Les chercheurs ont extrait de la glace de la péninsule pour la première fois il y a 1,2 million d’années. Très loin du précédent record, 400 000 ans plus tôt.
Quels secrets va-t-elle révéler ? Une équipe internationale, composée notamment de scientifiques grenoblois, vient de prélever de la glace de l’Antarctique datant d’il y a 1,2 million d’années. Le précédent record s’était arrêté sur la glace il y a 800 000 ans, soit 400 000 ans plus tôt.
Pour y parvenir, ils ont foré la glace jusqu’à une profondeur de 2 800 mètres ; l’opération a nécessité 200 jours de travail, et quatre saisons de forages, pour aller dans les profondeurs de la calotte glaciaire arctique.
Les chercheurs s’ouvrent ainsi à des secrets bien gardés sur l’histoire du climat, dans un contexte de changement climatique qui rend précieuse toute nouvelle information sur le sujet.
« Il existe d’autres enregistrements paléoclimatiques, notamment des sédiments marins, mais ce que fournissent les carottes de glace, c’est qu’elles ont piégé de petites bulles d’air qui sont des échantillons de l’atmosphère passée. Il suffit d’analyser ces bulles d’air pour reconstituer la composition de l’atmosphère passée, par exemple les taux de CO2. L’une des hypothèses est que le CO2 jouait déjà à cette époque un rôle dans le climat. explique Frédéric Parrenin, paléoclimatologue, directeur de recherche CNRS à l’Institut des géosciences de l’environnement de Grenoble, sur Franceinfo.
Le CNRS et l’Institut polaire français
La sensibilité passée du climat à l’influence des gaz à effet de serre devrait permettre d’anticiper l’avenir.
Un autre défi commence, après l’exploit du 9 janvier : transporter les échantillons jusqu’en Europe sans rompre la chaîne du froid, et les faire parler.
En France, le CNRS et l’Institut polaire français sont impliqués dans le projet.
L’opération a été réalisée dans le cadre du projet Beyond Epica, qui regroupe 12 institutions de 10 pays européens, pour un financement de 11 millions d’euros.
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