Afin d’optimiser la prise en charge, l’équipe mobile du Pôle Est du Vinatier s’appuie désormais sur plusieurs échelles d’évaluation clinique standardisées. Des outils qui permettent d’adapter rapidement les niveaux de soins, de soutenir la clinique infirmière et d’harmoniser les pratiques.
Au sein de l’équipe mobile du Pôle Est du Vinatier, jusqu’à présent, les soignants utilisaient une table de type Traitement communautaire assertif et flexible (Fait) (1) pour référencer tous les utilisateurs de l’unité et donner un aperçu de la file d’attente active. Cet outil comprend un code couleur à trois niveaux (rouge/orange/vert) reflétant l’intensité des symptômes, afin d’adapter les niveaux de traitement. Bien que pratique, ce système présente des limites liées à la subjectivité de l’interprétation des signes cliniques. Ce constat a mis en évidence la nécessité d’utiliser des outils standardisés pour objectiver les évaluations et harmoniser les pratiques cliniques.
Dans ce contexte, plusieurs échelles d’évaluation clinique standardisées ont été mises en place. Ils partagent des critères communs : rapidité d’administration, facilité de compréhension pour les acteurs, validation scientifique, adéquation aux spécificités psychiatriques des utilisateurs et capacité à traduire les résultats en actions. Parmi ceux-ci figurent les Questionnaire sur la santé des patients (PHQ-9) pour la dépression, l’Insomnia Severity Index (ISI) pour les troubles du sommeil etÉchelle d’évaluation des hallucinations auditives (AHRS) pour les hallucinations auditives.
Ces échelles permettent d’évaluer rapidement les traitements, soins et appareils proposés aux utilisateurs. Une utilisation systématisée permet également d’ajuster l’intensité des soins et de mieux coordonner les ressources humaines de l’équipe.
Par ailleurs, des infirmières travaillant selon un protocole de coopération seront prochainement déployées au niveau des équipes mobiles afin de proposer et gérer la réduction des benzodiazépines (2). Ils pourront utiliser ces échelles pour évaluer l’anxiété avec Trouble d’anxiété générale (GAD-7) et fixation du patient au produit avecÉchelle cognitive d’attachement aux benzodiazépines (ECAB).
Une approche plus globale pour améliorer la qualité des soins
Pour accompagner les professionnels dans ce changement de pratique, toute l’équipe a bénéficié d’une formation auprès du professeur Thierry d’Amato, chef de service, et de Maxime Chrétien, infirmier de pratique avancée (APN). Ces séances ont été l’occasion de découvrir les échelles sélectionnées et de s’entraîner à les administrer. Ils ont également souligné les avantages et les limites de ces outils et leur intérêt dans la relation de soin.
La mise en œuvre de ces échelles s’inscrit dans le corpus d’échelles d’évaluation clinique standardisées pilotées par M. Brian Levoivenel, cadre supérieur en santé, et s’appuie sur le modèle Mise en œuvre du cadre de durabilité (IOWA), promu par Romane Wittmeyer, infirmière dans l’équipe mobile, pour garantir une stratégie de mise en œuvre structurée et efficace.
Cette initiative favorise une rigueur accrue, une collaboration renforcée et une amélioration globale de la qualité des soins. Cela fait partie de la mise en œuvre de Mesures des résultats rapportés par les patients (Proms) (3), dans le cadre de la certification de la Haute Autorité de Santé.
• Contact : Romane Wittmeyer, [email protected]Brian Levoivenel, [email protected]
1– A lire aussi : La flexibilité et la réactivité du modèle Fact, In : Des équipes mobiles pour éviter les hospitalisations psychiatriques, M. Trichanh et al., Rhizome, 2022.
2– A lire aussi : Déprescrire ? Santé mentale, dossier, no. 291, octobre 2024.
3– Les Proms mesurent les résultats des soins perçus par les patients, mesurés par des questionnaires standardisés qu’ils complètent eux-mêmes. A noter que la HAS travaille actuellement sur des indicateurs de qualité des soins perçus par les patients adultes traités dans un établissement psychiatrique agréé : voir https://www.has-sante.fr/jcms/p_3445075/fr/developpement-d-un- politique-de-qualité-des-soins-percue-par-les-patients-hospitalises-a-temps-plein-en-psychiatrie#toc_1_4_1