Sony n’aurait jamais dû sortir une console, mais ce 3 décembre célèbre le 30e anniversaire de sa toute première Playstation. Une réussite en forme de revanche pour quelqu’un qui n’aurait pas dû l’être.
Si Nintendo avait eu du flair et peut-être ne pas trop se reposer sur ses lauriers, cantonnant sa rivalité au seul Sega, le monde du jeu vidéo aurait peut-être été changé et on n’aurait jamais parlé de Playstation. Pourtant, c’est la console de salon de Sony qui fête ses 30 ans ce 3 décembre. Trois décennies pour devenir la reine du jeu vidéo alors qu’elle n’aurait jamais dû l’être. Un succès qu’il doit en grande partie à Nintendo…
La Playstation n’aurait jamais dû exister
À l’origine, Play Station était un projet commun avec le grand nom de l’époque, Nintendo. Il a demandé à Sony, spécialiste du lecteur CD, de créer un lecteur CD-ROM pour accompagner la Super Nintendo et lui offrir de nouvelles possibilités en transférant les jeux vidéo sur disque pour plus d’espace. En 1991, les deux sociétés japonaises signent un partenariat. Mais Nintendo va finalement revenir sur sa décision et planter son acolyte à Tokyo.
La Nintendo Play Station ne verra pas le jour, la Playstation oui. Sony garde son projet en tête et, bien décidé à prendre sa revanche, son président Norio Ohga demande à ses équipes de poursuivre le travail. La console du salon fabriqué chez Sony est né le 3 décembre 1994, en essayant de tout faire pour se démarquer de son désormais rival de Kyoto et rendre le jeu vidéo plus cool et plus adulte. La Playstation aura même le luxe de se décliner dans des versions collector colorées (bleu, noir, blanc, or, Men in Black, etc.).
Un contrôleur inspiré des avions
Premier élément différenciateur recherché, le contrôleur. Sony ne voulait pas d’une manette plate ou carrée qui était à la mode à l’époque. La création du contrôleur aurait été l’un des plus grands défis pour les équipes qui auraient développé plus de 200 prototypes. Car le président de Sony, grand passionné d’aviation, avait demandé un contrôleur rappelant les jougs des avions.
Selon lui, l’idée d’une manette avec deux grips et des commandes du bout des doigts sans lâcher fonctionnerait parfaitement pour le gaming. Le DualShock est arrivé en 1997, affinant le concept et ajoutant des joysticks, des vibrations, un pavé tactile, etc. au fil du -, mais sans changer fondamentalement le design original.
Sony choisit des symboles plutôt que des lettres pour sa manette
Un design pour se démarquer – et généraliser un concept – mais pas seulement. La manette Playstation devait également se distinguer de Nintendo par ses commandes. Et c’est notamment une des raisons qui a poussé Sony à opter pour des symboles plutôt que des lettres pour les boutons de commande, alors en vigueur chez Nintendo et Sega. C’est ainsi qu’est née l’idée du carré, de la croix, du cercle et du triangle.
Toutefois, ces symboles n’ont pas été choisis au hasard. Le triangle symbolisait l’œil qui regarde (point de vue), la croix le lieu où aller et donc la validation, le cercle pour revenir en arrière, et le carré (semblable à une feuille) servirait à une information complémentaire, à renvoyer sur le menu ou une carte.
Crash Bandicoot et son double japonais pour contrer Mario
La Playstation n’a jamais vraiment eu de mascotte. Ou plutôt plusieurs (Toro, Lara Croft, Astro, etc.). Parmi ceux-ci, Crash Bandicoot fut en quelque sorte le premier ambassadeur de la console de salon. Cependant, Ken Kuratagi, le père de la Playstation, n’a pas apprécié le personnage créé par Naughty Dog, s’est voulu irrévérencieux et plus mature pour affronter le côté aseptisé de Mario. Kuratagi trouvait cela trop immature lorsqu’il voulait que sa console plaise aux jeunes adultes.
Pourtant, Crash fera un carton partout dans le monde avec ses toupies, son discours incompréhensible et sa bouille improbable, parfaite anti-star face à l’idole de Nintendo. Il plaît à presque tout le monde. Le Japon reste indifférent à son charme et à ses particularités. Sony décide alors de le remodeler pour le marché local. Les visuels le présentent alors avec des traits plus arrondis, moins de cheveux, moins agressifs graphiquement et plus proches des critères kawaii locaux.
Un ordinateur de poche pour la PS1
Bien avant la PSP, la PS Vita ou le Playstation Portal, Sony avait déjà compris qu’un écran déporté en plus de sa console pouvait être intéressant. Le constructeur japonais a alors eu l’idée de la Pocket Station, une sorte de console portable miniature. On retrouve un écran LCD monochrome, des boutons de commande, une carte mémoire qui peut également être branchée sur la PS1, et même un mini haut-parleur. Tout fonctionne avec des piles.
Plusieurs jeux seront ainsi compatibles pour jouer en parallèle, améliorer les compétences de vos personnages, ajouter des fonctions, etc. (Crash Bandicoot, Gran Turismo 2, Spyro…). Cela ressemble à un Tamagochi facile à transporter. Mais elle ne connaît pas le succès escompté, vendue en 1999 exclusivement au Japon.
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