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La révolution de la microscopie à expansion

Une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui a inventé en 2015 une technologie d’imagerie révolutionnaire pour la biologie, a publié une nouvelle recette la rendant encore plus facile à déployer dans Méthodes naturelles11 octobre. La microscopie à expansion ne consiste pas à « zoomer » avec l’instrument, mais à agrandir l’échantillon que l’on souhaite observer. Une série de préparations biochimiques gonflent la taille des objets vingt fois, permettant de voir des détails plus grands que 20 milliardièmes de mètre. En dessous de la limite des microscopes optiques traditionnels. Pour leur démonstration, les chercheurs ont montré des images de microtubules, ce « squelette » de la cellule, et de synapses, les jonctions entre neurones. Ce grossissement impressionnant a été obtenu en changeant le polymère absorbant utilisé jusque-là.

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« La microscopie d’expansion est révolutionnaire. Cela a changé notre domaine. Nous avons pu étudier ce que nous ne pouvions pas voir. »s’enthousiasme Virginie Hamel, co-responsable, avec Paul Guichard, du laboratoire Centriole de l’Université de Genève, à propos de la méthode inventée par Edward Boyden, du MIT, en 2015. Ce laboratoire leader européen consacre une partie de son temps à former ses collègues à ces techniques . « Cela fonctionne à merveille. C’est simple, rapide à prendre en main et à utiliser, accessible à tous »ajoute Paul Guichard, qui a également des contacts avec des pays d’Afrique souhaitant développer ce protocole. Si Edward Boyden, Breakthrough Prize en 2016, a breveté la technique et créé une société, Expansion Technologies, pour promouvoir l’invention, tous les chercheurs peuvent l’utiliser sans licence.

Échantillon congelé

L’équipe suisse étudie la structure du centriole, un élément microscopique présent au moment de la division cellulaire. Ou s’intéresse aux pathologies oculaires liées aux structures internes aux cellules photoréceptrices. Ou encore décrit les formes de plancton récoltées lors des missions de la goélette Tara.

Paul Guichard reconnaît que certains restent sceptiques quant à la méthode car ils craignent que le gonflement ne déforme les structures et ne crée donc des artefacts. « La déformation est isotrope et des protocoles sont prévus pour la vérifier »rassure Virginie Hamel. L’autre limitation est que, comme d’autres techniques, l’échantillon est forcément figé et donc aucune dynamique n’est observée, ce qui est dommage pour des phénomènes vivants.

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