De plus en plus de débris tombent du ciel et sont potentiellement dangereux

De plus en plus de débris tombent du ciel et sont potentiellement dangereux
De plus en plus de débris tombent du ciel et sont potentiellement dangereux

Si des incertitudes demeurent sur la nature de l’objet tombé du ciel sur un village du Kenya fin décembre, de tels épisodes risquent de se multiplier avec la prolifération des débris spatiaux.

Un anneau métallique d’environ 2,5 mètres de diamètre et pesant près de 500 kilos est tombé le 30 décembre dans le village de Mukuku, au sud du Kenya.

L’Agence spatiale kenyane (KSA) a ouvert une enquête et a évoqué dans un premier temps un anneau de séparation d’une fusée. Mais d’autres hypothèses sur la provenance de l’objet ont rapidement émergé. Interrogé sur l’un d’entre eux, un responsable de l’Arabie Saoudite a précisé vendredi qu’il ne pouvait à ce stade « écarter la responsabilité de qui que ce soit ». Ils sont nombreux, certains experts interrogés par l’AFP doutant même qu’il s’agisse d’un objet tombant de l’espace.

Des débris spatiaux « absolument plausibles »

Pour Romain Lucken, patron d’Aldoria, startup française spécialisée dans la surveillance des satellites, l’hypothèse des débris “est tout à fait plausible”. Selon lui, il ferait partie de l’étage supérieur du lanceur de satellites polaires PSLV, le Polar Satellite Launch Vehicle (PSLV) développé par l’Agence spatiale indienne.

“Il y a une mission qui a été envoyée le 30 décembre avec une date de rentrée qui correspond bien et surtout un point de rentrée qui correspond très bien, à quelques dizaines de kilomètres près”, explique-t-il.

Aldoriequi possède 15 télescopes dans le monde, recherche des informations de lancement puis reconstruit la trajectoire en connaissant « les trajectoires typiques sur chacun des principaux sites de lancement ».

Questions sur la provenance de l’objet

Un morceau tombé du ciel a heurté une maison à Naples, en Floride, le 8 mars 2024. Il s’agissait d’un débris spatial qui faisait partie de l’équipement d’assistance au vol utilisé par la NASA pour monter les batteries de l’ISS sur une palette cargo. [NASA]

“Je ne suis même pas totalement convaincu que l’anneau soit un débris spatial”, affirme Jonathan McDowell, un expert américain en astronomie qui a contribué à identifier un morceau de la Station spatiale internationale (SSI) automne sur un maison en Floride en avril 2024.

Il a étudié plusieurs hypothèses, dont celle de la rentrée atmosphérique d’une partie de la fusée Ariane V184, en 2008, tout en constatant que la masse ne correspondait pas.

“Cette pièce n’appartient pas à un élément d’un lanceur européen exploité par Arianespace”, a répondu le groupe français interrogé sur cette hypothèse.

John Crassidis, professeur à l’université de New York SUNY qui travaille avec la NASA sur les débris spatiaux, juge pour sa part que les évaluations techniques de l’agence kenyane « sont exactes à 100 % » et qu’elles parviendront « à déterminer de quel pays ils proviennent car chaque pays fait les choses un peu différemment. Il émet l’hypothèse : « Il pourrait s’agir d’un anneau non pas de la fusée elle-même, mais de l’étage supérieur, qui a tendance à être plus petit. »

C’est notre épée de Damoclès

Christophe Bonnal, spécialiste de la pollution spatiale

Selon Christophe Bonnal, spécialiste français de la pollution spatiale, l’objet pourrait provenir d’un lanceur militaire. “Ils sont blindés, ce qui corroborerait le fait qu’ils sont très massifs et lourds”, a-t-il déclaré. Mais cela pourrait aussi provenir d’une excavatrice ou d’un char, a-t-il ajouté.

Multiplication des lancements

Ces épisodes n’ont pas encore fait de morts, mais ils deviennent de plus en plus fréquents avec la multiplication des lancements : « Il y a dix ans, un objet capable de créer des fragments d’impact rentrait dans l’atmosphère environ toutes les deux semaines, cela peut désormais arriver deux fois. par semaine», souligne Stijn Lemmens, spécialiste des débris à l’Agence spatiale européenne (ESA).

>> Lire : Bientôt, les lumières des satellites éclipseront les étoiles

“Cela finira par retomber sur des infrastructures critiques comme une centrale nucléaire ou un pétrolier, sur des habitations”, prévient Romain Lucken.

«C’est notre épée de Damoclès», renchérit Christophe Bonnal. Mais la géographie aide, ajoute-t-il, puisque la Terre est couverte à 71 % par des océans et à 10 % par des déserts et qu’il n’y a « que 3,3 % de la surface du globe qui est densément peuplée ».

>> Lire : Face à la prolifération des débris spatiaux, une législation s’impose

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AFP/SJAQ

 
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