia Grégoire de réaliser « l’Origine-info », comme autorisé par le règlement européen en matière d’étiquetage des denrées alimentaires, et de l’inclure sur le devant des emballages alimentaires.


(1) 51% des Français estiment que l’origine des produits est le facteur le plus important lors de leurs achats alimentaires – Enquête Institut CSA – 31 janvier 2024


(2) 35% de la viande bovine, 70% de la crème et 61% du beurre utilisés par l’industrie agroalimentaire sont importés alors que dans les grandes surfaces la part des produits importés ne représente que 7% de la viande bovine, 6% des crèmes et 5% du beurre – Français Chambre d’Agriculture – Décembre 2023. En termes de consommation 22% de bœuf, 45% de poulet, 26% de porc, 30% de produits laitiers et 28% de légumes sont importés notamment pour l’industrie agroalimentaire – Rapport d’information n°905 – Sénat septembre 2022. En 2023, 50 % des poulets consommés en France sont importés notamment en raison d’une utilisation par l’industrie agroalimentaire – Envol Interprofession de la volaille – 2023.


(3) Principaux ingrédients représentant une part significative de l’aliment fini (par exemple blé, viande et tomate pour les raviolis à la bolognaise, ou lentilles et porc pour les saucisses aux lentilles).


(4) Calculé sur un échantillon de 6 plats cuisinés de marque Marie, 13 plats cuisinés de marque Sodebo, 7 légumes en conserve de marque Cassegrain et 8 légumes en conserve de marque Bonduelle.


(5) Fleury Michon – Poulet d’origine UE sans information sur l’origine des autres ingrédients : ‘Filet de poulet aux pommes de terre sarladaises’, ‘Poulet oriental et brochette de semoule’, ‘Poulet rôti, pommes de terre et sauce blanche’, ‘Poulet et cèpes Risotto’. Sodebo – Porc d’origine UE sans information sur l’origine des autres ingrédients : « Xtrembox carbo », « Pastabox fresh pasta carbonara » – Poulet d’origine UE sans information sur l’origine des autres ingrédients : « Cremiobox poulet à l’emmental râpé ».

 
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