Les journalistes de « La Provence » votent la fin de la grève mais estiment que « la confiance dans la direction du journal sera difficile à rétablir »

Les salariés du quotidien ont protesté contre le licenciement du directeur de la rédaction. Dimanche soir, la direction du journal a annoncé avoir trouvé un « accord » avec Aurélien Viers permettant sa réintégration.

Publié le 25/03/2024 14h49

Mise à jour le 25/03/2024 17h26

Temps de lecture : 2 minutes

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Lors d’un rassemblement de protestation au siège de « La Provence », à Marseille, le 25 mars 2024. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Les journalistes de Provence a voté à 56% lundi 25 mars pour mettre fin à la grève entamée vendredi après la réintégration sans sanction dimanche du directeur de la rédaction Aurélien Viers, a appris franceinfo de Source syndicale. Pour la troisième journée consécutive, le journal Provence ne s’est pas présenté ce lundi, pour protester contre le licenciement du directeur de la rédaction. Dimanche soir, la direction a annoncé sa réintégration.

Le directeur de la rédaction a été licencié vendredi en raison d’un titre après la visite d’Emmanuel Macron à Marseille jugé “ambiguë” par la direction. Deux jours après la visite du chef de l’Etat pour soutenir une opération policière contre le trafic de drogue, le quotidien publie à sa Une une photo d’un quartier de la ville de Marseille avec la citation : “Il est parti et nous sommes toujours là”.

Cette mise à pied devait durer une semaine, mais elle a finalement été écourtée. La direction a jugé lors de cet échange que le directeur éditorial agissait de bonne foi. « Très heureux de reprendre le travail aujourd’hui au sein de cette belle rédaction de La Provence et aux côtés de Gabriel d’Harcourt, [directeur général et directeur de la publication de La Provence]avec l’équipe WhyNot Media”» a écrit lundi sur le réseau social X, Aurélien Viers. “Merci pour tous vos messages”conclut son message.

La direction de La Provence a assuré à franceinfo qu’il n’y a pas eu de retournement de situation, mais seulement une volonté de discuter avec Aurélien Viers pour savoir s’il était encore possible de travailler avec lui. Elle soutient qu’en licenciant le responsable de la rédaction, il n’y avait pas nécessairement une volonté de le licencier, mais de “prendre le temps d’analyser le dysfonctionnement”. La direction continue de pointer du doigt la Une du journal de jeudi, qu’elle qualifie de« erreur collective ».

La fin de cette grève « reflète tout le souci de la rédaction de pouvoir remplir sereinement ses missions d’information », soulignent les syndicats du journal dans un communiqué. Ils croient que “La confiance dans la gestion du journal comme dans celle du groupe sera difficile à restaurer.” Les syndicats ont indiqué dimanche que la réintégration du rédacteur en chef du journal n’était pas « seulement un préalable indispensable mais qui n’a pas tout réglé. Trop d’interférences, trop de maladresses et trop de procrastination ont ponctué cette séquence dont La Provence aurait bien fait en interne comme en externe.

Les syndicats ont une réunion mardi après-midi avec la direction « poursuivre les travaux en cours concernant la charte d’indépendance éditoriale, outil essentiel pour éviter qu’une telle crise ne se reproduise ». Ils se sont fixé pour objectif d’atteindre «à un document final le 15 avril». « Parce que nous ne transigeons pas avec la liberté éditoriale, nous savons que le combat n’est pas terminé »ajoute le communiqué.

 
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