Le préfet de l’Yonne souhaite instaurer une plus grande proximité entre les forces de l’ordre du territoire et les commerçants. C’est pourquoi, samedi 21 décembre 2024, il a lancé un plan de sécurité et de proximité en zone urbaine.
“Nous cherchons des relais”
“Nous souhaitons établir un vrai lien de confiance et donner toutes les informations aux commerçants”, a expliqué dans la matinée Pascal Jan, aux côtés du lieutenant de police Olivier Bougis et d’un réserviste de la police nationale. À l’avenir, les forces de l’ordre seront chargées de se rendre chez les commerçants afin de faire de la prévention et de recueillir des informations. « Cela va vraiment se déployer à partir d’aujourd’hui. Nous recherchons des relais qui pourront nous fournir des informations. Le policier ne se contentera pas de passer devant le magasin, il entrera dans le magasin pour discuter”, explique Pascal Jan, sans préciser la fréquence de ces visites.
Les premiers dialogues entre policiers et commerçants rue du Temple à Auxerre ce samedi ont démontré que ces derniers ont des choses à dire. « C’est vrai que les parkings sont très sombres. La sécurité est un vrai sujet, le soir quand on va au parking souterrain de l’Arquebuse, on n’est pas toujours rassuré, on y va même avec des collègues parfois…”, a rapporté le gérant d’une enseigne de prêt-à-porter.
Ne prends pas de risques
Plus loin, le gérant d’une parfumerie raconte qu’« un homme vient tous les jours : il se parfume, il se lave en même temps, comme il dit, dans le magasin. Son arrivée est aléatoire, mais c’est vrai qu’elle pose problème. Avoir une police à proximité rassurera tout le monde, même les clients… », estime-t-elle. « Typiquement, ce genre d’information, il faut le dire », encourage Pascal Jan.
-Et comment réagir en cas d’attaque ou de braquage ? « Surtout, mieux vaut ne pas résister si l’on est confronté à un voleur. On peut parfois croiser une personne déséquilibrée dont on ignore les réactions. Dans ce cas, mieux vaut éviter de prendre des risques disproportionnés. Mais retenez plutôt la description physique, la tenue vestimentaire, les éléments qui pourraient servir à l’enquête… » suggère le lieutenant Bougis. Au préalable, il est recommandé de vérifier les systèmes de vidéoprotection et de bien verrouiller les rideaux métalliques : « cela paraît anodin, mais il faut le retenir. »
17cyber, un chat en ligne avec les forces de l’ordre
Un autre point important est ressorti des discussions entre forces de l’ordre et commerçants : les attaques numériques. « Avez-vous reçu des informations sur l’hygiène numérique ? » demande le préfet au gérant d’un bureau de tabac. “Non, je n’en ai jamais eu, mais aujourd’hui c’est vrai qu’on est à l’abri de rien”, répond le manager. « Si votre comptabilité est bloquée par exemple, que faites-vous ? « . Face à tous ces problèmes, le commerçant est quelque peu interloqué et ne donne aucune réponse.
Pour le rassurer, le lieutenant Bougis lui rappelle la récente mise en place de la plateforme 17Cyber. Opérationnelle depuis le 17 décembre 2024, elle vise à lutter contre la cyberdélinquance croissante, qui touche toutes les couches de la société, notamment les commerçants. Cet outil, basé sur le même principe que « Ma Sécurité », permet aux victimes d’une cyberattaque d’obtenir des conseils personnalisés et, le cas échéant, de contacter directement, via un chat, un gendarme ou un policier (ce choix se fait automatiquement selon les compétences). De l’autre côté de l’ordinateur, un militaire – ou un agent – spécialement formé sera capable de comprendre la situation dans sa globalité, grâce à un échange simple et clair avec la victime, d’analyser l’ampleur de la menace et de poser un premier diagnostic. « L’idée, c’est d’être un switcher pour la victime », résume le lieutenant Olivier Bougis. Nous voulons aussi montrer que la police se modernise pour être plus proche des gens. »
