L’impact de Trump sur le climat

L’impact de Trump sur le climat
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L’impact de Trump sur le climat

Publié aujourd’hui à 7h37

Quelles seraient les conséquences sur le climat d’un retour de Donald Trump au pouvoir ? Analystes de Carbon Brief a calqué les propositions du candidat républicain qui se résument – ​​pour l’essentiel – à démanteler les mesures prises par Joe Biden et à encourager davantage l’exploitation des énergies fossiles. Selon Carbon Brief, site d’information spécialisé dans les politiques environnementales, les Etats-Unis émettront, lors du nouveau mandat de Donald Trump, 4 milliards de tonnes de C02 » supplémentaire, « équivalent aux émissions annuelles combinées… de l’Union européenne et du Japon, ou au total annuel combiné des 140 pays les moins émetteurs du monde ».

Mesurées différemment, les émissions supplémentaires induites par le laissez-faire de Donald Trump annuleraient par deux fois les progrès réalisés avec l’arrivée massive des énergies renouvelables dans le monde au cours des cinq dernières années ! Toujours selon Carbon Brief, les États-Unis seraient bien loin de respecter leur engagement climatique, qui vise une réduction de 50 % en 2030 par rapport à 2005 ; la réduction ne serait que de 28% selon ses calculs.

Dites adieu à +1,5 degrés

Bien entendu, toute modélisation comporte ses incertitudes en termes de croissance économique, de prix du pétrole et du gaz ou d’innovations technologiques. Mais les experts sont clairs : un nouveau mandat Trump ralentirait la lutte contre le réchauffement climatique et créerait un contexte néfaste pour les investissements dans les technologies vertes. Leur conclusion : « Quel que soit l’impact précis, un deuxième mandat de Trump qui réussirait à démanteler l’héritage climatique de Biden mettrait probablement fin à tout espoir mondial de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré. »

L’effet Trump existe déjà. L’administration de Joe Biden fait face à une révolte des États républicains, qui la poursuivent en justice pour avoir stoppé l’approbation de nouveaux gaz et gazoducs. Le camp républicain s’en prend également aux banques et aux fonds de pension qui intègrent des critères sociaux ou environnementaux dans leur politique d’investissement. Ainsi, le plus grand fonds d’investissement au monde, BlackRock, vient de perdre un mandat de gestion de 8,5 milliards de dollars d’argent public accordé par le Texas Permanent School Fund, une très ancienne institution publique qui finance des dépenses publiques courantes dans les écoles du pétrole. État. Raison : BlackRock boycotterait l’industrie pétrolière.

La révolte la plus déterminée est celle des procureurs qui s’attaquent aux critères ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance), qu’ils assimilent au capitalisme réveillé (qui promeut une morale dite progressiste et une prise de conscience des inégalités sociales et culturelles). . Ainsi, au cours des cinq dernières semaines, JPMorgan, State Street, Pimco et Invesco ont tous quitté Climate Action 100+, une coalition internationale d’investisseurs qui pousse les grandes entreprises à lutter contre le réchauffement climatique, explique Pilita Clark dans le Financial Times”.

Les procureurs républicains invoquent les dispositions anti-cartels pour s’en prendre aux entreprises qui appliquent des critères ESG. Des normes que l’autorité américaine des marchés financiers (la SEC) souhaite justement rendre contraignantes, comme c’est déjà partiellement le cas en Europe ! Tragique paradoxe, qui intéressera sans doute beaucoup les historiens, la politique anti-climat qui sévit aux Etats-Unis intervient au moment où la Chine, principale rivale de la puissance américaine, fait exactement le contraire. Il investit dans les technologies du futur. Et comme l’écrit Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) : « Quelle que soit leur position sur le climat, si les pays veulent rivaliser avec la Chine dans les industries du futur, ils doivent redoubler d’efforts dans leurs projets liés à l’énergie propre. et ne pas revenir en arrière.

Pierre Véya est responsable de la rubrique économie au 24 Heures, à la Tribune de Genève et au Matin Dimanche. Auparavant, il était rédacteur en chef du journal Le Temps, de l’Agefi et chef de la rubrique économique à L’Hebdo. Ses domaines d’expertise sont la finance, l’économie, les hautes technologies, l’environnement, le climat et la politique agricole. Plus d’informations @pierre_veya

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