Après une année 2024 marquée par des difficultés financières et plusieurs jours de grève, le géant français du jeu vidéo Ubisoft s’est félicité mercredi d’un “dialogue social renouvelé”, à l’issue d’une journée de consultation réunissant syndicats et représentants du personnel.
Parmi les mesures présentées aux salariés : l’ouverture des négociations pour un accord sur les droits syndicaux et les horaires de travail, ainsi que la poursuite des discussions autour du télétravail.
“Ce n’est qu’un début et nous savons que certains sujets nécessiteront davantage de discussions et d’efforts”, a déclaré à l’AFP Xavier Poix, directeur des studios Ubisoft en France, qui espère avoir posé les bases d’un social “renouvelé” et “serein”. dialogue.
Ces annonces “n’ont pas beaucoup convaincu” Pierre-Etienne Marx, délégué du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV) au sein d’Ubisoft Paris, qui regrette “des propositions unilatérales qui ne correspondent pas à ce qui leur a été demandé”, notamment autour de la question du télétravail.
Le groupe a annoncé en septembre son intention d’imposer au moins trois jours de présence au bureau par semaine, ce qui a déclenché une grève en octobre.
“Une bonne manière d’aborder (la discussion) était de prendre du recul sur ce point”, a déclaré Pierre-Etienne Marx, “et leur position était de dire non”.
En 2024, Ubisoft a été confronté à plusieurs grèves, liées aux rémunérations et au travail à distance.
-Selon les syndicats, ils ont mobilisé jusqu’à un quart des salariés, sur les 4 000 que compte l’entreprise en France.
Le STJV a également appelé à une grève nationale dans l’ensemble du secteur le 13 février – « une première », selon l’organisation – pour exiger de meilleures conditions de travail et la fin des suppressions d’emplois dans ce secteur qui connaît une vague de licenciements. et fermetures de studios.
Dans la tourmente sur les marchés financiers après plusieurs jeux aux ventes décevantes, Ubisoft a indiqué début janvier réfléchir à plusieurs options « stratégiques et à forte intensité de capital » pour son avenir, alors que les rumeurs de rachat et de sortie de bourse se font de plus en plus nombreuses. plus insistant. .
Mardi, le fonds d’investissement slovaque AJ Investments, actionnaire minoritaire qui détient moins de 1% du capital, a mis en garde la direction de ne pas “tenter d’exploiter ce procédé à des fins d’enrichissement personnel ou au détriment des actionnaires”, dans une lettre adressée à Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft.
AJ Investments, qui affirme avoir le soutien de 15% des actionnaires d’Ubisoft, s’est dit prêt à appeler les actionnaires à “manifester (leur) mécontentement en personne (…) devant les bureaux d’Ubisoft à Paris”.
Le groupe, qui comptait 18 666 salariés dans le monde fin septembre, a lancé il y a près de deux ans un plan mondial d’économies entraînant le départ de près de 2 000 salariés, via des départs non remplacés et des licenciements.