Par
Martin Leduc
Publié le
5 octobre 2024 à 21h42
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Ce vendredi 4 octobre 2024, une énorme éruption solaire a été détectée. «C’est le plus gros depuis des années», a commenté l’astrophysicien Éric Lagadec, samedi 5 et dimanche 6 octobre 2024.
Au final, il semble que l’alerte « n’ait pas fait grand-chose ». Mais il pourrait éventuellement remonter », note, avec-Gilles Dawidowicz, vice-président de la Société Astronomique de France (SAF).
A partir du moment où on peut voir les aurores boréales, il faut qu’il fasse nuit, au -nous avons pensé que cela pourrait intéresser les lecteurs de savoir par eux-mêmes s’il y aura effectivement un spectacle à observer au-dessus de chez eux la nuit. Plusieurs sites internet existent, et si les données qu’ils indiquent vous paraissent barbares, pas de panique, on vous explique tout. Tutoriel.
Très difficile à prévoir
Tout d’abord, il est important de revenir sur ce que sont les aurores boréales.
Concrètement, il s’agit de l’interaction entre les particules contenues dans le vent solaire et la haute atmosphère terrestre. En gros, le Soleil envoie un vent de particules qui, s’il rencontre la Terre au bon moment et au bon endroit, provoque toute une série de phénomènes physiques. Y compris les aurores boréales.
Dit comme ça, cela semble simple et facile à prévoir. Mais ce n’est pas vraiment le cas. “Il existe une multitude d’événements qui peuvent perturber le bon fonctionnement des aurores boréales”, précise Gilles Dawidowicz.
Déjà, nous ne savons pas comment prédire avec précision les éruptions solaires. Nous savons les détecter, mais pas les anticiper.
Ensuite, l’un des paramètres qui entre en jeu pour les aurores boréales est la vitesse du vent solaire. Sauf que pour le savoir, on utilise seulement une dizaine de satellites, dont Solar Orbiter, SoHO, ou encore Proba-3, qui devraient décoller dans les prochains mois.
Ils agissent un peu comme des radars pour voitures et captent la vitesse lorsqu’elle passe devant eux. Mais derrière, ça peut carrément ralentir. Et si cela ralentit, les chances de voir des aurores boréales diminuent.
Et ce n’est qu’un des paramètres à prendre en compte. Bref, autant dire qu’il est difficile de prédire avec précision ces gigantesques rideaux verts et rouges. “On saura deux ou trois heures à l’avance s’il y aura une aurore boréale”, expliquait Fabrice Mottez, rédacteur en chef de la revue Astronomie et chercheur (CNRS) à l’Observatoire de Paris, pour un précédent article.
Comment le savoir, alors ?
Une fois la nuit tombée, commencez par vous rendre sur SpaceWeatherLive.com. Cette dernière fournit, en temps réel, des informations météorologiques sur l’espace et notamment sur notre Soleil.
Évidemment, de nombreux autres sites sur Internet proposent ce genre d’informations. Mais c’est celui que préconise Gilles Dawidowicz. Dès la page d’accueil, deux données nous intéressent : l’indice KP et la vitesse du vent solaire.
Le vent solairec’est le nuage de particules expulsées par le soleil. Sa vitesse peut être augmentée par des éjections de masse coronale, des éruptions solaires en somme. L’indice KPpour sa part, est la mesure de l’activité géomagnétique de la Terre. Il permet de quantifier les perturbations de la magnétosphère terrestre provoquées par le vent solaire, notamment par les éruptions solaires ou les éjections de masse coronale.
Sur SpaceWeatherLive.com, ces deux données sont affichées en grand format, en haut à gauche.
« Si l’indice KP est à 7, cela ne veut pas dire qu’il y en aura, mais qu’on risque d’en voir », remarque le vice-président de la SAF.
Il y a aussi la vitesse du vent solaire qui entre en compte.
Lorsqu’elle accélère, c’est elle qui amène le flux de particules qui interagit avec la haute atmosphère. Donc si c’est à 400 km/s, c’est pas grave. Par contre, à 9h00, on capte une vague. Et là encore, les chances augmentent.
Pour nous, en France, il n’y a aucune chance d’apercevoir des aurores boréales si l’indice KP n’est pas d’au moins 7, et si la vitesse du vent solaire n’est pas d’au moins 700 km/s.
Et comme dit plus haut, il faut aussi qu’il fasse sombre, « sinon on ne voit rien, même s’ils sont là », sourit Gilles Dawidowicz.
Dernier paramètre « simple » à prendre en compte : ce fameux vent solaire doit être dans la bonne direction. La Terre tourne sur son axe. Donc si le vent solaire atteint l’autre côté du globe, nous n’aurons plus rien à manger. Idem si le champ magnétique n’est pas correctement orienté.
Vous l’aurez compris, la bonne performance des Northern Lights ne peut être anticipée. Elle se remarque. Et c’est là que des applications, telles que My Aurora Forecast, peuvent être utiles, qui vous permettent de voir les données de support, les cartes et la webcam en temps réel.
Si les données indiquent qu’il pourrait y avoir des aurores boréales, que devons-nous faire ?
S’il fait nuit et que les données sont intéressantes, vous devez quitter la maison. Et surtout, ne perdez pas de temps : les aurores boréales peuvent durer plusieurs heures ou plusieurs secondes.
Trouvez-vous un endroit à l’abri de la pollution lumineuse, espérez que le temps soit clair (c’est une évidence), regardez vers le nord et soyez patient. « Il faut avoir envie qu’il voie les aurores boréales », conclut Gilles Dawidowciz.
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