Bayrou promet de soumettre au Parlement un accord, même partiel, sans satisfaire le PS : Actualités

Bayrou promet de soumettre au Parlement un accord, même partiel, sans satisfaire le PS : Actualités
Bayrou promet de soumettre au Parlement un accord, même partiel, sans satisfaire le PS : Actualités

François Bayrou a promis mercredi de soumettre au Parlement un accord, même partiel, des partenaires sociaux sur les retraites, sans satisfaire les socialistes qui hésitent à le censurer.

Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a demandé, afin de ne pas voter la motion de censure qui sera examinée jeudi, que le Parlement soit saisi, quelles que soient les conclusions du « conclave » des syndicats et du patronat prévu pour trois mois.

Le Premier ministre a répondu en partie à cette demande. Il a évoqué trois scénarios qui pourraient se produire à l’issue de cette « conférence sociale » destinée à revenir sur la réforme contestée d’Elisabeth Borne.

« Désaccord : nous restons avec le texte actuel. Accord complet : nous créons un texte juridique. Accord partiel : nous traduisons l’accord partiel en un texte pour améliorer notre système de retraite. C’est la voie la plus simple, la plus transparente, la plus honnête que l’on puisse trouver sur ces sujets », a détaillé François Bayrou dans sa déclaration de politique générale au Sénat.

Mais il a été rejeté. “Le compte n’y est pas”, a répondu Patrick Kanner, chef de file des sénateurs PS. “Votre discours ne nous permet pas d’avoir une vision claire de l’équilibre général de votre budget”, a-t-il ajouté, se disant “inquiet” de “découvrir les sujets sur lesquels vous ferez de nouvelles économies”.

Et même « dans le cas où les conditions seraient réunies pour que nous ne censurions pas votre gouvernement, nous ne vous signerons pas de chèque en blanc », a-t-il prévenu.

Le Premier ministre avait déjà douché les espoirs du PS en annonçant cette négociation à l’Assemblée nationale, mais sans suspendre la réforme en vigueur.

– “Confiance” –

Les 66 élus PS doivent se réunir mercredi pour trancher leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, LFI en tête, à laquelle ont adhéré les communistes et les écologistes.

Comme François Bayrou la veille, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a également fait valoir que sur « une dizaine de sujets » évoqués par le PS, « il y a au moins huit sujets sur lesquels il aura une réponse qui lui conviendra ».

Le Premier ministre a également réitéré sa « confiance dans le fait que tous les partenaires sociaux ont le souhait, l’envie, la volonté de progrès à trouver ».

Les discussions doivent encore commencer. Après des signaux contradictoires, la première réunion du « conclave » promis en présence du Premier ministre devrait avoir lieu vendredi à 11h00.

Le chef du gouvernement a balisé la voie dans sa déclaration de politique générale : d’abord une « mission flash » de la Cour des comptes pour travailler sur des « chiffres indiscutables », puis un trimestre de négociation « sans totem (ni) tabou » même au-delà de 64 ans. ans, à condition qu’il ne « dégrade pas l’équilibre financier » du système de retraite.

Une “humiliation totale” pour les socialistes, qui “n’ont rien obtenu, pas même des miettes”, a fustigé la députée écologiste Sandrine Rousseau, déterminée à censurer un Premier ministre qu’elle juge “indigne de sa fonction”.

– « Charlatans » –

“Ce que propose François Bayrou, c’est une comédie” et “il y a une possibilité qu’il parte très vite”, a ajouté la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS à “revenir à la raison” car “ceux qui vont ceux qui sont contre le programme » du Nouveau Front Populaire « s’excluent de facto » de l’alliance de gauche.

Les partisans de l’exécutif ne brillent pas non plus par leur cohésion. L’homme fort des Républicains, Laurent Wauquiez, a estimé sur CNews et Europe 1 que le projet de M. Bayrou “reste très flou”, malgré de “bonnes intentions”.

Des imprécisions toutefois excusées par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé sur RTL que “faire un catalogue de mesures précises serait voué à l’échec”, tout en se disant “extrêmement déçue” par le manque d’engagement. sur la reprise de la facture de fin de vie.

Même au MoDem, le parti de M. Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a admis sur Inter que le discours du Premier ministre “peut donner le sentiment (d’être) trop dans les généralités”. Mais « l’important est d’essayer de trouver une méthode ».

Le tout sous la supervision d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi matin le président du Sénat Gérard Larcher, après Mme Braun-Pivet la veille.

Et si possible en évitant les couacs, comme le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen assumant mardi soir « respecter toutes les forces politiques sauf le RN ». Une « insulte » aussitôt constatée par le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella, qui détient toujours la clé d’une potentielle censure.

La déclaration du ministre “ne correspond pas à la position du gouvernement”, a déclaré Sophie Primas.

 
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