Menacés par une fermeture en maternelle et une autre en école primaire, les parents des deux écoles de Saint-Jean-du-Gard alertent depuis fin décembre. Vendredi, ils ont pu rencontrer le directeur académique adjoint des services de l’éducation nationale (DASEN), qui leur a indiqué que la décision n’était pas définitive. Sans le nier. Parents et élus ont réfléchi à de nouvelles actions.
La réunion a eu lieu à la salle du conseil municipal • François Desmeures
Une dizaine de parents se sont rendus mardi soir à la réunion publique à la mairie, qui devait rendre compte de la réunion du vendredi précédent à l’Inspection académique. Une participation décevante, pour les parents eux-mêmes, et pour les élus, qui ont regretté que les 1 400 signatures de la pétition ne se soient pas affichées plus concrètement. C’est le maire, Pierre Aiguillpon, qui a été le premier à présenter les actions entreprises par la commune depuis l’annonce de la possible fermeture de deux classes.
« Nous avons tenu plusieurs réunions, nous sommes venus plusieurs fois devant l’école, les élus de la vallée sont descendus… Le député nous a répondu hier, nous avons écrit aux trois sénateurs, nous avons envoyé une lettre commune avec le président des maires ruraux de Gard et, ce soir, au conseil municipal, nous venons de voter une motion contre la fermeture des classes. Tout en exigeant plus de cohésion de la part des parents, pour ne pas « créer des minorités et des conflits ».
A l’opposé, les parents ont rendu compte de l’échange “Courtois”vendredi dernier à Nîmes, avec l’adjoint du directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN). Qui leur a dit que, malgré ce qu’ils ont pu entendre de la part des électeurs, “aucune décision n’a été prise”. Les services de l’Éducation nationale ont donné un calendrier de décisions aux parents, avec l’annonce des fermetures prévues aux syndicats le 10 février, et au CDEN (conseil départemental de l’Éducation nationale) le 11 mars, qui entérinera les décisions.
Les parents ont aussi entendu dire que la moyenne est de 24 élèves par classe dans le département (ils s’attendent à une moyenne de 24,5 élèves en primaire l’année prochaine, et plus de 26 en maternelle avec une fermeture de classe dans chaque école, NDLR). Les responsables de l’Éducation nationale ont également indiqué que Saint-Jean-du-Gard n’est pas « seulement 5ème dans la catégorie rurale et notre indice de position sociale n’est pas mauvais ». Les cinq parents présents étaient satisfaits de l’entretien, mais souhaitaient discuter des actions à mener entre mi-février et mi-mars.
« Nous avons également entendu “on n’a pas affaire à des chiffres, vos enfants ne sont pas des chiffres”, poursuit une maman. Mais en fait, tout est basé sur cela. Ils ont également vanté les mérites du double niveau. Tout en précisant que les fermetures de classes entraîneraient nécessairement le refus de scolarisation des enfants de deux ans. « On nous a dit que nous ne devions pas utiliser ces enfants pour remplir les classes. »
Un courrier au préfet est prévu, lui qui signe les éventuelles ouvertures et fermetures, “même s’il est au courant de nos arguments”. « Assurez-vous que les 1 400 personnes qui ont signé la pétition soient originaires de la vallée, conseille l’ancien maire, Michel Ruas, sinon ils s’en foutent de la préfecture. Représentante du secteur éducation du syndicat Force ouvrière, Isabelle Chenou explique les actions qui lui semblent les plus pertinentes, notamment la présence physique des parents lors des réunions décisionnelles départementales des 10 février et 11 mars. « Pour ma part, j’explorerai le sujet avec le député et les sénateurs »» a engagé le maire, Pierre Aiguillon. Qui a rappelé que, de son côté, il avait refusé toute dispense scolaire depuis un an pour que chaque commune puisse préserver son école.
