Comment battre le CAC 40 sur le long terme ? – .

Dans notre précédente chronique du 28 mars intitulée « Préférez la gestion active à la gestion passive en choisissant soigneusement vos valeurs », nous avons montré qu’une gestion exclusivement axée sur les valeurs dites de « croissance » permettait de battre sur le long terme la gestion dite indicielle investie en ETF.

Ces premières réflexions nous ont conduit à les poursuivre en portant une attention nouvelle au fonctionnement et à la composition du CAC 40. Cet indice est supervisé par un Conseil scientifique. On comprend dès lors que le Conseil est composé de scientifiques et non de gestionnaires. Cette distinction cruciale contient en germe les conditions propres au fait de battre l’indice.

Le Conseil scientifique ne comprend rien à la Bourse

C’est notre chance. Il faut savoir que la seule mission du Conseil est de mettre à disposition des investisseurs institutionnels un « grand » indice composé des plus grosses capitalisations du marché, avec un flottant important et offrant un volume d’échange important. Cela satisfait les intérêts des grands investisseurs dont les émetteurs d’ETF.

C’est à nous de comprendre que L’indice vedette de la Bourse de Paris est entre les mains de gens qui en réalité ne comprennent rien à la Bourse au sens où un gestionnaire la comprend.

Le Conseil Scientifique ne sélectionne pas les plus belles valeurs avec les meilleurs Plans d’affaires mais les plus grands. Le Conseil, étant axé sur la quantité, est en opposition avec les gestionnaires soucieux de la qualité. C’est grâce à cette divergence dans les critères de sélection des valeurs que nous avons une carte à jouer.

La faille à exploiter

La composition du CAC 40 souffre de deux défauts principaux : la confusion des styles et la priorité donnée aux grandes valeurs.

L’indice joue sur tous les styles à la fois, les valeurs de croissance, les valeurs cycliques et les valeurs « décotées ». Par conséquent, l’un des styles tire constamment vers le bas la performance globale.

Dans le même indice, Hermès et Renault se côtoient, EssilorLuxottica et Orangecertainement pas avec les mêmes pondérations mais cela n’enlève rien à notre raisonnement.

Un fait révélateur : puisque la présence des valeurs résulte uniquement du poids de leurs capitalisations, Teleperformance qui capitalise 5 milliards d’euros est toujours inclus dans l’indice alors que ce titre a perdu 70% de sa capitalisation entre 2022 et juin 2024.

Un autre piège

Ce piège est semblable à une sorte deillusion d’optique produit par la vue de la composition du CAC 40. On y voit un amalgame de valeurs et de styles divers, envoyant au gérant le sentiment que son fonds doit aussi être à l’image de ce panel, comme s’il s’agissait d’un modèle à suivre, d’où une dérive vers une gestion « benchmarkée » (collée à l’indice), implicite ou explicite.

La reconnaissance de cette illusion agit alors comme une incitation à se détacher de la composition purement quantitative de l’indice.

Si, en outre, nous sommes convaincus de la supériorité à long terme de la gestion de la « croissance », alors Le mélange de styles contreproductif imposé au CAC 40 nous donne une réelle chance de le battre.

Il y a une condition à cela : résister à la tentation de choisir ici et là une action que vous pensez proche d’une hausse, la conserver suffisamment longtemps pour faire le plein de plus-values, puis reculer sur la pointe des pieds, en remerciant le ciel que tout se soit bien passé et, pire, d’avoir échappé au « piège de la valeur ».

Hermès fait mieux que LVMH

Un exemple: Parmi les quarante valeurs de l’indice, LVMH étant la plus grande capitalisation apparaît logiquement en tête de liste avec une pondération de 10,69%, tandis que Hermès n’occupe que la neuvième place avec une pondération de 3,99 %.

Cependant, leurs performances boursières plaident en faveur d’un classement inverse. Que ce soit sur dix ans, cinq ans, trois ans ou un an, Hermès bat LVMH haut la main. Il est très probable que la même chose se produira dans les dix prochaines années, en tout cas, c’est un risque qui vaut la peine d’être pris.

Cette surperformance s’explique par des ratios de rentabilité structurellement supérieurs à ceux de LVMH. En 2023, la marge d’Hermès (résultat opérationnel/chiffre d’affaires) s’établit à 46,4% alors que celle de LVMH n’est que de 31,3%.

Savoir inverser les priorités

Pour tirer profit de cette aberration et améliorer nos performances, il suffit simplement d’inverser l’ordre des priorités. Là où le Conseil donne priorité à la quantité, nous donnons priorité à la qualité.

Ce renversement de priorités nous aurait permis, sur les dix dernières années, et pour ces deux seules valeurs, de prendre une large avance sur notre indice phare, en hausse de seulement 71% sans dividendes. sec, il ne devrait même pas être dans l’indice et encore moins dans notre portefeuille. Il en va de même pour Sanofi, pour les trois valeurs bancaires, pour Orange, verser Stellantis et Renault, verser Carrefour, ArcelorMittal et quelques autres.

 
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