Réputé comme l’organe le plus complexe de l’univers connu, notre cerveau a un énorme appétit, consommant 20 % de l’énergie que nous ingérons – et jusqu’à 70 % durant la petite enfance. Les anthropologues ont émis l’hypothèse que notre cerveau avons bénéficié d’un changement d’alimentation, plus carné, à un moment de notre évolution.
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Savoir si nous avons pu accéder à cette nourriture parce que nos capacités cérébrales s’étaient améliorées ou si ce sont ces derniers qui ont bénéficié d’un menu plus riche en viande est “un peu comme répondre à la question de la poule et de l’œufdéclare la biochimiste Jennifer Leichliter (Institut de chimie Max Planck de Mayence, en Allemagne, et Université du Witwatersrand à Johannesburg, Afrique du Sud). Les deux sont-ils liés, et si oui, comment ? Dans quel genre ou espèce cela s’est-il produit ? Quand la consommation de viande a-t-elle vraiment décollé chez nos ancêtres hominidés ? »
Cette consommation était encore minime chez les australopithèques sud-africains il y a près de 4 millions d’années, répond une étude dont elle est co-auteure, publiée le 17 janvier dans la revue Science. Ces travaux suggèrent que les réponses aux questions ci-dessus pourraient être à portée de main, grâce à une nouvelle technique d’analyse de la concentration d’un isotope de l’azote dans l’émail dentaire. La proportion d’azote 15 – possédant quinze neutrons dans son noyau atomique – par rapport à l’azote 14 augmente en effet à mesure que l’on monte dans la chaîne alimentaire, c’est-à-dire en fonction de la proportion de viande ingérée.
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