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L’espace « révolutionne l’art de la guerre »

Le CNES vise notamment à pouvoir « contrer, si nécessaire, les actions hostiles d’autres satellites ».

AFP

“Le spatial révolutionne l’art de la guerre”, a déclaré mardi le président du Centre national d’études spatiales, Lionel Suchet, en présentant la liste des projets du CNES pour 2025.

Il a également estimé qu’une éventuelle priorité de la nouvelle administration américaine donnée à la conquête de Mars plutôt qu’à un retour sur la Lune valide la stratégie européenne d’« autonomie d’accès à l’espace ».

Suchet a dressé une liste de projets répondant aux quatre « ambitions stratégiques » que sont la souveraineté nationale, l’excellence scientifique, la compétitivité économique et le climat. « Pour les conflits d’aujourd’hui et de demain, l’espace a un rôle majeur à jouer », a-t-il déclaré, rappelant que le CNES gère l’espace civil et militaire.

« Applications civiles et militaires »

Le lanceur Ariane-6 devrait ainsi positionner en février un troisième satellite de reconnaissance optique, CSO-3, pour le compte du ministère des Armées. Il y aura ensuite YODA, deux nanosatellites démonstrateurs pour « tester les capacités de manœuvre dans l’espace » et contrer, si nécessaire, les actions hostiles d’autres satellites.

Certaines missions auront une double capacité comme CO3D, dont le « cluster » de satellites vise à restituer un « modèle de terrain à grande vitesse », pour des applications civiles et militaires. Suchet n’a pas non plus manqué de souligner l’importance de la coopération à travers des accords avec 45 pays. “L’espace, c’est de plus en plus de compétition, mais c’est aussi de la coopération”, a-t-il déclaré, en soulignant SWOT, la mission conjointe NASA-CNES de mesure des eaux de surface. sur Terre.

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En revanche, Lionel Suchet a jugé que « ce qui se passe aux Etats-Unis devrait montrer toute l’importance de la stratégie que nous développons depuis plusieurs années, c’est-à-dire avoir une capacité d’autonomie de notre politique spatiale, et l’autonomie de notre politique spatiale, c’est avoir une autonomie d’accès à l’espace.

Lundi, le président Trump a affirmé que les Américains allaient « planter » le drapeau américain « sur la planète Mars », sans évoquer le retour prévu des astronautes américains sur la Lune, une omission semant le doute sur son programme spatial.

Cependant, à travers l’Agence spatiale européenne (ESA), le CNES est très impliqué dans le programme de retour d’Artemis sur la Lune. Que ce soit pour la station orbitale lunaire Gateway, les véhicules de transport ou la partie support de la capsule habitée « Orion ».

“Donc, si tout cela est remis en cause parce qu’il faut mettre tous les budgets américains et tous les moyens sur l’annonce qui a été faite hier, cela pourrait changer la donne”, selon Suchet. “Nous devrons nous adapter”, a-t-il ajouté, “à l’image des programmes de coopération que nous avons avec eux sur les questions climatiques”. En effet, comme il l’a rappelé, « ce sujet pourrait être remis en question ».

(AFP/RK)

 
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