la protection des quartiers suscite des réactions chez les candidats à la mairie de Gatineau

La droite a contacté les cinq candidats ou candidats possibles à la mairie pour connaître leur situation en termes de lutte contre le changement climatique, mais aussi en termes d’adaptation aux nouveaux risques environnementaux. La plupart ont d’abord exprimé une certaine modestie face à un sujet aussi sensible pour les communautés fortement touchées par les inondations de 2017 et 2019. Aucun n’a osé commenter telle ou telle mesure, affirmant que le contenu du rapport rendu public par La droite n’est pas définitif.

Cependant, ils s’accordent tous sur la nécessité d’agir. Ils sont tous déterminés à faire de la lutte et de l’adaptation au changement climatique un aspect important de leur action politique. Ils ont également tous déclaré qu’il était trop tôt pour prendre des décisions. Voici leurs réactions.

Olive Kamanyana – candidate confirmée

“C’est inévitable, nous devons parler du changement climatique, mais pas seulement, nous devons aussi parler d’adaptation”, a déclaré Mme Kamanyana. Ce qui m’attriste, c’est que je suis à la table du conseil depuis deux ans et demi et que nous avons ce fameux comité d’experts formé par la Ville en 2019. Cela m’étonne qu’on n’ait même pas eu le point sur les travaux. Je suis ici depuis deux ans et demi et nous n’avons toujours pas entendu parler de tout cela. Nous ne sommes pas censés apprendre de telles informations grâce à [Le Droit]. Nous aurions au moins dû être conscients de l’évolution de la situation. Non pas pour prendre des décisions, mais pour suivre les progrès. Quelles que soient les décisions que nous devrons prendre, nous devrons les prendre. »

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La conseillère du district du Carrefour de l’Hôpital, Olive Kamanyana (Étienne Ranger/Archives Le Droit)

Mme Kamanyana estime que des solutions devront être proposées pour protéger les occupants des zones sujettes aux inondations. Elle estime que l’analyse doit se faire quartier par quartier. « Peut-être que les gens devront déménager pour avoir une meilleure qualité de vie », a-t-elle déclaré. On ne peut pas les laisser vivre avec des sacs de sable quand l’eau monte, c’est inacceptable. Nous devrons analyser sérieusement les options, et s’il n’y a vraiment pas d’autres alternatives réalisables, à quoi sert de garder les gens là-bas en sachant qu’ils seront toujours inondés ?

Daniel Feeny – candidat confirmé

L’ancienne directrice des communications de France Bélisle estime qu’il est impossible d’ignorer les changements climatiques à Gatineau. Il estime que la Ville de Gatineau agit de manière responsable en explorant des mesures de vaccination qui pourraient potentiellement être mises de l’avant dans les quartiers les plus à risque.

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Daniel Feeny, ancien directeur des communications de l’ancien maire de Gatineau et candidat à la mairie de Gatineau, France Bélisle. (Facebook)

« Lorsque le rapport final sera disponible, en tant que maire, j’aimerais mener une réflexion collective avec les habitants concernés de ces quartiers, mais aussi avec nos voisins et nos partenaires », a-t-il déclaré. La clé de cette réflexion résidera dans la communication avec nos citoyens. […] Il faut laisser nos fonctionnaires terminer leur analyse et faire leur travail. À la lumière de ce que nous lisons dans La droiteMais je pense qu’il est temps d’informer assez rapidement les élus et de faire le nécessaire pour informer la population. Je ne sais pas si cela aurait dû être fait avant, mais nous semblons avoir atteint un stade où tout semble suffisamment bien organisé pour mieux communiquer.

M. Feeny estime que la Ville, le gouvernement du Québec, doit aller « le plus loin possible, tant que le risque est acceptable » pour que les occupants de ces secteurs puissent rester en place.

Jacques Bélanger – candidat confirmé

L’homme d’affaires a d’emblée admis qu’il aurait préféré être interrogé, mercredi matin, sur son engagement à développer l’aéroport exécutif de Gatineau pour permettre aux Gatinois de voyager à moindre coût vers des destinations américaines. Quant aux zones inondables, il estime que la Ville de Gatineau ne pourra pas protéger des quartiers entiers contre les inondations sans l’aide du Québec, mais il ne croit pas que le gouvernement soit pressé d’agir.

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Le candidat à la mairie de Gatineau, Jacques Bélanger (Facebook)

“Dans deux ans, nous ne serons pas plus avancés, nous en parlerons encore”, a-t-il déclaré. Il faudra une nouvelle inondation majeure pour que le gouvernement décide d’investir de l’argent pour protéger ces quartiers. D’ici là, personne au gouvernement ne répondra au téléphone. Même si, en tant que maire de Gatineau, j’appelle Québec et dis que nous avons un problème majeur et qu’il faut le régler rapidement, je vous le garantis, personne ne répondra au téléphone.

