Par
Julien Boissel
Publié le
23 janvier 2025 à 6h16
Il a eu du mal mais il est allé au bout de son rêve. A 35 ansJim Moisa a terminé l’événement Rallye DakarVendredi 17 janvier 2025, à bord de son moto. Un « soulagement » pour l’habitant de Neauphe-sur-Dive, près d’Argentan (Orne).
Le Dakar : une course « physique et technique »
« Le travail est fait », affirme le trentenaire. « Cela signifie plus de pression ni de risques associés à la course. » Car l’intéressé l’avoue, le voyage n’a pas été des plus paisibles.
« On ne se rend pas compte mais c’est vraiment dur techniquement et physiquement. »
Tous les pilotes ayant déjà participé à une édition du Dakar ont trouvé le parcours plus compliqué cette année.
Sur les quelque 140 motards inscrits, 50 n’ont pas franchi la ligne d’arrivée.. Heureusement pour lui, Jim Moisa, 77ème au classementn’a pas mis les pieds à terre, même si la difficulté du parcours ne l’a pas épargné.
« Il fut un jour où j’aurais pu abandonner. Il me restait 310 km à parcourir sur une épreuve et je ne me voyais pas arriver avant le temps imparti. Heureusement, les organisateurs ont réduit la distance de moitié à cause du brouillard. »
Comme dans ce test, les routes du Dakar étaient Dante.
Il faut traverser des dunes qui font parfois 300 mètres de hauteur. On n’a pas beaucoup d’élan pour monter donc c’est compliqué et pour descendre, c’est comme si on était face à une piste noire en skiant. »
“Vous en faites plusieurs ensemble, donc ça peut vous donner un peu le mal de mer.”
-A second Dantesque ordeal
Si le pilote ne devait retenir qu’un seul instant de son aventure, ce serait point de ravitaillement transformé en bivouaclors de la 2ème épreuve au cours de laquelle il devait effectuer 1 000 km en deux jours.
« J’étais avec mon ami Thomas (Georgin) et il nous restait encore 130 km pour aller au bivouac, sauf que la nuit commençait à tomber et qu’il fallait attaquer une série de dunes », se souvient le motard ornais.
« Nous avons roulé pendant une heure et demie dans le noir et une fois arrivés au ravitaillement, les organisateurs ont refusé de nous laisser partir à cause de la nuit. » Les deux Normands n’étaient pas les seuls dans ce cas puisque 24 pilotes ont couché avec eux.
Agressé par un local
Une épreuve décidément très particulière puisque les deux amis ont été agressés par un membre de la population locale.
Un 4×4 était positionné en plein milieu du parcours et lorsque je l’ai contourné, un homme nous a jeté des pierres. Nous avons roulé pendant une heure sans nous arrêter et avons fini par perdre la voiture car elle ne pouvait pas traverser les dunes. »
“Au moins, cela nous a donné un regain d’adrénaline.” »
Ambiance « Mad Max »
Dans cet environnement particulier, le motard s’est également adapté avec les moyens du bord pour réparer sa machine, quitte à démonter les motos en panne en cours de route.
« Au total, j’ai perdu deux roues, et j’en ai vu certaines prendre de l’essence. C’était vraiment le mode Mad Max par moments. »
Un retour pour la 50e édition ?
Malgré deux côtes fêléesJim Moisa a apprivoisé cette course apocalypsique et réfléchit à un éventuel retour pour les 50 ans du Dakar en 2028.
« Comme mes deux amis n’ont pas décroché la médaille du finisher, l’objectif serait de récidiver pour que tout le monde franchisse la ligne d’arrivée, mais cela demande beaucoup d’argent et de préparation. »
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