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Les maîtres de la Bourse au Québec

Pour la modique somme de 500$, vous pouvez vous offrir les services d’un des meilleurs gestionnaires de portefeuille que le Québec ait produit au cours des dernières années. Pourquoi ne pas en profiter ?

C’est la réflexion à laquelle nous invite l’auteur financier André Gosselin, dans son 10e livre sur le thème de l’investissement.

Paru cet automne aux Éditions Saint-Jean, Les maîtres de la bourse au Québec : enrichissez-vous auprès des meilleurs gestionnaires de portefeuille présente le parcours de 12 gestionnaires québécois qui ont réussi l’exploit de battre leur indice de référence sur une période minimale d’au moins 10 ans.

Pensons à Marc Lecavalier, gestionnaire désigné du Fonds commun de placement Croissance Québec (FDP), offert par la Banque Nationale. Il a réalisé un rendement annuel moyen de près de 15 % en 15 ans comparativement à 7,2 % pour l’indice des petites capitalisations S&P/TSX pour la période se terminant le 23 janvier 2024. Même en tenant compte des frais annuels de gestion de 1,11 % pour la catégorie F. fonds destiné aux actionnaires indépendants, sa surperformance reste remarquable. Ce FCP est proposé aux petits investisseurs disposant d’un investissement initial de 500 $.

Le principal attrait des travaux les plus récents de M. Gosselin est qu’ils s’opposent au discours dominant qui ne jure que par la gestion passive des indices.

PHOTO FOURNIE PAR L’EDITEUR

Auteur financier André Gosselin

Ceux-ci sont populaires pour de bonnes raisons. Leur performance est exceptionnelle depuis 15 ans – un exemple : le fonds négocié en bourse (ETF) Vanguard S&P 500 (symbole VFV) affiche un rendement annuel composé de près de 18 % depuis son lancement en 2012 – pour des frais de gestion dérisoires, souvent inférieurs à 0,15%. C’est aussi cette réalité que mon estimé collègue Nicolas Bérubé souligne semaine après semaine dans son populaire bulletin d’information. Argent et bonheur.

«J’ai voulu prendre le contre-pied de son message, de son discours», explique André Gosselin en entrevue. La gestion active a sa place dans le portefeuille des Québécois. Les gestionnaires dont je parle dans mon livre parviennent à obtenir d’excellents rendements, souvent en prenant moins de risques que ce que l’on retrouve dans un indice comme l’indice S&P 500, qui a atteint des niveaux de valorisation extrêmement élevés. Il y en a quelques-uns dans le livre qui ont réussi à battre leur indice ou, du moins, à s’en rapprocher, sans nécessairement investir dans ce que l’on appelle les « Sept Magnifiques ». [Apple, Alphabet, Amazon, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla]. »

La gestion active peut faire partie du portefeuille des Québécois. Vous pouvez avoir une belle combinaison de fonds négociés en bourse qui reproduisent les principaux indices boursiers, mais aussi, vous pouvez confier une partie de votre portefeuille à des gestionnaires québécois qui se sont vraiment démarqués.

Auteur financier André Gosselin

Au fil des 283 pages de l’ouvrage, on fait la connaissance de Hugo Lavallée, Philippe Hynes, Vital Proulx, Carl Simard, Nadim Rizk, Robert Beauregard, François Rochon, Philippe Le Blanc, Daniel Ouellet et d’autres.

« Il est extrêmement difficile de trouver des gestionnaires de portefeuille qui se démarquent des grands indices boursiers », poursuit M. Gosselin. Or, au Québec, nous avons une bonne gamme de gestionnaires de portefeuille qui battent le marché ou leurs indices de référence et qui n’ont rien à envier aux meilleurs gestionnaires de portefeuille européens ou américains. L’objectif du livre était de le dire aux investisseurs québécois. »

Le retour du pendule

André Gosselin s’attend à ce que les prochaines années soient moins profitables pour la gestion indicielle, un peu à l’image de la décennie 2000-2009, surnommée la décennie perdue.

C’est oublié depuis longtemps, mais si vous aviez investi 100 $ US dans le S&P 500 au début de l’année 2000, vous auriez eu environ 94,33 $ US à la fin de 2009, en supposant que vous ayez réinvesti tous les dividendes. Cela représente un retour sur investissement de -5,67 %, soit -0,58 % par an.

La stagnation du marché boursier de ces années-là faisait suite à une période d’euphorie créée par l’essor d’Internet.

Aujourd’hui, après 15 ans de croissance presque ininterrompue, les valorisations des actions populaires dépassent les niveaux stratosphériques observés peu avant l’éclatement de la bulle Internet de 2000.

« Je pense, estime M. Gosselin, qu’au cours des 10 prochaines années, les bons gestionnaires de portefeuille réussiront vraiment à se démarquer en évitant ces titres qui sont beaucoup trop chers et dont les niveaux de valorisation ne sont pas justifiés par la croissance potentielle. de leur bénéfice.

“Nous avons une action comme Walmart, qui se vend à 38 fois ses bénéfices l’année prochaine”, donne-t-il en exemple. C’est irrationnel. »

M. Gosselin est en bonne compagnie. L’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, prononce le même discours dans son livre de 2022 intitulé La prochaine ère d’incertitude : comment le monde peut s’adapter à un avenir plus risqué.

Outre un point de vue contradictoire sur la gestion de portefeuille, le lecteur de Maîtres de la Bourse au Québec a également droit à une description très éclairante du modèle d’affaires d’une demi-douzaine d’entreprises d’exception comme Moody’s, Copart et les canadiennes Stella-Jones, Constellation Software et Dollarama.

Évidemment, l’investisseur qui ne jure que par l’indice S&P 500 boude de facto ces excellentes entreprises canadiennes.

Les maîtres de la bourse au Québec

André Gosselin

Saint-Jean

284 pages

 
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