Propriétaire d’entreprises directement visées par des avis de réserve dans le dossier du futur hôpital régional de l’Outaouais, Jacques Bélanger n’est pas le premier critique envers le gouvernement du Québec, notamment sur sa façon d’aborder les expropriations. “En tant que maire, je me battrai bec et ongles pour empêcher le gouvernement, avec sa nouvelle loi sur les expropriations, d’exproprier les citoyens à rabais”, dit-il. Si c’est ce que le gouvernement a en tête, il me rencontrera sur son chemin. Je n’accepterai pas de nuire à mes concitoyens dans un programme d’expropriation.

Maude Marquis-Bissonnette – en réflexion

L’ancienne responsable d’Action Gatineau reconnaît qu’un « certain nombre de choix » devra éventuellement être fait pour protéger à nouveau les secteurs habités les plus à risque d’inondation, mais elle estime que la Ville de Gatineau « n’est pas vraiment prête à faire ces choix en ce moment. Les résidents, dit-elle, devront nécessairement participer à la discussion.

>>>L'ancienne dirigeante d'Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette.>>>

L’ancienne dirigeante d’Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette. (Archives Le Droit)

«Il y a des concessions qu’on ne peut pas faire», affirme Mme Marquis-Bissonnette. Vous devrez faire attention à certains aspects. Gatineau a été construite sur l’eau. Cela fait partie de son histoire et il faut le préserver. Dans les quartiers, il y a eu des générations de personnes enracinées dans leur communauté. Nous devons y faire attention et éviter d’affaiblir davantage le tissu social et d’affaiblir les personnes qui ont déjà souffert.»

>>>Inondations à Pointe-Gatineau en 1876.>>>

Inondations à Pointe-Gatineau en 1876. (Ville de Gatineau, fonds du Service des communications de la Ville de Gatineau, G022/Ville de Gatineau, fonds du Service des communications de la Ville de Gatineau, G022)

Ayant occupé pendant quatre ans le poste de présidente de la commission de l’environnement et de l’habitation de la Ville de Gatineau, Mme Marquis-Bissonnette estime qu’il existe une façon de « bâtir la résilience des quartiers tout en créant de la qualité de vie ». Elle cite en exemple la possibilité de protéger les quartiers en construisant des digues qui pourraient également faire office de pistes cyclables riveraines. « Il y a aussi les espaces libres des rivières », ajoute-t-elle. Quand l’eau monte, il faut bien qu’elle aille quelque part. Il pourrait s’agir de parcs, de zones dont les citoyens profitent lorsqu’elles ne sont pas inondées. S’adapter peut aussi signifier un certain nombre de belles choses. Il existe déjà des opportunités de le faire dans le secteur de Pointe-Gatineau.

Stéphane Bisson – en réflexion

L’ancien président de la Chambre de commerce de Gatineau, propriétaire immobilier et agent immobilier, Stéphane Bisson, s’est avoué « perplexe » face au peu d’information qui avait circulé auparavant concernant la protection des quartiers à risque. La droite publie le contenu du rapport du cabinet AECOM. «Il n’y a que quelques personnes dans l’administration, la firme de consultants et quelques personnes au Québec qui ont le document», a-t-il rappelé. Est-il normal qu’un document aussi important soit peu diffusé ? Cela me laisse un peu perplexe. C’est peut-être une mauvaise habitude. L’information doit circuler, surtout lorsqu’elle concerne les citoyens, les humains qui vivent dans ces lieux, qui possèdent des biens immobiliers, leur bien le plus important dans leur vie. Cela aura des conséquences pour eux.

>>>L'ancien président de la Chambre de commerce de Gatineau et en considération pour la course à la mairie de Gatineau, Stéphane Bisson.>>>

L’ancien président de la Chambre de commerce de Gatineau et en considération pour la course à la mairie de Gatineau, Stéphane Bisson. (Martin Roy/Archives Le Droit)

M. Bisson estime que des pistes cyclables sur digues pour contribuer à sécuriser les quartiers « permettent de rêver », mais il rappelle que de telles mesures auront un coût. « Qui va payer la facture ? il demande. Pour moi, c’est la partie qui me préoccupe. À quel prix allons-nous faire cela ?

M. Bisson mentionne que s’il se lance dans la course à la mairie, l’adaptation aux changements climatiques prendra une place « super importante » dans sa campagne. « Trois inondations, une tornade, avec le réchauffement climatique, il y en aura encore, c’est indéniable. Quelle sera la stratégie environnementale que la Ville mettra de l’avant ? Pour moi, c’est quelque chose d’inquiétant. Si j’étais citoyen de ces régions, ce que je lis aujourd’hui dans les journaux ne me rassurerait pas.»

Avec Ani-Rose Deschatelets

 
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