À Nancy, la start-up SAM, pour Signature & Authentification des Matières (5 salariés), a été fondée en 2022, après six années de recherche. Labellisée deeptech par Bpifrance en 2023, l’entreprise lance actuellement sur le marché sa technologie d’authentification de produits, protégée par une vingtaine de brevets. Un lancement soutenu par la SATT Sayens (Société d’Accélération du Transfert de Technologies), qui a pris une participation de 10% dans la SAM.
Conjuguer matériaux et sciences du numérique
L’entreprise est née des travaux conjugués de Samuel Kenzari, ingénieur de recherche au CNRS et expert en sciences des matériaux, et de Sylvain Lefebvre, directeur de recherche à l’INRIA, expert du numérique. « Notre solution est une combinaison technologique qui n’existe qu’en réunissant ces deux expertises », précise Cédric Prins, le dirigeant, également co-fondateur de la start-up.
« Nous avons trouvé un moyen d’encoder les données dans la matière », résume Samuel Kenzari. Depuis l’application conçue par SAM, un utilisateur peut créer un token (un fichier numérique), puis l’imprimer en 3D avec un filament spécifique commercialisé par la start-up. Chaque token créé peut prendre la forme souhaitée par le client et est unique : il est impossible de le répliquer, car la matière est codée directement par ses propriétés physiques. Une fois mis en contact avec un lecteur-décodeur pour sonder le matériel, le jeton est alors reconnu, donnant lieu à un premier niveau d’authentification. Le lecteur décode alors un code ou une donnée secrète.
Plusieurs niveaux d’authentification
Lorsque l’utilisateur scanne le token avec son téléphone et saisit le code, un message est délivré, qui permet d’accéder à un deuxième niveau d’authentification.
“C’est le niveau maximum qu’on peut atteindre en matière de sécurité : il n’y a aucun risque de cyberattaque puisque les informations ne sont pas saisies dans une base de données, mais directement dans le matériel”, appuie Samuel Kenzari. Toutes ces étapes peuvent être effectuées indépendamment par l’utilisateur, via l’application, qui génère automatiquement le token.
De nombreuses applications
« Nous sommes en mesure d’apporter des réponses fiables à de nombreux secteurs industriels confrontés au fléau de la contrefaçon (luxe, industrie manufacturière…) mais aussi de les accompagner face aux vulnérabilités de leurs process et produits : contrôle d’accès aux locaux des véhicules, certificat d’authenticité, systèmes de passeport… », explique Cédric Prins.
Plus encore, la start-up souhaite utiliser sa technologie pour authentifier et garantir l’origine de composants et de produits, dans les secteurs de la défense, de l’électronique, de l’automobile, de la logistique ou encore de l’industrie manufacturière. santé. « Nous trouvons chaque jour de nouvelles applications à notre innovation », décrit Samuel Kenzari. Concrètement, la technologie SAM permettrait d’ajouter des tokens de formes variées aux produits, pour les authentifier.
Vers une accélération rapide
Concrètement, la start-up commercialise des conseils, différents types d’abonnements, des lecteurs et des filaments. SAM a déjà son premier client et est en discussion avec plusieurs sociétés des secteurs du luxe et de l’armement. « Nous aimerions dépasser rapidement le million d’euros de chiffre d’affaires » anticipe Cédric Prins.
Par la suite, la start-up pourrait envisager de lever des fonds « de plusieurs millions d’euros » pour accompagner son développement. « Nous avons encore besoin d’investissements et de personnes pour déployer notre technologie, au niveau français et international », anticipe Cédric Prins. Parmi ses axes de développement, la start-up envisage de se développer sur le marché B2C, avec le concours des imprimeurs licenciés SAM.
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