Quand on est directeur du Masters 1000 à Paris, l’appréhension est toujours la même à mesure que les premiers coups de raquette se rapprochent dans le Palais omnisports de Paris-Bercy. Programmé quelques jours avant le Masters – tournoi réunissant les huit meilleurs joueurs de la saison – le rendez-vous parisien prend souvent des allures de semaine de préparation des grands noms du tennis, quand il n’est pas simplement sauté par ceux qui souhaitent économiser. leur dernière force pour le « tournoi des maîtres ».
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La saison 2024 ne déroge pas à la règle, et seul l’Allemand Alexander Zverev (numéro 3 mondial) représentait le Top 8 vendredi, au stade des quarts de finale. La faute, notamment, à un virus ayant contraint le numéro 1, Jannik Sinner, à déclarer forfait au dernier moment.
« Que l’on soit sportif de haut niveau ou non, nous sommes tous un peu fragiles d’un point de vue immunitaire en cette fin d’année »Cédric Pioline s’est excusé. Le directeur du tournoi n’a pas manqué d’ajouter que “ce n’est pas à [lui] juger » si le calendrier de l’Italien est cohérent ou non. Comprenez : s’il avait pu mieux se préserver pour s’aligner à Bercy.
Pour quoi ? Car entre son titre à Shanghai mi-octobre et son arrivée à Paris, Jannik Sinner a fait un détour par Riyad, pour disputer l’exhibition des Six Kings Slam. Pendant quatre jours, la capitale de l’Arabie saoudite a accueilli six des plus grandes stars de la discipline – dont Novak Djokovic et Rafael Nadal –, charmées par un « prize money » jamais vu pour une compétition de tennis : près de 1,5 million de dollars (environ 1,4 million d’euros). euros) garantis pour chaque participant, et même 5,5 millions de dollars pour le gagnant.
« Les joueurs sont un peu hypocrites »
Jannik Sinner est reparti avec le jackpot, mais sans points au classement – les tournois hors-concours n’en attribuent aucun. “C’est évidemment une très belle somme, mais j’y suis allé parce qu’il y avait peut-être les six meilleurs joueurs du monde, et je voulais me mesurer à eux”a réclamé l’Italien au micro d’Eurosport. “Si je devais dire que j’y suis allé juste pour m’amuser ou pour jouer sans penser à l’argent, je mentirais”a avoué son adversaire en finale, Carlos Alcaraz, lors d’une conférence de presse à Paris.
L’Espagnol sait de quoi il parle, il fait de nombreuses apparitions sur ce type d’événement. En décembre 2023, il était déjà à Riyad contre Novak Djokovic, avant de participer avec Rafael Nadal à un match organisé par Netflix à Las Vegas en mars 2024, puis à la Laver Cup – une compétition par équipes créée par Roger Federer – à Berlin en septembre. A chaque fois, ces événements l’ont aidé à remplir son compte en banque. Mais aussi pour nourrir les paradoxes.
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